Drôle de Canard: LE SOLITAIRE Par Frederic GASSON fred(-@-)frez-design.com |
Présentation
Après
une année de recherche, j'ai enfin trouvé ma perle rare. C'est suite à un article
paru dans Vol à voile magasine en Juillet-Août 2003 que j'ai commencé doucement
mes recherches...plus d'un an plus tard, j'ai trouvé un unique constructeur:
en Belgique coté Flamand! Après plusieurs mails d'admiration pour son canard,
je lui ai demandé s'il est prêt à me le léguer... La réponse était très positive
le mois suivant, en janvier de cette année, je suis partis chercher ce Bijoux...
C'est en me regardant monter le Solitaire au club que Benoît Baradon (adepte des machines volantes originales) me dit: "Un truc pareil, c'est encore une Rutanerie!" ... Il n'a pas tors le Benoît. C'est bien Burt RU TAN, le concepteur du Variez, du Voyager (...), qui a réalisé un planeur en 1982 pour un concours organisé par la Soaring Society of America (SSA), où les planeurs devaient offrir plus de sécurité. Résultats: Pas de problèmes de centrage car le pilote est assis sur le centre de gravité, et le décrochage de la formule canard est quasi inexistante, et un moteur escamotable devant le pilote. Il avait tout compris ! Malheureusement, le Solitaire n'a pas bénéficié du succès attendu. Pourtant, les quelques constructeurs amateurs qui se sont lancé dans l'aventure n'en sont pas si mécontents avec ses 34 de finesse... 12'73 mètres d envergure, 7,8 mètres carré pour l'aile principale et 4,68 metres à l'avant (22% de la portance devant).
Construction
C'est
Noël RUMENS, un professeur de technologie en lycée flamand qui est l'auteur
de cette fabrication. Dès l'apparition des plans en 1983, il s'est mit au travail
et réalise un maquette 1/3 de 4,25metres d'envergure. Premier vol en 1984. Le
planeur que j'ai dans les mains a 21 ans... J'en ai moi-même 25. Quel émotion
en voyant les techniques de fabrications et de finitions employées a l'époque:
Le Fuselage est en sandwich fibre de verre et nid d'abeille : comme le vrai! poids à vide 1,2Kg et une rigidité impressionnante.
Les ailes sont en structures balsa et le longeron est en fibre de verre qualité aérospatial aussi résistant qu'une baguette de carbone. pour m'en avoir donné un échantillon-test de section 5*2 mm que je n 'ai pas réussi à casser.
Les profils utilisés sont ceux du vrai à l'échelle, et les articulations d'ailerons et d'aérofreins sont aussi a l'identique du vrai: pas de guignols apparents. Les aérofreins sont en bords de fuite. Les ailerons sont située au milieu de la demie aile, tout comme le vrai, pour diminuer l'effet de lacet inverse.
Le pylône est articulé sur une potence en tubes d 'acier brasé (Je pense y adapter un moteur brushless pour l'été prochain), le tout actionné avec le séquenceur de pylône décrit dans l'article d'Alain Roumiguières. Noël Rumens avait réalisé en 1984 un séquenceur électronique en logique câblée ( gros comme un plaquette de beurre de 500gr!) l'actionneur du pylône était " fabrication maison " et pouvait à la fermeture, casser une hélice si elle était mal calée en position verticale. Le pire reste à venir: la propulsion était réalisée par un moteur de 6,5 cm3 et il embarquait un démarreur automatisé par le séquenceur et avec une courroie crantée !! (en 1984). 10 Kg il y a 20 ans, et avec la propulsion électrique, je ne dépasserais pas les 8,5 Kg. Le pylône sera décrit plus tard (dans 1 mois j'espère...) en détail sur http://perso.wanadoo.fr/g.risbourg/...
Le train d atterrissage en 2 roues en tandem, est fixe mais bien suspendu ( fait maison) et la roulette avant est directrice et est couplée a la dérive. En plus de ce beau model, J ai hérité de l'intégralité des moules, une verrière de rechange, de toutes les sections utilisées à la fabrication, de tous les plans et manuels de vol du vrai, et d'une bibliographie impressionnante, et même d'un article MRA de 1985 sur une maquette de 2 mètres pour le vol de pente... Avis aux amateurs de ce planeur!
A la réception de mon modèle il ne me restait qu'a le nettoyer et installer l'équipement radio! ça faisait 10 ans qu'il n'avait plus volé car Noël Rumens ne s'est pas arrêté sur ce modèle: Il est passe à la classe supérieur ( il vole maintenant avec une magnifique maquette d'ASK 16, moto planeur de 4,5 mètre, http://www.motorsegler-ig.de/Gallery/Gallery.htm )
Equipement radio
http://elecmod.chez.tiscali.fr/
En vol
J'attendais
depuis 1 mois que le vent tourne au sud/sud-ouest sur la pente Normande de Falaise
que je fréquente depuis mes débuts... Et début avril, ce fut le WE de rêve.
Même les remorqueurs du club (Falaise Modèle Club) étaient de sortie au cas
ou le vent tombe. Pas la peine! le vent était bien là, secteur Sud, 10-15 knots:
C'est décidé je le jette à le pente. Derniers réglages et avis sur le vol, merci
à Benoît et Bertrand, et à Ronan pour les photos. Avant de lancer, je me rappelle
une dernière fois les recommandation de l'ancien propriétaire: " attention,
le premier vol c'est comme s'il n'y avait pas de neutre à la profondeur ! "...
bof on verra bien...
Zou !!! le canard part tout droit à la pente et monte le nez lentement vers le ciel, comme s'il faisait une ressource. Je trime à piquer et je pousse, et après une très lente réaction, il daigne plonger à nouveau de plus en plus fortement, je corrige, puis ce n est que 2 secondes plus tard qu il remonte le nez... Tiens-tiens, pas de neutre ? Puis... Je repense au centrage: c'était correct, le calage et le débattements semblaient correctes... J'ai du faire un décrochage du plan canard. C'est très curieux a piloter dans ces conditions. Le virage aux ailerons est inefficaces... Aïe... il ne me l'avait pas dis ça... Le seul moyen de braquer est de mettre la dérive en butée: ouf ça marche mieux.
J'ai fait 10 minutes de huit sur la pente pour prendre en main le solitaire, c'était euphorisant, comme un dauphin qui nage en ondulant lentement... drôle d'oiseau. A force, si on ne corrige plus l'assiette: elle finit par se stabiliser d'elle même. L'atterrissage s'annonçait tendu mais sans difficultés particulières, avec un fort vent: l'approche et la finale se passent bien... tout doux... et puis à un mètre du sol j'ai eu le mauvais réflexe de déballer tous les aef. en 1/4 de seconde le planeur c'est posé un peu violemment. Bougrement trop efficace des aérofrein ( Ah oui... il me l'avais dit aussi...)
Finalement, les 4 vis Nylon de la fixation du canard ont fait fusible à l'impact, et le fuselage a pris des criques profondes et une délamination du nid d'abeille sur la poutre arrière... Le fuselage est en réparation et s'apprête à recevoir une déco neuve et l'immatriculation du seul Solitaire français de Pierrelatte F-CRBA...
Conclusion de l incident, et corrections à apporter pour la suite:
Vivement les prochains vols du canard Solitaire!
Les Photos :
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Copyright © 2005
Planet-Soaring.com
No commercial use or publication (e.g. on other www or ftp sites, print
media) without a written consent.