Un article du magazine



PASSAJ de Pyrénées Modèles,

Une aile volante tout-plastique

par Pierre Rondel


INTRODUCTION


Le Magasin Pyrénées Modèles se lance dans la fabrication et la distribution avec une gamme de planeur tout plastique allant du micro-planeur au planeur de F3F en passant par le lancé-main et le 60 pouces. Dans cette gamme, développée par Alexis Maréchal, on trouve également une petite aile volante, tout-plastique elle aussi.


UN CONCEPT INTERRESSANT


La Passaj est originale dans sont design car elle une sorte de mélange de plusieurs influences très différentes:


UN KIT COMPRENANT L'ESSENTIEL


Le kit de la Passaj est réduit à sa plus simple expression. On trouve:

J'aurais aimé avoir un petit sachet d'accastillage surtout que celui nécessaire n'est pas vraiment important, mais celui-ci est en option, dommage.


LA CONSTRUCTION


La construction n'est pas bien longue car il n'y a pas de fuselage à préparer ou de platine radio à poser. J'ai commencé par la découpe des ailerons, de forme triangulaires, avant de les biseauter légèrement afin d'obtenir le débattement nécessaire. Puis il faut les fixer de nouveau en place avec un morceau de blenderm en guise de charnière.

Puis on s'attaque aux puits de servos. Avant de creuser, il est important de bien les localiser en s'aidant de la notice pour tomber sur la saignée de passage de fil de servo. Enlever le polystyrène jusqu'a la peau de l'extrados, et bien gratter les petites billes de polystyrène qui peuvent rester. Le problème maintenant c'est que la peau de l'extrados, une ou deux couches de fibres de verre, est bien mince et se déforme facilement. J'ai donc rajouter deux épaisseurs de tissus de carbone de 170 g/dm2 qui apporte un peu de rigidité. voila pour l'instant, nous reviendront sur l'installation des servos un peu plus tard. pour continuer dans la foulée, j'ai creuser le polystyrène à l'emplanture des deux demi-ailes pour y loger le récepteur et la batterie. La aussi, j'ai préfère renforcer avec plusieurs couches de fibre de verre de fort grammage pour éviter toute déformation.

Avant d'installer les éléments radio, il reste à poncer et entoiler les deux dérives et prévoir leur installation sur les saumons. J'ai préféré le vinyl au solar car j'avais la bonne couleur sous la main et je commence à maîtriser l'entoilage au vinyl de forme non développable. Le supplément de poids est négligeable. La notice préconise de tarauder la microballon qui ferme le saumon des deux demi-ailes pour y recevoir des vis plastiques de 3 ou 4 mm. J'ai procéder à l'envers: C'est à dire, j'ai coller a demeure dans l'aile de bout de tige fileté de 3 mm qui dépassent de l'épaisseur de la dérive plus l'écrou. La dérive vient se positionner, puis 2 écrous assurent le serrage. Le résultat est béton et durable.


INSTALLATION RADIO


La passaj nécessité un micro récepteur type Picco 4/5 de Multiplex ou yellow 6. Dans tous les cas les prises doivent être dans le prolongement, car l'épaisseur du profil ne permet pas autre chose. La batterie est une 300 mA charge rapide de Panasonic, équivalente en taille au 270 mA jaune de chez Sanyo. La batterie et le récepteur sont bloqués avec de la mousse dans l'une des demi-ailes. Le récepteur rentre entièrement d'un côté alors que la batterie dépasse de moitié et vient donc se loger également dans l'autre demi-aile. Les servos sont des tiny-pros ou msx3BB, collés au mastic colle de fixation Rubson. La commande des ailerons se fait par l'extrados pour éviter de tout arracher au premier atterrissage, un petit bout de corde à piano de 10/10 ième faisant très bien l'affaire.


LE VOL


Le lancé peut se faire de 3 manières différentes:

on saisit l'aile au centre, par le bord de fuite avec trois doigts et on donne une petite pichenette pour propulser l'engin dans les airs. Cette technique nécessite un minimum de portance car la vitesse de départ est faible, et il faut quand même accrocher les filets d'air...

La deuxième technique est celle que l'on utilise pour lancer la pibros. On tient l'aile par le nez, et on donne une impulsion en ``tractant'' la passaj d'un mouvement de poigné, celle-ci se trouvant au dessus de soi au moment du lancé.

La dernière technique permet, à mon avis, de donner plus de vitesse au moment du lancé, ce qui est pratique quand la portance est faible. on saisi la Passaj par le bord d'attaque à peu près à mi-envergure. On court sur quelque mètres en gardant l'aile bien dans l'axe et on donne un légère impulsion tout en ``cassant'' le poigné au moment du lancé. C'est un mouvement qui demande un peu d'entraînement afin d'éviter le snaking de l'aile au départ.

Une fois en l'air, le vol de la Passaj est conforme à ce que l'on attend du vol d'une aile volante, la finesse et la vitesse en plus. Les trajectoires sont très tendues, signe d'une excellente stabilité que l'on doit aux dérives-winglets largement dimensionnées ainsi qu'à la présence des 2 sous-dérives. La réponse en roulis et en tangage est très précise.

Ces 2 grandes dérives facilitent aussi la tenue en spirale, même si cela ne vaut pas un bon planeur. Dés que l'on pouce sur le manche, la passaj accélère très fort, dans un grand silence, pas de sifflement ou autre bruits aérodynamiques. A vitesse soutenue le virage tranche se fait littéralement sur place (très faible inertie en tangage commune à toutes les ailes volantes), plus serrés que n'importe quel 60 pouces, même avec les snap flaps! Personnellement je pense que la Passaj doit être compétitive en course aux pylônes par temps moyen, quand la portance ne permet pas de ballaster (sur la passaj, il n'y a pas de place pour le ballast), mais qu'elle est suffisamment présente pour voler vite.

La voltige élémentaire est, bien sur, possible: Loopings, tonneaux, tonneaux à facettes, et renversements. Le vol dos est une simple formalité et les départs dos, quand la portance est bonne, sont un régal.

Personnellement je n'ai pas essayé, mais il est également possible de faire des départs catapulte: Pour cela il faut rajouter un crochet fabriqué en corde à piano de 10/10 ième, qui vient s'enrouler autour de la clé d'aile en carbone et est maintenu plaqué à l'intrados avec un petit bout de scotch. ainsi il est possible de faire des départs spectaculaires et de monter de 50 à 75 mètres d'altitude selon la puissance de l'élastique. La passaj se comporte très bien et ne bronche pas lors de la forte accélération de départ.

L'atterrissage reste la phase délicate du vol, surtout qu'il ne s'agit pas d'une aile de combat qui peut se vautrer n'importe comment sans aucune conséquence (ou presque) pour la structure. La finesse qui était notre allié en vol devient notre ennemi à l'atterrissage. Il ne faut donc pas hésiter a s'y reprendre à plusieurs fois avant de réussir un bel atterrissage. Cela n'a en effet rien d'humiliant, de poser intact après plusieurs tentatives que de tout exploser après avoir voulu épater la galerie en posant dés le premier essai...


LE MOT DE LA FIN


La Passaj est pour ceux qui veulent voler différent sans pour autant sacrifier les performances. Capable de gratter, de voler vite, ou de passer la voltige élémentaire, Cette petite aile volante se comporte très bien et possède un look agressif du plus bel effet. Alors si vous voulez sortir des sentiers battus, la Passaj est pour vous, surtout qu'elle s'emmène vraiment partout, une fois démontée.


CARACTERISTIQUES