A mi chemin entre un deltaplane et un planeur ou alors à mi chemin entre un parapente et une aile volante, il est réellement très difficile de mettre une étiquette sur cet engin volant très original dans la lignée de la Ka ou la Ki.
Je n'ai pas voulu faire un essai au rabais où, à partir d'un simple saut de puce, face au vent, dans un champ, on annonce que les qualités de vols sont prometteuses. J'ai reçu le kit il y a près de 6 mois déjà et ai procède à de nombreux essais avant de décider d'écrire cet article.
LE CONTENU DU KIT
Je dois dire que l'ensemble du kit est d'une qualité vraiment irréprochable: Le tout arrive dans un petit sac de transport avec poignée ce qui permet déjà d'apprécier la compacité de la Kmax une fois démontée. C'est clair que ce sac se loge n'importe où, même si la voiture est déjà remplie entièrement avec les affaires de Madame !!! Le Kit se compose de plusieurs sachets plastiques contenant les pièces et il y en a un paquet …
La qualité des matériaux est excellente: La toile qui compose l'aile le stab et la dérive est pour moitié en monofilm renforcé avec des mèches de carbone (cela ressemble un peu au Mylar), ce qui donne une certaine rigidité naturelle, et pour le reste avec une toile Nylon épaisse (Dacron), couleur rouge orange fluo. L'ensemble des pièces est très bien conçu ,et utilise les matériaux appropriés: Carbone, métal, ABS, Aluminium, plastique injecté, mousse Néoprène. Toute la visserie est bien sur fournie.
UN ASSEMBLAGE TRES RAPIDE !
Les étapes successives pour le montage sont très bien expliquées dans la notice, agrémentée de quelques schémas. Je ne vais donc pas vous les décrire ici, mais plutôt développer 2 ou 3 points de montage qui me semblent importants.
Le principal travail consiste au montage de la nacelle qui contient la radio. Celle ci est composée de deux demi coquilles en ABS à l'intérieur de laquelle une structure à base d'une platine radio métallique et d'entretoises + vis, reçoit les 2 servos.
Je vous conseille d'acheter les servos autour desquels ont été conçu les différentes pièces de la nacelle. Il s'agit des Futaba S3003 qui coûtent environ 80 fr pièce. Cela facilite grandement le montage. En effet J'ai d'abord essayé d'utiliser des EUROPA BB MPX, mais bien que de gabarit à peu près équivalent la sortie de palonnier est différente. Pour ma part, j'ai cassé le palonnier fourni dans le kit, et n'en ayant pas d'équivalent, j'en ai fabriqué un en époxy …
Autre assemblage qui demande, celui là, un peu d'attention, c'est le passage du jonc carbone dans la toile de stab. Il faut dans un premier temps placer et coller à la cyano les embouts caoutchouc sur le jonc. Une fois installer dans la toile je vous conseille de mettre une goutte de cyano qui va immobiliser, par capillarité, l'embout par rapport à la toile. Ceci est important car pour obtenir l'effet ressort/barre de torsion indispensable au bon fonctionnement de la commande de profondeur, il ne faut pas que le jonc carbone tourne dans la toile.
Dernière étape de la construction: La mise en forme des tube alu pour obtenir un profil. Ensuite vous pouvez glisser ces raidisseurs dans la toile et les laisser à demeure. Même lorsque vous démontez la Kmax,
Vous pouvez enrouler la toile avec les raidisseurs, cela ne pose aucun probleme et diminue d'autant le temps de montage.
Globalement, il suffit de 2 heures pour monter la Kmax.
BATTERIE ET RECEPTEUR
Il faut une batterie de 600 mAh soit type R6 soit KR-600AE Sanyo. Plus gros, cela ne loge pas, plus petit (300 mAh par exemple) cela change le centrage car trop léger ! Côté récepteur, optez soit pour un 2 voies , qui sont en général de taille réduite, soit pour un micro récepteur. J'ai utilisé pour ma part un pico 4/5 de Multiplex. L'antenne sort par un petit trou présent à côté du servo de profondeur, au font de la coque de la nacelle. L'interrupteur possède aussi sont emplacement sur la coque en ABS. Lors de la fermeture des 2 demi coquilles, bien vérifier que les sortie de servos sont bien centrées par rapport au trou dans la coque. Agrandissez légèrement ces trous si nécessaire.
CENTRAGE
Aucun centrage n'est indiqué sur la notice. Ceci est volontaire de la part du constructeur, qui préfère mentionner des longueurs et des distances, indispensables aux réglages préliminaires. Je respecte ce choix même si je reconnais avoir été dérouté au début. La Kmax a été conçu pour un centrage sans plomb, donc pas de plomb à rajouter, cela doit voler sans !
PREMIERS VOLS
Ce paragraphe pourrait aussi s'appeler "l'école de la patience", car les premiers essais n'étaient pas très concluants. En partant des réglages préconisés par la notice. La Kmax avait tendance a franchement piquer du nez et atterrir sur les pieds, malgré un réglage de neutre de stab de plus en plus à cabrer. J'ai décidé donc dans un premier temps de reculer le centrage en mettant un peu de plomb sur la dérive. Les choses s'amélioraient, mais à chaque atterrissage nécessairement un peu dur (genre cheval de bois en raison de la présence de la nacelle) je perdait les réglages de ficelles/tendeurs et tout était à recommencer !
J'avoue que j'était un peu déçu et sur le point d'abandonner, mais un petit "e-mail" à la société spirale a relancé les tests. Je tiens a remercier Spirale pour leur assistance rapide et efficace.
C'est lors de la coupe ICARE, qui propose en parallèle un salon ou bon nombre de professionnels du parapente et vol libre exposent que j'ai pu rencontrer Stéphane et Benoît sur le stand Spirale pour discuter un peu de mes déboires et regarder comment y remédier facilement.
Ceci m'a permis de comprendre quels sont le points essentiels pour le bon fonctionnement de la Kmax. Je vous en fait donc profiter.
Une fois ces points vérifiés et corrigés si nécessaire, direction la pente du cote de St Pancrasse, en marge de la coupe Icare avec Benoît, le concepteur pour vérifier les réglages. Le comportement de la Kmax a radicalement change, devenant pilotable, faisant preuve d'une bonne finesse.
Dés que vous aurez trouve les bons réglages, faites des nœuds définitifs afin de conserver les bonnes longueur de tendeurs.
Les vols suivants se poursuivront sur la pente locale. Le lancé peut se faire soit en tenant la Kmax par la nacelle et en la "déposant" dans les airs, soit en la tenant plus haut, par le jonc carbone entre la nacelle et le bord d'attaque de l'aile, ce qui permet de lancer avec un peu plus de vitesse.
Les mots clef pour décrire le pilotage de la Kmax sont douceur et anticipation: Douceur car il faut éviter de piloter aux grands angles, c'est pas fait pour cela. Anticipation, car les remises à plat en nécessite beaucoup , en sortie de virages.
Curieusement la mise en virage se fait facilement et le diamètre de virage peut être très faible. Il est préférable de conserver de la vitesse pour les virages afin de garder de la défense. De même évitez d'engager des virages vents arrière sans vitesse sous peine d'avoir du mal à en sortir. L'aile pert en effet tout contrôle si l'on ne garde pas un peu de vitesse sous le pied.
La chasse aux ascendances est possible et la Kmax se permet même de spiraler honorablement. Par contre, quand l'ascendance est très puissante et que vous rentrez de façon dissymétrique , l'aile se fait littéralement éjecté et il faut être très rapide à contrer sous peine de se faire peur.
Pour vous donnez une idée des performances par petit temps, un après midi, j'ai pu faire jeu égale avec des deux axes légers, en soignant les trajectoires et en virant large, ce qui indique une bonne finesse. Son domaine de prédilection est le "soaring" dans un air laminaire.
L'atterrissage se fera de préférence dans la main ou alors dans des herbes hautes, juste histoire d'éviter le cheval de bois. Si cela arrive, ne vous inquiétiez pas, c'est du (très) solide. Vous casserez tout au plus votre palonnier de servos de profondeur (prévoyez du rechange …).
CONCLUSION
Cette Kmax est vraiment inclassable, une sorte de mélange entre parapente ou delta plane, et utilisant la technologie des cerf volants. Elle procure des sensations nouvelles en permettant de redécouvrir les lois de l'aérodynamique (et parfois de la gravité). Une fois passée l'étape un peu fastidieuse des réglages, on se pique au jeu d'autant plus que la Kmax est très esthétique, particulièrement en vol. Ne nécessitant qu'une simple radio 2 axes sans mixages et ne prenant que très peu de place une fois pliée, la Kmax sera donc un bon compagnon pour se dérouiller les pouces et pour ceux qui veulent voler "diffèrent".
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