Etant adepte du vol pendant des randonnées en montagne, j'ai toujours essayé de construire mes planeurs de façon à pouvoir les emballer de la façon la plus compacte possible. J'ai ainsi construit mon MiniJ "Sac-à-dos". En plus petit, j'ai construit une Apogée, selon le plan de Mark Drela mais avec une aile repliable, qui m'a donné beaucoup de satisfaction.

J'ai alors tenté, dans le même but, de construire une SalAZ. Démontable bien sur ! Les planeurs destinés au lancé par le saumon (SAL) ont généralement une aile en une seule partie. Toutes les SalAZ que j'ai vues, sont en une seule partie, aile et fuselage. Seule la dérive est amovible. Construire l'aile en deux parties nécessite une fixation solide en plus de la clé pour résister à la force centrifuge pendant le lancé.

La clé d'aile

C'est un tube carbone de 4mm. Le fourreau de clé d'aile a été réalisé en fibre de verre. J'ai utilisé comme moule une tige d'alu de 4mm sur laquelle j'ai enroulé une bande de fibre légère de façon à faire seulement deux épaisseurs. Les extrémités de la bande sont arrêtées avec de ruban adhésif, puis la fibre est imprégnée de résine. Il est hors de question de démouler cela. Donc, près durcissement, incision sur toute la longueur. Ensuite, remise sur la tige pour un deuxième enroulement et alors on peut démouler. On obtient par ce moyen un tube très léger et suffisamment solide. Les deux ailes étant solidarisées provisoirement par du ruban adhésif, j'ai creusé une saignée à l'intrados avec du papier abrasif roulé sur une planchette de contreplaqué. Le fourreau, en une seule partie et rempli avec du tube de 4mm pour le rigidifier, est alors collé au fond de la saigné puis celle-ci est rebouché avec des chutes d'EPP ou de balsa. En peut alors couper le fourreau entre les deux ailes et araser les extrémités. Il faut également couper les extrémités du tube carbone en biseau. Cela se fait très bien par ponçage (mais c'est très salissant !).

Les longerons

La clé d'aile fait partiellement office de longeron. Elle est complétée par de la tige de carbone de 1mm sur tout l'extrados et une partie de l'intrados. Les extrémités sont collées solidement au fourreau de clé pour obtenir un ensemble bien rigide. J'ai renforcé les bords d'attaque par à l'adhésif armé. J'ai renforcé le fuselage à l'adhésif armé sur toutes ses faces.

Le verrouillage

C'est le fuselage qui solidarise les deux ailes. Un plat de carbone 1x3 de 15cm de long est collé sur le dessous et dépasse à l'arrière. Il s'introduit successivement dans deux morceaux de plastique alvéolaire (genre Coroplast ) collés sur chacune des ailes. L'usage à montrer la nécessité de renforcer ce collage par des bandes de fibre de quelques centimètres de long.

C'est également dans ces alvéoles que s'introduit la queue de la dérive, comme dans le montage classique de la SalAZ.

A l'avant, j'ai fixé des tétons en carbone de 1mm sur chacune des ailes. Ces tétons s'introduisent dans deux trous d'une petite plaque de contre plaqué collé dans l'avant du fuselage. La fixation des ces tétons est assez délicate : il faut les coller sur le fourreau qui est mince. Il faut donc le renforcer J'ai utilisé quelques centimètres de tube carbone. Une bonne idée serait de faire cela avant la pose du fourreau. Ou en tout cas avant sa coupe pour éviter que la colle ne rentre dedans ! J'ai préféré ne pas faire un verrouillage supplémentaire pour bloquer le fuselage vers l'arrière de façon à ce que cela puisse bouger lors d'un choc. A l'usage, j'ai ajouté un élastique entre la dérive et le fuselage.

Les élevons

J'ai choisi de les laisser en EPP et de les fibrer légèrement. J'en profite pour expliquer comment je procède pour faire cela de façon propre, c'est à dire sans se mettre de la résine plein les doigts. Je commence par coller une bande d'adhésif (genre adhésif d'emballage) sur le coupon de tissu de verre. Premier avantage, c'est alors très facile à couper sans que cela s'effiloche. Découpe à la dimension de l'aileron un peu plus grand. Imprégnation de résine en enlevant bien le surplus pour faire léger. Pose de la bade imprégnée sur l'aileron avec marouflage soigné pour chasser les bulles. Puis mise sous presse : un film plastique pour protéger les bords, de la mousse et quelque chose d'un peu lourd. Il ne reste-plus qu'à décoller l'adhésif. C'est un peu difficile. Avec un adhésif de couleur on peut le laisser comme déco, au prix d'un léger supplément de poids !

L'équipement radio

Je n'ai pas essayé de faire super léger. J'ai privilégié la robustesse. J'ai donc mis des servos de 9g. Les commandes sont faites en tige de carbone de 1mm et les guignols en tige carbone de 2mm avec des articulations en gaine thermo. Une bonne précaution aurait été de renforcer les points d'ancrage des guignols dans les ailerons avant fibrage. Le récepteur est un ACT micro 4. L'alimentation est réalisée comme dans l'Apogée : accu 3 éléments NiMh 300mah (pack pour téléphones sans fils), prise de charge/interrupteur par mini jack. Les servos sont sous les ailes. Pour éviter de mettre des connecteurs, j'ai mis des fils suffisamment longs. Ce n'est peut-être pas une très bonne idée puisque cela ne gagne pas de poids et que cela donne une grappe qui n'est pas bien pratique à démêler au montage.

Poids final après équilibrage : 150 g.

Emballage : carton de 50x26x5 cm.

A l'usage

Je l'ai utilisée tout d'abord, comme prévu, en montagne. Son faible poids et sa faible dimension lui permette d'être emmenée facilement dans un sac à dos. Je l'ai en particulier transportée pendant une randonnée de plusieurs jours. En petite condition, le lancé par le saumon est parfois utile. Et même par vent un peu soutenu, elle se défend très bien et accepte une petite voltige.

Je l'ai également transportée en voiture, avec tous les bagages familiaux, pendant une visite des côtes Bretonne. Elle a fait merveille sur les mini-dunes et mini-falaises : plaisir des vols dans l'air laminaire en presque stationnaire face à la mer, quelque fois en compagnie des goélands ! Et sans souci d'atterrissage, même sur les grèves de galets. Je suis très satisfait de sa robustesse. Ce qui a le plus mal vieilli sont les charnières des élevons. Elles étaient faites à la découpe par une mince épaisseur d'EPP. Cela a fini par se déchirer et j'ai du renforcer au ruban adhésif.

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