Un article du magazine



VARIO de TECNO EPOXY PLANE, PETIT MAIS MUSCLE!

par Pierre RONDEL


INTRODUCTION

Peut être que certain d'entre vous vont trouver au modèle qui nous intéresse ce mois ci un air de famille avec un planeur bien connu des Védépistes, le Dardo. Et pour cause, puisque le concepteur est le même! Le Vario constitue l'entrée de gamme de Tecno Epoxy Planes que se soit au niveau du prix ou de la taille. Les petits planeurs tout-composite n'étant pas si courant que cela, nous allons donc décortiquer ce nouveau venu d'Espagne.


CURRICULUM VITAE

Avec ses 1.90 mètres d'envergure, le Vario (à ne pas confondre avec celui d'Airtech) se situe dans la classe des planeurs compacts. Il se caractérise, comme sont grand frère, le victor 2, que nous avons testé il y a 2 mois, par une aile moulée autour d'un noyau en polystyrène blanc. Le profil de l'aile est un NACA 2410 évoluant en E374, ce qui confirme la destination de cette petite machine: Vitesse et voltige.

Le kit comprend les éléments suivants:

J'ai été surpris par l'absence de renvoi de profondeur dans le kit. Peut-être a t-il été perdu lors du transport, je ne sais pas. Tout les éléments du kit sont de bonne facture, d'un blanc brillant et relativement léger hormis le fuselage, dont je reparlerai plus tard. Certain regretterons sans doute le manque d'accastillage pour mener à bien la construction de ce modèle. Mais la philosophie de T.E.P semble de se focaliser sur les composants principaux du kit, là où ils amènent une valeur ajoutée non négligeable avec le tout composite, laissant le soin aux modélistes de se procurer les petites pièces que l'on trouve dans n'importe quel magasin spécialisé.


LES AILES

Celles ci se présentent sous la même forme que celles du Victor 2, à la différence qu'elles sont en fibre de verre et non pas de carbone. Un ruban carbone de 10 mm de large fait office de longeron à l'intrados et à l'extrados. Le profil choisi, un NACA 2410 évolutif en E374 permet d'obtenir un aile rigide sans vrai longeron joignant l'extrados et l'intrados. L'état de surface est très beau, d'un blanc brillant sans défauts. L'emplanture est réalisée en fibre de verre d'épaisseur relativement importante (3 à 4 mm) et le fourreaux de clé d'aile, en laiton, est bien sur installé. L'aileron, ou plutôt le flaperon, puisque il occupe tout l'envergure, est encore solidaire du reste de l'aile par le noyau en polystyrène, la peau ayant déjà été usinée à l' extrados et à l'intrados. Le travail restant à faire est donc rapide. J'ai comme ncé par détacher les gouvernes puis poncer le polystyrène apparent. La charnière est faite de deux épaisseurs de scotch: La première est du scotch GRAUPNER spécial charnière, et la deuxième du vynil blanc pour une finition plus propre. Bien sur, il n'y a aucune surépaisseur car l'emplacement des charnières, comme sur le Victor, est moulée en retrait. Vient ensuite l'installation des servos d'ailes, et sur ce point, j'ai préféré ne pas suivre le schéma d'implantation, je m'explique: Ce schéma conseille de loger le servo dans l'épaisseur de l'aile en faisant la trappe d'accès sur la nervure d'emplanture. Estimant que les servos que je comptais utiliser serait trop à l'étroit, j'ai choisi de faire le logement de servo en ouvrant l'intrados comme on le fait d'habitude. Puis, afin de renforcer la peau à l'extrados, j'ai résiné l'intérieur du logement avec un coupon de tissus de carbone de 170 g/m2, puis deux épaisseurs croisées de fibre de verre de 170 g/m2 également. Le logement ainsi réalisé est béton et permet de ne pas fragiliser l'aile. J'ai ensuite percé un orifice à l'emplanture afin de permettre le passage de la prise et les fils du servo. Les servos, des Nano BB de Multiplex sont ensuite collés avec du mastic-colle-fixation de chez Rubson. Une fois que le collage est bien sec (il faut bien attendre 24 heures), on peut passer aux commandes et aux guignols d'ailerons. Je les ai fabriqué en circuit imprimé époxy collés à l'époxy rapide dans une fente réalisée à la mini-perceuse.

Les commandes, quant à elles, sont réalisées en tige filetée 2mm et tube alu pour la rigidité, avec aux deux extrémités, des chapes métalliques. Deux caches, sortant tout droit d'un moul e que j'ai fabriqué, viennent masquer la commande et le logement de servo. Enfin pour terminer avec les ailes, deux tétons de centrage en corde à piano de 3mm viennent à l'arrière de la nervure d'emplanture dans deux trous du diamètre correspondant fait à la mini perceuse.


LES STABS

Ceux-ci sont également moulés en fibre de verre avec les fourreaux intégré. La seule chose qu'il reste à faire est de recouper à la bonne longueur les clés de stabs fournis dans le kit.


LE FUSELAGE

La première chose que l'on remarque immédiatement, c'est son poids. Malheureusement, je n'ai pu le peser brut, sortant de la boite (je suis obligé se squatter la balance électronique des copains pour peser mes planeurs...). Il est joli, très rigide, même s'il ne possède pas de renforts carbone ou kevlar. Le plan de joint est inexistant car le fuselage a été repeint, comme certain fuseaux MPX par exemple. Deux trous sont usinés sur les karmans pour recevoir le fourreaux en laiton. De même, l'emplacement du renvoi de stab est moulé en retrait sur la dérive. Première étape, avant toute opération est le collage de la gaine plastique au fond du fuselage qui sert de guide à l'antenne du récepteur. Puis J'ai réalisé la platine radio en CTP 3 mm collée dans le fuselage à l'époxy rapide puis recouverte avec du tissu de 110 g qui remonte un peu sur les flan s du fuselage.

Le renvoi de stab, quant à lui, je l'ai fabriqué en circuit imprimé de 2mm d'épaisseur. L'opération suivante est toujours très délicate car la géométrie du planeur en dépend: il s'agit du collage du renvoi de stab dans un premier temps puis du fourreaux de clé d'aile. En général, je prépare le collage en montant à blanc le planeur et en le calant de manière symétrique avec tous ce qui me passe sous la main (CDs, cassettes, bouquins, boites de diapos...). Pour le fourreaux de clé d'aile, j'ai utilisé de la fibrette (petit copeaux de fibre) qui renforce considérablement le collage. En arrière de la clé d'aile, il faut ensuite percer puis installer un tube de 3mm de diamètre intérieur recevant le téton de centrage de l'aile. Lors de cette étape, il est important de s'assurer que l'incidence des deux ailes est bien iden tique. L'utilisation d'un incidencemètre est bien utile pour cette vérification. Avant de fermer le puit de dérive, il est nécessaire de fabriquer les commandes et de les installer. Fidèle aux solutions qui ont fait leur preuves, j'ai, une fois encore, utilisé du tube carbone (de cerf-volant) et de la corde à piano de 2 mm terminée par un embout fileté soudé. Faites attention, lors de la réalisation des commandes, à l'étroitesse de la poutre arrière du fuselage juste avant la dérive. J'ai ensuite fermé le puit de dérive avec du CTP 3mm et installé la charnière du volet de dérive, réalisée tout simplement en Blenderm. Il ne reste plus qu'a terminer les commandes côté servos.


INSTALLATION RADIO

Rien à dire de ce côté, puisque il est possible d'utiliser tout les types de servos dans le fuselage (pour ma part, de RS200 Robbe) et des servos de tailles standards, pas trop gros quand même, dans les ailes. La place ne manque également pas pour l'accus et le récepteur. L'accus est composé de 4 éléments de 1700 mAh, garantissant une autonomie confortable pour de longues heures de vols.


LE CENTRAGE

Apres un rapide calcul de la corde moyenne, on s'aperçoit que le centre de gravité se situe sur la clé d'aile, logique... J'ai obtenu le centrage avec 40 grammes de plomb, qui viennent s'ajouter à la batterie de 1700 mAh! A mon avis un surprise nous attend avec l'épreuve de la balance électronique, humm mouais... un 1, 7, 2 et numéro complémentaire le... 5! Aie! 1725g alors que le kit annonce 1300 g cela fait quand même plus de 400 g en plus. Bon et bien on verra se que cela va donner en vol.


REGLAGE ET MIXAGE

La surface généreuse des ailerons implique des débattements plutôt faible, s'il l'on ne veut pas se faire peur en vol. Vous trouverez dans le tableau ci-contre les débattements que j'utilise. En guise d'aérofrein, j'utilise un mixage qui lève les deux flaperons avec une compensation à cabrer à la profondeur.


EN VOL

Ah, le moment fatidique... avec une petite pointe d'inquiétude concernant le poids de l'engin, tout de même. Dernière vérification d'usage, un lancé énergique afin de gagnez quelque mètres et voici le Vario dans son élément. La première impression est que sa va vite, et le vol est très tendu. Le planeur répond à la moindre sollicitation au ailerons. La dérive est, quant à elle, plus douce, mais n'en demeure pas moins efficace. Autre chose que m'ont fait remarquer les copains sur la pente, c'est l'impression d'avoir du dièdre inverse. En fait l'absence de dièdre donne cette impression trompeuse. Lors des spirales, il faut être vigilant, car l'absence de dièdre et le charge alaire importante vous rappellent leurs bon souvenirs... Bien que nécessitant pas mal d'attention par petit temps, le Vario se défend plutôt bien. Dés que l'altitude le permet, ap rès une petite pression sur le manche, le Vario accélère bien et, surtout, conserve bien sa vitesse, signe d'un bon rendement de l'aile, malgré la taille. Cette vitesse de croisière rapide associée au look du Vario font penser parfois que l'on a au bout des manches un missile balistique genre tomahawk...

Quand la dynamique est plus soutenue, le Vario se sent tout de suite plus à l'aise avalant la largeur de la pente rapidement. Essayons donc la voltige: Le tonneau est très rapide en raison des debattements des ailerons. Les tonneaux à facettes ne posent aucun problèmes car les facettes s'arrêtent bien. Les figures verticales sont également sans soucis: Le renversement est francs, la dérive étant efficace même à basse vitesse. Rien empêche de sortir dos de ce renversement et de tenter le double renversement, figure qui rapporte beaucoup de points lors des concours de voltige, car ayant un coeffic ient de difficulté important. Looping, huit cubain, tout passe avec plus ou moins de facilité, mais là, c'est le pilote qui est en cause... Le vol dos tient mais la charge alaire importante pour un petit modèle demande plus de portance qu'avec un modèle moins chargé. Les virages type F3F passent très bien et le planeur ne se freine pas du tout en sortie de virage. La rigidité des ailes est un bon point pour se genre d'exercice. La clé acier de 8mm semble largement suffisante, même sous fort facteur de charge. Passons maintenant à l'atterrissage: Celui là n'est pas si évident que cela car il est difficile de freiner le modèle. En effet, les aérofreins du type flaperons (ailerons qui se lèvent) augmente énormément le taux de chute mais ne diminue pas la vitesse horizontale. Le dosage des aérofreins est donc primordiales lors de cette phase du vol. Il est surtout important de prendr e son temps et de ne pas hésiter à recommencer l'approche tant qu'elle n'est pas parfaite.


EN CONCLUSION

Ce petit Vario tout composite constitue un excellent modèle pour commencer à voltiger et même pour tourner quelque bases F3F. En tout cas, pour une somme d'environ 1400 fr, le rapport qualité/prix est excellent. Et puis sa taille permet de le loger facilement sur la plage arrière de la voiture ou tout simplement dans le sac à dos pour la ballade du dimanche. Enfin l'usage de servos standards dans les ailes réduit considérablement le prix de l'équipement radio nécessaire.


CARATERISTIQUES

Fabricant TECNO  EPOXY  PLANES, C/ Isla de arosa,  n47 3e G ,
28035 MADRID (ESPAGNE), Tel/Fax 19 (34) 1 450 95 72


 
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