PARAB'AILE de Z-Systeme

A ne surtout pas confondre avec un cerf-volant !

par Pierre Rondel


C'est vrai que la première fois que l'on voit une parab'aile, on pourrait ce dire qu'avec 2 poignée et 40 m de fil on est en présence d'un cerf-volant de course ! Et bien il n'en est rien. Il s'agit bien d'un modèle réduit radio commandé … La parab'aile commercialisée par Z-système est sortie tout droit de l'imagination de Marc Lemaitre, son créateur.

 

QUE TROUVE T-ON DANS LA BOITE ?

La boite arrivée par la poste n'était vraiment pas grande, et quand je l'ai vidé sur la table je me suis dis : mince, il doit manquer sûrement des pièces... Et puis en fait en analysant rapidement le contenu, on s'aperçoit que tout y est :

Il n'y a rien à dire sur la qualité des matériaux. Les coutures sont très propres, avec des renforts là où il faut. Seul regret, il n'y a pas d'ourlet sur le bord de fuite, nous verrons pourquoi cela pose un problème lors des essais en vol.

 

ASSEMBLAGE

Il faut en effet parler plutôt d'assemblage ou de montage plutôt que de construction car le seul outil dont vous aurez besoin est une pince ! Pas un point de colle c'est le pied et ça change des constructions fastidieuses en balsa ! Il faut environ 2 à 3 heures pour mener à bien le montage avant d'aller voler.

Commençons donc par l'étape la plus "chiiiaan... ", disons fastidieuse pour rester poli : c'est la mise en forme des nervures au profil souhaité. Le choix entre 2 profils est proposé E186 et Clark YS. J'ai opté pour le deuxième profil, car plus gratteur sur le papier. Les tiges en alu font 3 mm de diamètre et se déforme à l'aide d'une pince. J'ai procédé en scotchant ensemble les 2 tiges alu de même longueur afin de les plier simultanément. A noter quelque petites différences de longueur entre les tiges (mais ceci est sans conséquence pour le vol)

J'ai du aussi recouper légèrement les tube en fibres, car les tendeurs forçaient beaucoup trop si je les mettait en double. Donc bien vérifier au montage avant de prendre la décision de raccourcir ces tubes …

La nervure centrale en plastique reçoit les différents éléments radio qui sont fixés au double face, puis immobilisés avec des colliers de serrage en plastique. Ceux qui sont livrés sont relativement gros. Je les ai utilisé pour les servos et opté pour des colliers plus petit pour le récepteur et la batterie, ainsi que l'interrupteur. L'installation radio est vraiment très facile à partir du moment où on utilise le bon format pour le récepteur et la batterie : J'ai personnellement utilisé un récepteur Micro 5/7 et une batterie de 600 mAh. Les servos de taille standards sont des Europa BB (j'ai pris ce que j'avais sous la main), mais la disposition de trous permet l'utilisation de tout les types de servos standards (40mm x 40 mm x 20 mm d'épaisseur). Il est important de positionner les servos afin que la partie supérieure affleure la nervure. Ainsi le palonnier sera bien dégagé de la toile.

Une fois la radio installée, on replace la nervure en place à l'intérieur de la toile, on note l'emplacement de sortie des servos et on découpe tout simplement la toile. Je vous déconseille d'utiliser un cutter pour cette opération, cutter qui a tendance à s'échapper et entailler la toile. Le mieux est d'utiliser une paire de ciseaux à ongle (a bout pointu) et de "piquer" la toile puis de la découper à la manière d'une découpe de précision d'une feuille papier. Il vous faudra sûrement agrandir le trou pour éviter tout contact entre le palonnier et la toile.

Le trou qui reçoit le jonc carbone de dérive était un poil petit pour pouvoir entrer et sortir sans forcer le dit jonc carbone. Je l'ai donc retravailler avec une petite lime, jusqu'à obtenir un montage - démontage sans point dur. Ne pas oublier le trou dans la toile pour passer ce jonc carbone ainsi que l'interrupteur.

Ensuite vient le montage des ailerons. Deux petite joncs en plastique viennent se glisser dans les cannelures du coroplast et servent d'axe. Ils sont "pointés" à la cyano. Leur installation sur l'aile est très astucieuse : l'un des axes vient se loger dans le tissu côté saumon, entre 2 coutures et est immobilisé par le tendeur - élastique au niveau de l'emplanture. Pour terminer, il suffit d'installer les guignols en plastique sur les ailerons et de recouper à la bonne longueur les tiges avec embouts filetés et visser les chapes dessus.

Sincèrement, à aucun moment le montage ne pose problème : Aucune prise de tête pour savoir comment on va s'y prendre pour telle ou telle opération, c'est un bon point.

 

 

DIRECTION LA PENTE

Attention, top chrono pour le montage :

On glisse les 2 tubes d'extrémités par les passages prévus à cet effet dans la toile, on rajoute le jonc plein central avec les pièces de jonction en alu usinées. Puis on tend une extrémité, puis l'autre ce qui a pour effet d'arc-bouter les tubes en fibres qui viennent se loger dans le bord d'attaque. La toile se tend, sachant que je laisse les nervures en place en permanence ce qui fait gagner un temps précieux. On glisse ensuite la nervure centrale. Installation des ailerons, puis on tend la toile avec les tendeurs qui viennent s'accrocher sur la poutre arrière… puis la dérive, vite le chrono tourne ! On visse les palonniers de servos et on fixe les chapes métalliques. Top chrono, c'est fini !!

Alors combien j'ai fait ?

En fait il faut environ 2 minutes pour monter la parab'aile et voler. C'est pas mal ! Non ?

La parab'aile est résolument conçue pour le vol de pente. Le lance se fait en tenant l'aile par la languette cousue à l'intrados. En vol, avec les débattements énormes que j'avais mis pour démarrer, cela déménage, un peu trop même … La vitesse d'évolution n'est pas trop rapide (en raison du profil), et le contrôle est précis que ce soit aux ailerons ou à la profondeur.

 

A haute vitesse la toile faceille rapidement et la structure se déforme un peu, mais sans conséquence. Par contre, toujours à vitesse élevée, l'aileron a tendance à passer à l'extérieur de la toile au niveau de l'intrados et génère une traînée très importante rendant l'engin difficilement contrôlable. Il est donc impératif de scotcher l'intrados et, tant qu'on y est, l'extrados. On retrouve ainsi un contrôle et des performances plus en ligne avec ce que l'on attend. Par contre cela pénalise le temps de montage (x 2) et puis surtout quand on enlève le scotch la toile s'effiloche, d'où ma remarque au début de l'article sur l'ourlet au bord de fuite. J'ai fait part de ces remarques au fabricant qui étudie actuellement plusieurs alternatives.

Mais revenons à nos essais en vol.

Les figures de voltiges de bases passent à peu près. Le tonneau nécessite un minimum de vitesse sous peine de rester bloqué en vol dos ! Même avec de la vitesse ça barrique énormément. Les loopings sont de petits diamètres. Le vol dos tient quelques secondes mais il est difficile d'en sortir en demi-tonneau … Je pense que ce n'est pas la vocation de cette aile de toute façon, mais on sait au moins que l'on peut la secouer un peu !

Le tout petit temps n'est pas sa tasse de thé, ou alors avec des mega-thermiques à vous arracher l'émetteur des mains. Bon d'accord j'exagère un peu mais là aussi je ne pense pas que ce soit la vocation de la Parab'aile. Son domaine de prédilection c'est de se défouler, se retourner la crêpe, faire des passages, atterrir dans les buissons, dans la main, dans les jambes, essayer d'arracher les dérives des autres ailes volantes, ou alors de voler dans des endroits impossibles où il est nécessaire d'atterrir sur un timbre poste. Côté solidité, c'est du béton, et puis il est toujours possible de changer (si nécessaire) l'une des pièces Si elle venait à casser. Je pense également (mais je n'ai pas pu essayer) que la parab'aile doit être parfaite pour les petites brises laminaires qui assurent une dynamique très régulière, permettant de faire du "soaring" le long de la Crète.

 

 

CONCLUSION

Architecture novatrice, robustesse, simplicité : Ce sont les mots clefs qui décrivent le mieux cette aile volante. La Parab'aile est finalement un kit amusant qui sort vraiment des standards auxquels on est habitué. Une fois pliée elle tient presque dans le vide-poche. Sa construction est un jeu d'enfant et fait appel à des astuces très bien trouvés. Ces qualités de vol sont honorables sans atteindre toutefois les performances d'aile rigides au profil mieux respecté et indéformable. Une nervure plus fine, est disponible depuis peu, nervure qui améliorerait les qualités de vol par petit temps. Affaire à suivre

Caractéristiques



 
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