Essai complet du Vario-Altimeter ELV

VAM200 (récepteur) et VAT100 (émetteur).


par Alain Roumiguières

Premières impressions

Cet engin est-il le mouton à cinq pattes qu'attendent tous le modélistes vélivoles ou un canard boiteux de plus à ranger à coté des autres gadgets ?. A la lecture des caractéristiques trouvées sur le site de Conrad Allemagne (http://www.conrad.de) confirmées par celles lues sur le site d'ELV (http://www.elv.com), ma réponse penchait plutôt vers le volatile.

 

En effet, cet appareil, outre plusieurs fonctionnalités intéressantes pour ceux qui en ont l'utilité (voir plus loin), est censé être aussi un variomètre avec transmission radio vers le sol dans la bande des 433 MHz. Malheureusement, sa sensibilité annoncée est de +/- 4m/s ce qui le rend inutilisable pour le planeur RC ainsi d'ailleurs que pour toute autre utilisation en tant que variomètre. En effet, le pilote de n'importe quel engin volant, qu'il soit à l'intérieur ou au sol, pris dans une ascendance de +4m/s, n'a pas besoin d' un variomètre pour s'en rendre compte, les fesses ou les yeux suffisent largement.

 

La révélation

J'en ai néanmoins commandé un (chez GUINDEUIL car le plus sympa le moins cher http://www.guindeuil.de et le seul à pouvoir livrer), sans enthousiasme particulier, dans le but, a priori un peu hasardeux, de conserver la partie HF et de remplacer la partie capteur par une électronique plus performante (voir http://graccus.free.fr). L'appareil est arrivé six jours après et quelle ne fut pas ma surprise en lisant sur la notice une étiquette autocollante ajoutée "Achtung, die technischen daten haben sich geändert ! Variometerempfindlichkeit jetzt 1m/s " ce qui est fondamentalement différent. En effet, l'écart est énorme et ce changement de caractéristiques transforme le gadget en outil plus que sérieux et le surprises ne sont pas terminées.

Les essais domestiques

Les premiers essais se sont déroulés dans l'escalier du salon que je monte "normalement" en 7 secondes pour atteindre la modeste altitude de 3 mètres. La surprise fut encore plus énorme car mon ascension fut détectée dès le premier mètre franchi. Le vario détectait donc une vitesse ascensionnelle de +0,4 m/s ce qui est franchement excellent. En descente, la sensibilité est un peu moins bonne, et il faut atteindre les - 0,6 à - 0,7m/s. Par ailleurs, l'altimètre affiche sans problèmes 0, puis 1, puis 2 puis 3 mètres avec beaucoup de précision. Après plusieurs tentatives, il y a quelques années, pour fabriquer et mettre au point ce genre d'appareil, j'avais abandonné le projet, surtout à cause des difficultés de cohabitation à quelques centimètres de distance dans le cockpit d'un planeur, entre un émetteur FM et un récepteur de radiocommande.

Le test suivant m'a permis de vérifier que le 433 MHz ne perturbait pas le 41 MHz. L'émetteur VAT 100 à la taille et le poids d'un C17 Graupner. Il est donc facile à caser n'importe ou. Posés l'un sur l'autre (avec un C17, un C19 et un DS24), je n'ai constaté aucun frétillement suspect, même antenne rentrée et émetteur à 50 mètres. Les tests domestiques sont donc concluants et l'émetteur accroché au cou du chat permet de savoir s'il est planqué dans une armoire à l'étage ou couché sur les pulls d'une des chambres du bas. (Je n'ai pas tenté l'expérience bien que cette idée de mon fils m'ait paru intéressante). Mais sa destinée est beaucoup plus exaltante et c'est dans le nez d'un ASH 26 qu'il révèlera, je l'espère, sa véritable nature.

LA PREUVE PAR L'IMAGE :

 

Conclusions provisoires

Résumons-nous, pour 725 FF (en juin 2001), port compris, voici un appareil de télémétrie adapté au modélisme qui affiche sur un écran LCD géant l'altitude relative en mètres, la tension de l'accu du planeur, qui sonne quand cette tension est en dessous d'un seuil critique, qui chronomètre, qui fait bip bip quand une altitude programmée à l'avance est atteinte, qui mémorise l'altitude maximum et qui vous diffuse dans l'oreille ou sur le haut-parleur incorporé un doux signal de 1kHz indiquant que le planeur monte ou un plus triste de 500 Hz qui signifie qu'il descend au trou (ceux qui connaissent celui de la Montagne Noire savent de quoi je parle) et qu'il va falloir jouer fin pour l'en sortir.

Les tests suivants que je souhaite mener dans des conditions plus opérationnelles, vont consister essentiellement à tester les fonctions altimétriques et variométriques de l'appareil, les autres possibilités étant purement électroniques et donc supposées fonctionner correctement. J'installerai le VAT 100 dans mon ASH26 car ce dernier est particulièrement sensible aux moindres ascendances qu'il traverse.

Essais à la pente ?

Essais à la pente. Les tests ont eu lieu à la Montagne Noire par une belle journée (classique en région toulousaine !!!), mais avec un vent un peu timide et pas très bien orienté (trop au nord), donc peu de dynamique mais heureusement quelques thermiques. Autant dire une journée idéale pour aller au trou. L'émetteur, bien protégé dans un bloc de mousse, est placé dans le nez du planeur, le plus loin possible du récepteur (bien que ce soit possible, inutile de les coller l'un sur l'autre).

 

 

Premier problème rencontré : compte tenu de la taille du récepteur et du fait qu'il affiche des données que l'on est censé consulter de temps en temps, on ne peut pas le caser n'importe où comme à la ceinture ou dans une poche. Je choisis donc de le confier à mon voisin le plus proche. Une petite lanière permettant de le porter autour du cou serait la bienvenue. Une meilleure solution consisterait, grâce à un petit bricolage, à le fixer bien visible au bord du pupitre de l'émetteur. Quelques jours après, j'ai trouvé la solution en ce qui me concerne. J'ai retaillé en forme de fourreau une boite en plastique (qui par chance a la largeur exacte du récepteur) que je fixe sur l'émetteur RC avec du velcro autocollant (voir photo). A l'attention de ceux qui voudraient en faire de même, la boite est une boite de bonbons au chocolat dont la marque, que je ne citerai pas, commence par F et finit par O et qui dans la pub TV ont beaucoup de succès dans les réceptions de l'ambassadeur.

Mise sous tension : aucun frétillement suspect et les planeurs déjà en vol ne sont pas perturbés. Premier lancer, l'altitude s'affiche, 5m, 10m, etc…, le vario fait bip (aigu). Bref, il fonctionne. Mon but serait maintenant de traverser une "dégueulante" naturelle, et elle ne se fera pas attendre bien longtemps. En effet, il arrive fréquemment que par ce type de temps à la Montagne Noire, les thermiques soient espacés de plus de 15 à 20 minutes. Tout le monde rentre donc face à la pente, sauf moi car mis en confiance par les qualités de mon planeur et par la double présence, à la fois de mon variomètre et surtout de Frédéric Rémy, je décide de rester en l'air. Me voilà donc inexorablement aspiré par le trou. F. R. étant toujours à coté de moi, je lui confie rapidement mon émetteur car il a une grande expérience de ce genre de situation sur ce site, savoir faire en la matière probablement acquis plus souvent avec les planeurs des autres qu'avec les siens. C'est en effet lui que l'on appelle au secours en pareil cas.

Le vol se termine par un atterrissage impeccable, guidé par l'ombre portée du planeur, dans le champ d'en bas à une distance d'environs 600 mètres et la liaison est encore bonne. Donc quatre constatations s'imposent : 1/ Frédéric Rémy est un excellent pilote, 2/ la portée est supérieure à 500 mètres, 3/ les altitudes négatives ne sont pas affichées et 4/ le vario ne nous a servi à rien. En effet, quand on part au trou, il faut vraiment être fort dans sa tête pour arriver à se concentrer sur les manœuvres du planeur entouré de bips bips (1kHz) et de pouet pouet (500 hz).

Après avoir récupéré l'ASH26 intact et digéré l'incident, je tente un autre essai plus tard dans l'après midi avec des conditions aérologiques bien meilleures. L'appareil fonctionne toujours correctement mais l'absence de modulation de la fréquence du vario ne permet pas de juger de l'amplitude du mouvement. En piquant un peu, le vario le détecte (son grave) mais la ressource qui suit est elle aussi détectée. Il est vrai qu'il n'est pas compensé en fonction de la vitesse comme le Tek-Variometer (trois fois plus cher et sans altimètre : http://www.tek-variometer.de). Une belle ascendance me permet de monter à 211 mètres mais je dois interrompre la montée car le plafond à ne pas dépasser est de 200 mètres (La montagne Noire est un centre de vol à voile). A cette altitude, l'ASH26, malgré ses 5 mètres, n'apparaît pas bien gros (à environs 300 mètres en distance).

Donc, tout fonctionne comme prévu, (sauf de temps en temps quelques pertes de liaison de 1 à 2 sec. en fonction de la position du planeur) mais je suis bien obligé de constater que là non plus, le variomètre ne m'a pas servi à grand chose, sauf à impressionner les spectateurs et à me casser les oreilles avec ses bips bips incessants. Heureusement, le vario peut être désactivé. Un détail à ce sujet, aucune information n'apparaît à l'écran pour indiquer que le vario est actif ou inactif. Mais c'est vraiment un détail car quand il est actif, il ne tarde pas à se manifester. Donc la conclusion de ce nouvel essai est un peu identique à celle du précédent. En effet, piloter avec un écouteur coincé dans l'oreille et entouré par des "bip "bip" et des "pouet pouet", demande une certaine habitude et leur exploitation efficace nécessite un période d'apprentissage. Au sujet de l'écouteur livré avec l'appareil, le niveau sonore qu'il restitue est trop important par rapport à celui du haut-parleur incorporé. J'ai donc mis le réglage du boîtier à fond (niveau sonore correct pour une utilisation en plein air avec le haut-parleur) et j'ai ajouté un réglage de volume sur l'écouteur (petit potentiomètre linéaire récupéré sur le casque d'un vieux walkman).

De retour au sol, l'altimètre affiche une altitude résiduelle de 2 mètres ce qui est normal car le planeur est posé un peu au-dessus par rapport à la zone d'envol. Ramené à l'endroit exact ou l'altimètre a été initialisé 30 minutes avant, il revient exactement à zéro. Donc, aucune dérive ne s'est manifestée ce qui est excellent quand on sait qu'une variation d'altitude de 10 mètres se traduit (au niveau de la mer) par un écart d'à peu près un millibar.

Quelques jours plus tard, j'ai réalisé un autre essai avec un autre planeur (ASW27). Tout s'est bien passé (pas de descente au trou et 245m d'altitude malgré la limitation à 200m mais il n'y avait aucun planeur réel en vol). J'ai par contre constaté des pertes de liaison toujours aussi courtes (1 à 2 sec.) mais plus fréquentes qu'avec l'ASH26. Il se trouve que dans l'AS27 la liaison entre la dérive et le servo sont faites avec des tubes de carbone d'environs 1mètre alors que sur l'ASH, elles sont en bois. Y aurait -t-il un rapport ? En tout cas, l'absence d'antenne apparente sur le VAT 100 impose de prêter une grande attention à l'emplacement choisi pour ce dernier, faute de quoi la portée risque d'être affectée.

Surveillance de la tension de l'accu

Le paramétrage de la tension à surveiller est réalisé directement sur l'émetteur à l'aide de quatre mini switchs, chacun correspondant aux nombres d'éléments de l'accu de réception : 4, 5, 6, 7 ou 8 éléments. Sur l'afficheur du récepteur, la tension apparaît sous forme d'une ligne horizontale composée de 4 barres de 5 points. 4 barres affichées = tension max, 3 ou 2 barres = OK, une barre = alarme. Le problème que j'ai rencontré tient au fait que l'utilise dans mes planeurs 2 packs de 5 éléments couplés par un système classique à base de deux diodes. Ces diodes font chuter la tension d'environs un demi-volt. Avec les switchs positionnés sur 5 éléments, la tension d'alerte est atteinte à 5,7 volts alors que compte tenu de la présence des diodes, cette tension est tout à fait normale et correspond à une tension des accus de 6,2 volts. Si je positionne les switchs sur 4 éléments, la tension d'alerte sera trop basse. Je suis donc obligé de brancher le vario avant le coupleur à diodes, directement sur un des deux packs d'accus ce qui enlève pas mal d'intérêt au système car la surveillance ne porte que sur un seul des deux accus.

Le tableau ci dessous fait apparaître les correspondances entre la tension de l'accu et l'affichage sur le récepteur (chaque segment correspond à env. 0,3v) :

4 segments
3 segments
2 segments
1 seg. (alarme)
Switch 4 éléments
> 5,1v
5,1v
4,8v
< 4,5v
Switch 5 éléments
> 6,4v
6,4v
6v
< 5,7v

La possibilité de paramétrer plus finement la valeur des tensions à surveiller serait donc la bienvenue. En effet, à quoi peut bien servir de tester la tension sur des accus à 6, 7 ou 8 éléments ? Ces trois positions des switchs pourraient être utilisées à autre chose.

Conclusions définitives (ou presque). Les tests réalisés me semblent concluants sur la qualité de l'appareil et sur son fonctionnement. Ceux qui souhaitent s'équiper à moindre coût avec ce genre d'outil n'ont pas à hésiter car le rapport qualité, performances/prix, est très bon. Ses concurrents sont sûrement plus perfectionnés et plus performants, bien que seul le Picolario ait la fonction altimétrique (En vocal), mais le prix va avec (x3 pour le Tek-Variometer et x4 pour le Picolario qui annonce une sensibilité de 5cm/sec ( !!!!! ?????), chez http://www.thommys.com).

Le couple VAM200/VAT100 est à mon sens mieux adapté à la plaine qu'à la pente grâce à ses fonctions altimétriques et au variomètre qui prend toute sa valeur (pour ceux qui savent ou sauront s'en servir) quand l'œil ne peut pas percevoir les ascendances. A la pente, le planeur est souvent à hauteur des yeux ou un peu au-dessus, ou en dessous. Dans tous les cas, il est facile, avec l'habitude de détecter les pompes visuellement. Par contre, plus l'angle augmente, vers le haut (ce n'est pas grave) ou vers le bas (bonjour le trou) et plus le vario trouvera son utilité, après toutefois une période d'apprentissage absolument indispensable.

Mais avant de l'acheter, je conseille à ceux qui sont tentés, de réfléchir à l'utilité qu'ils en auront en n'oubliant pas que sa fréquence fixe exclut toute utilisation à plusieurs en même temps. Un exemple d'utilisation efficace serait par exemple, placé dans un remorqueur, la détection avec beaucoup de précision, de l'altitude à atteindre.

Trois suggestions d'améliorations adressées au fabriquant:

  • Modulation de la fréquence du vario en fonction de la vitesse ascensionnelle.
  • Affichage des altitudes négatives.
  • Paramétrage plus fin de la tension à surveiller. (6, 7 et 8 éléments inutiles).

Caractéristiques de fonctionnement du récepteur VAM 200:

  • Contrôle de la tension des accus de réception du modèle.
  • Variomètre détectant les montées et descentes du modèle.
  • Altimètre indiquant l'altitude relative de vol par rapport au sol.
  • Avertissement sonore du dépassement d'une altitude pré définie.
  • Chronomètre incorporé.
  • Affichage par écran LCD. § Haut parleur incorporé.
  • Prise pour écouteur.
  • Réglage du volume sonore.

Caractéristiques techniques du récepteur VAM200:

  • Fréquence : 433,92 mHz
  • Portée à vue : 500 m
  • Sensibilité théorique du variomètre : +/- 1m/s (réelle : +0,4m/s et -0,7m/s).
  • Altitude mesurée : 0 - 500 m, tolérance : 1 m
  • Affichage tension : 5 segments de 4 points.
  • Dimensions : 70x140x22 mm.

Caractéristiques techniques de l'émetteur VAT100:

  • Fréquence: 433,92 mHz.
  • Tension d'alimentation : de 4 à 15 volts.
  • Contrôle de tension: de 4 à 8 éléments.
  • Altimètre/Variomètre (seulement VAT100): 0 - 500 mètres, résolution 1m.
  • Dimensions: 39x13x53mm
  • Poids: 25 g



 
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