F3I - planeur remorqué

par Vincent Wallon

Le F3I « durée-vitesse » en quelques mot:.

Cette catégorie est réservée aux planeurs remorqués de plus de 3m50 et de 5 kg maxi, qui doivent avoir une verrière transparente et un maître-couple de fuselage mini pour respecter un aspect réel.

Chaque manche se compose d'une épreuve de vitesse et d'une épreuve de durée. A chaque vol, les planeurs sont remorqués par un avion à 200m, hauteur à laquelle un altimètre embarqué dans le remorqueur passe le moteur au ralenti. Le pilote du planeur commande alors le largage.

EPREUVE DE VITESSE

Le planeur doit parcourir 4 fois 250 m entre deux « portes », les bases, le plus vite possible bien entendu. Les concours de sélection impose un mini de 50 s, réalisable par nombre de planeurs du commerce. En championnat, avec des machines adaptées, les bons temps sont autour de 30s, soit 120 km/h de moyenne, mais n'oublions pas qu'il y a 3 demi-tours… Les meilleurs planeurs, en vitesse pure sur trajectoire (amusement hors concours), ont été chronométrés vers 220-230 km/h.

EPEUVE DE DUREE

Par équipes de 4 ou 5 pilotes, il faut réaliser un vol de 8 min pile, avec atterrissage dans une cible. Les points sont calculés sur le meilleur vol de l'équipe, afin de minimiser le facteur météo. Point important, par rapport au F3B par ex : la masse du planeur ne doit pas être changée pendant une même manche, donc est identique pour la durée et la vitesse. Il faut donc trouver le bon compromis.

ORGANISATION

Les pilotes participant à 3 concours dans l'année, avec des performances mini imposée (50s en vitesse et 5 min en durée), sont sélectionnés pour la finale régionale (le pays est coupé en 4 régions). Les pilotes issus de ces finales régionales, une cinquantaine, se retrouvent au championnat tous les étés. Il aura lieu cette année du 12 au 15 août à Château-Thierry.
Le F3I se portant très bien, c'est une des seules catégories planeurs à devoir faire des sélections.
Se déroulera également une coupe d'Europe, en Belgique cette année, du 18 au 22 août.

 

REFLEXIONS SUR LE F3I

D'un point de vue technique, les planeurs dans le coup sont le plus souvent des « tout plastique », mais il reste possible de faire de bonnes choses avec des constructions polystyrène coffré. Ce sont des machines d'assez grande taille, très agréables et performantes. De plus, ces planeurs, rapides, solides, mais gratteurs quand même, sont excellentes pour la voltige, en plaine notamment.

Depuis plusieurs années, l'ambiance dans les concours est réellement excellente : aide entre les pilotes, bonne humeur (les repas des ½ finales laissent souvent de bons souvenirs…), mais respect du règlement accepté par tous. Le nombres de concours et de pilotes est en progression, ainsi que le niveau moyen de pilotage, signes de la bonne santé du F3I.
Le F3I reste une catégorie de compétition abordable financièrement.
Un regret : peu de rencontres internationales.

QUELQUES CONSEILS POUR LE REMORQUAGE ...

Ces quelques conseils sont le fruit d'une expérience en club et en concours. Ils ne sont pas exhaustifs, sont évidemment discutables et améliorables, mais constituent une base sûre pour découvrir cette activité passionnante.

Pourquoi le remorquage ?

Le remorquage est la méthode la plus sûre et la plus économique pour mettre en altitude, en plaine, des planeurs relativement grands.
Dans un club, c'est un moyen de dynamiser l'ambiance, en créant une véritable équipe de planeuristes autour du remorqueur.

 

Le matériel

Côté planeur:

Tous les planeurs 3 axes peuvent être remorqués ; mieux vaut éviter les 2 axes (profondeur-direction), qui, de par leur dièdre et le roulis induit, baladent trop au bout du câble.
Bien entendu, la taille et la masse du planeur doivent être adaptées à celles du remorqueurs et à sa motorisation.

Le planeur doit être équipé d'une commande de largage : un servo commande une corde à piano coulissant devant une fente près du nez du fuselage, bloquant ou libérant la boucle nylon du câble de remorquage. C'est un système simple et fiable, mais peu discret pour les maquettes.

Côté avion

Nombre d'avions peuvent convenir, mais le remorqueur type, tel qu'employé en compétition F3I par ex, est une aile basse, au long fuselage pour la stabilité, train tricycle costaud pour encaisser les nombreux atterros.
Le crochet sera placé sur le dos du fuso, à l'aplomb du bord de fuite. Les expérimentations seront pour plus tard…
Le fameux Bison de Pierre Müller est le père de toute une descendance.

On pense souvent qu'il faut un gros avion pépère, style Piper ou Broussard ; ces avions ont trop de traînée, or, en aviation en général et au remorquage en particulier, c'est la vitesse qui assure le vol. On peut considérer que le rôle du moteur du remorqueur est de communiquer de la vitesse à l'attelage, non de « porter » le planeur pendu au bout du câble.

Sauf à vouloir remorquer d'énormes maquettes, le remorqueur idéal pour un club, polyvalent et économique, sera de 2m à 2m30 d'envergure, d'une masse de 5 à 7 kg, motorisé par un20/23cc moderne (style ST 23 par ex) pour les plus légers, ou par un 30/35cc pour les plus lourds. Certains utilisent un moteurs à essence, moins onéreux en carburant, mais plus lourd souvent, plus cher, et plus difficile à mettre en œuvre (parasites dus à l'allumage par ex)

A titre d'exemple, voici ce qui est possible de faire avec quelques avions :

- bison d'1m80, 4kg, 10cc : l'ancêtre des remorqueurs. Il remorque gentiment un 4m 4 kg depuis une piste en dur, avec un taux de montée assez faible quand même.
- Super bison ou équivalent, 2m et 15cc, 4,5 kg ; très bien pour un planeur de 4 m, même sur piste en herbe.
- Idem mais 2m20/2m35 + 30/35cc : j'ai vu remorquer un planeur de 24 kg ! (Marc hauss derrière et Philippe Ruide devant, des tout bons…)
- Une solution économique et efficace : avion de 2m et 5/6 kg, avec un 20/25cc moderne et léger (regarder vers les moteurs F3A 2 temps pas trop chers). Philippe a remorqué un planeur de 8 k depuis une piste en herbe.
- On voit encore beaucoup de Taurus (j'en ai un) ; dommage que le profil soit un peu trop épais. Le kit n'est plus vendu hélas.
- Un super truc : le Bombix, un plan créé par Jean-Claude Bosquet, le papa de l'Axel pour les anciens…), qu'on peut agrandir et remotoriser ; très fin et efficace.

Attention : La masse du planeur n'est pas en fait le vrai problème. Un planeur très voilier, fin et pas trop chargé, sera plus facile à remorquer qu'un autre de même masse, mais style planeur de voltige au profil chargé et peu porteur..

Entre les deux : le câble.

Pas de nylon monobrin, trop élastique, genre fil de pêche : c'est le yoyo assuré !!
Prendre 25 m de corde tressé, genre cordeau de maçon, avec une boucle de nylon comme fusible et un bout de rubalise noué un mètre devant le nez du planeur (meilleure visualisation du largage)

LES PREMIERS VOLS...


Une règle d'or : le pilote planeur vole le doigt sur l'inter de largage ; au moindre problème, il laisse l'avion se débrouiller tout seul !!

Décollage :

Au début, les deux pilotes sont l'un à côté de l'autre pour communiquer facilement.
En concours, il arrive qu'ils soient séparés de 50 m, mais on verra ça plus tard ;o)
Le planeur décolle le premier, l'avion roule assez longtemps pour accumuler de la vitesse. Juste après le décollage, surtout avec peu de puissance, le pilote remorqueur effectue un palier, toujours pour prendre de la vitesse. Le planeur reste bien derrière, ailes à plat.
S'il en est équipé, un peu de volets fait décoller le planeur très vite (bien sur mauvaise piste) et le place bien haut, au-dessus du remorqueur.


Montée :

Ne pas chercher à grimper trop fort : encore une fois, c'est la vitesse de vol qui compte, plus que l'angle de montée Le planeur doit toujours être plus haut que l'avion.

Pour les premiers vols, pas de virage : on monte face au vent ou ,mieux, de trois-quart pour bien visualiser l'assiette de l'attelage. Le vent, de force raisonnable quand même, est un ami : il facilite le décollage, évite que l'ensemble ne s'éloigne trop vite. Par contre, pas de vent arrière à vos début : le planeur rattrape très souvent l'avion, le câble se détend : largage immédiat ! Avec un peu d'habitude, on peut le retendre avec un peu d'af ou de volet. Le pilote planeur ne touche pas à la dérive : le lacet inverse est là favorable, car il tend le câble en mettant le nez du planeur à l'extérieur des virages.

Les corrections de trajectoires doivent toujours êtres douces ; pas de virages serrés ou de variations rapides de montée, donc de vitesse. Un planeur bien réglé ne demande en fait que peu de corrections : il est bien obligé d'aller là où l'emmène l'avion !

Largage :

Comme en grandeur, c'est le planeur qui largue, puis dégage en virage pour être sûr que le câble soit bien décroché. Il est d'usage de remercier le pilote avion à ce moment. L'avion peut se poser avec le câble, si l'approche de piste est dégagée.


Et au suivant !

Pour résumé, le remorquage n'est vraiment pas difficile. Pas besoin de pilotes champions, mais des gars et des mécaniques fiables. Il vaut mieux pour les premiers essais se rapprocher d'un pilote confirmé remorquage, mais on prend très vite le coup. Bons vols à tous et n'hésitez pas à vous lancer : le remorquage crée une très bonne ambiance dans un club.

 


 
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