Pierre
Rondel |
Article publié dans Modèle Magazine Avril 2011
Introduction
Très populaire de l’autre côté de l’atlantique le Radian de Parkzone est maintenant disponible dans sa nouvelle version PRO, particulièrement bien armé pour attaqué le marché européen et bousculer la concurrence sur ce segment, jugez plutôt : 2 mètres d’envergure, ailerons et volets, véritable kit prêt à voler à un prix très attractif. Le Radian PRO existe en 2 versions : BNF (Bind & Fly), c'est-à-dire complet avec l’accu de propulsion, le chargeur, et un récepteur DSM2 AR600 installé et câblé. Il ne reste qu’à l’appairer avec votre émetteur Spektrum, puis charger l’accu et aller voler. La version PNP (Plug & Play) s’adresse plutôt au modéliste déjà largement équipé et nécessite un accu, un récepteur en plus de l’émetteur. C’est l’essai de version BNF que je vous propose aujourd’hui.
Les différences avec le Radian 2 axes ?
En
fait si le look général est proche, surtout le fuselage, le Radian PRO amène
cependant pas mal de modification, essentiellement liées à son domaine d’utilisation
plus étendu. L’aile abandonne le dièdre elliptique pour une aile à double dièdre
et aux saumons un peu plus carré, plus propices à l’installation des ailerons
et volets et au comportement à basses vitesses. Le profil est également légèrement
différent, plus fin, avec semble t’il un peu plus de courbure. La clé d’aile,
en tube carbone, est de même diamètre mais plus épaisse pour une meilleure rigidité.
Les ailes reçoivent aussi 2 longerons supplémentaires en fibre de verre pour
parfaire la rigidité. Un nouveau système de blocage des ailes est utilisé. Il
est particulièrement simple et efficace puisque une languette en plastique vient
se visser sur le dessous de l’aile.
Que trouve-t-on dans la boite ?
A l’ouverture de la large boite, on découvre les différents éléments du planeur soigneusement sécurisés avec du scotch et des morceaux de polystyrène. Je vous conseille d’ailleurs de garder cette boite pour l’utiliser pour le transport car elle est très pratique à l’usage. Les éléments du kit :
Les
éléments, excepté l’empennage, sont moulés en Z-Foam, une mousse assez similaire
à l’Elapor ou l’Arcel des concurrents, d’une densité d’environ 20 kg/m3, donc
légère et absorbant les petits chocs. Le moulage des différents éléments est
propre avec absence de pico de moulage à l'extrados. De plus, pas besoin d’ébavurage
au bord de fuite, un bon point. Si l’extrados des ailes est soigné, j’ai trouvé
que la pose des renforts en fibre à l’intrados était peu soignée et finalement
restait relativement apparent malgré la bande adhésive blanche censée les masquer.
La déco à l’intrados (de larges bandes noires) cloque facilement. Pour remédier
à cela, passer un chiffon tout en soufflant de l’air tiède. Enfin pour finir
avec l’intrados, les marques laissées par les buses d’injection du moule sont
grossièrement ébavurées. Le neutre des servos d’ailerons et de volets sont positionnés
de façon à avoir un différentiel mécanique. Coté gouverne, la commande utilise
des chapes plastiques sécurisées pas un bracelet élastique, permettant ainsi
d’augmenter les débattements ou ajuster mécaniquement les neutres si nécessaire.
Les prises de servos sont repérées pas un petit sticker indiquant la voie d’ailerons.
Une prise unique aurait été le bienvenu pour faciliter la connexion aile fuselage
au montage.
Coté fuselage, même remarque : Le moulage est propre mais l’assemblage pourrait être meilleur. Le renfort de poutre du fuselage est trop court d’où une certaine souplesse de l’extrémité arrière du fuselage qui persiste, rien de bien grave cependant. Les commandes restent largement apparentes. Elles sont cependant bien sécurisées à l’arrière par une sorte d’agrafe. Des renforts plastiques sont judicieusement placés : Le nez tout d’abord reçoit une coque plastique qui fait aussi couple moteur. Un patin est solidement collé sous le fuselage, et un autre, plus petit au pied de dérive. La verrière en plastique noir est parfaitement ajustée et tient en place grâce à 2 aimants puissants, emprisonnés dans un logement en plastique, évitant qu’ils ne se décollent. Sous cette verrière, on découvre le moteur, le contrôleur immobilisé par un bracelet velcro et le logement batterie avec 2 autres bracelets velcro pour le sécuriser.
Une pièce en plastique centrale est noyée dans le fuselage à l’emplanture et permet le maintien de la clé d’aile et intègre les pattes de serrage. Sur le dessous du fuselage on trouve enfin une trappe en plastique qui permet l’accès aux servos de profondeur et direction ainsi que le récepteur. L’empennage, d’une seule pièce, est réalisé dans une sorte de mousse rigide, coffrée/entoilée à chaud avec un adhésif épais, a l’aspect mat. Il est rigidifié à l’intrados pas un plat carbone scotché. Comme le reste des éléments, il est décoré et le guignol de profondeur est déjà monté.
Assemblage éclair et programmation radio
La
seul opération restante est le montage de l’empennage. Il se glisse simplement
par le coté (celui ou la chape ne gène pas) et est immobiliser à la bonne position
par du scotch dessus et dessous. Reste ensuite à clipser la chape plastique
de profondeur. Le système de montage proposé est simple et permet de garder
le stab démontable pour le transport. Il faut alors ne pas oublier le scotch
en allant au terrain. Coté radio, avec le récepteur fournis qui utilise 2 câbles
en Y permettent l’utilisation d’une radio simple, les mixages complexes ne sont
malheureusement pas possible. On perd du coup pas mal de fonctionnalités amenées
par les volets (quadroflap, snapflap, etc …). Pour profiter pleinement de ces
volets, il est préférable d’utiliser un récepteur 7 voies minimum.
Dans ce cas, la programmation de la radio demande en peu plus de temps pour le réglage des mixages suivants : Quadroflap, Butterfly, position thermique, position reflex, avec les compensations profondeur qui vont bien, différentiel, snapflaps. En plus des réglages radio, vous pouvez jouer sur la position de la chape pour augmenter et diminuer le débattement d’une gouverne en fonction de vos habitudes de pilotage. Il vous sera ainsi facile de régler le Radian PRO parfaitement à votre main.
Un chargeur très simple à utiliser
Le chargeur fournit avec la version BNF charge l’accu 3S 11.1V 1300mAh Li-Po par la prise « balancer ». Il ne propose qu’un branchement sur une prise allume cigare, mais il est très simple de l’adapter pour l’utiliser sur une alimentation 12V d’atelier. Un seul bouton start/stop, et 2 leds permettent de le « piloter ». De plus comme la signification des leds est inscrite en face avant du chargeur, il n’est point besoin d’ouvrir la notice. On branche l’accu sur la prise balancer, on appuis sur start et c’est tout. Le chargeur beep de nouveau quand l’accu est chargé. On se réfère alors aux Leds pour savoir si la charge s’est bien passée ou non. C’est très intuitif, simple comme bonjour et cela fonctionne parfaitement.
Direction le terrain !
Le
planeur se monte rapidement mais la connexion ailes/fuselage reste fastidieuse.
Bien repérer a quoi correspond chaque prise de servos coté fuselage. Un petit
scotch avec une inscription dessus peut aider. Au moment de serrer les ailes,
bien faire glisser les prises dans le fuselage, en tirant délicatement les câbles
par la trappe du fuselage si besoin. La sécurisation des ailes par la vis est
simple et rapide. Par contre il convient de ne pas perdre les vis de serrage!
Pour l’accu, il y a 2 bracelets velcro, 1 en longueur et 1 en largeur. Seul
celui en longueur est nécessaire pour éviter que l’accu ne bouge en vol. il
est possible de se passer de l’autre bracelet qui gêne plus qu’autre chose.
Le premier lancé a eu lieu sans moteur, et ce qui m’a immédiatement frappé c’est
la portance du planeur. L’épaisseur, mais surtout la courbure du profil y est
pour quelque chose, évidemment.
Et là croyez-moi, le Radian PRO excelle et se révèle bien plus redoutable que ces concurrents. Il signale clairement et accroche le moindre thermique. Il enroule les spirales comme personne, grâce à une dérive compensé à la fois douce et efficace, au point de permettre le pilotage uniquement à la dérive. Les ailerons sont précis et doux. Associés aux volets avec le mixage quadro-flaps, ils donnent un planeur très homogène, très agréable à piloter. On se prend rapidement au jeu, en appliquant la bonne vielle recette de la mayonnaise dans les spirales: dérive dans le sens du virage, ailerons en contre. Quand je pratique ce type de vol, je laisse volontiers le snapflap enclenché. Ainsi les volets se baisse lorsque l’on cabre, ce qui permet d’extraire encore plus de « jus » du thermique que l’on est en train de travailler.
Du coup, la chasse aux thermiques n’a jamais été autant un plaisir. Je me suis retrouvé plus d’une fois a essayé d’accrocher à 4 ou 5 mètres sol, ce que je n’aurais jamais tenté avec un autre planeur (hors lancé main évidemment). Le comportement à basse vitesse est excellent, grâce à la faible charge alaire. On peut le ralentir tout en gardant un contrôle total. Le décrochage arrive tard et se cantonne à une simple abattée bien dans l‘axe, donc en résumé un planeur très sain. Les volets en position négatives (vers le haut de 2 mm) permettent d’avoir une meilleure vitesse et de transiter plus facilement. Ainsi quand il faut parcourir un peu de distance pour rejoindre une bulle, on n’hésitera pas à les utiliser, ou alors quand il y a un peu de vent, à la pente par exemple. Le taux de chute est très légèrement plus important mais la vitesse plus élevée permet de couvrir beaucoup plus de terrain.
Je n’ai pas trouvé par contre que les volets en position thermique amenait une réelle amélioration a part réduire un peu la vitesse, mais sans augmentation notable de la portance, probablement à cause de la trainée. On réservera leur utilisation pour des situations bien particulière, comme au milieu du thermique pour maximiser le taux de montée. En mode exploration à la recherche du thermique, voler en lisse me parait plus judicieux.
En
ce qui concerne l’autonomie, on obtient avec l’accu 3S 1300 mAh des vols par
temps calme atteignant voire dépassant les 20-25 minutes sans problème. Pour
peu que les thermiques pointent le bout de leur nez, le temps de vol peut vite
s’allonger. Il m’est arrivé de voler 40 minutes et l’accu n’était pas encore
vide. A la pente ou l’on utilise moins le moteur, il est possible d’imaginer
d’atteindre des autonomies bien plus importantes en fonction des conditions
de vol.
Détail pratique mais qui a son importance, la décoration noire et rouge, a démontré toute son efficacité lorsque le planeur vole loin. Elle se voit bien sous tous les angles. Idem pour l’intrados et ses bandes noires, très visible en toute circonstances.
La voltige de base passe, mais le Radian PRO montre une certaine souplesse des ailes malgré les renforts. Le looping, surtout aidé d’un peu de moteur est joli. Le renversement manque d’amplitude à cause de la faible charge à alaire du planeur. Là encore, un petit peu de moteur dans la phase de montée augmente très légèrement l’amplitude. Le tonneau, et lent, surtout dans la deuxième moitié, freiné par le profil creux. Le vol dos tient quelques petites secondes, profondeur à piquer à fond. Là il faut prévoir de l’eau sous la quille pour la remise à plat. L’aile plie à chaque ressource un peu appuyée. On peut légèrement améliorer le tonneau en augmentant le débattement aux ailerons en rapprochant la chape de la gouverne, mais de toute façon le profil creux à ses limites.
L’atterrissage est grandement facilité par les aérofreins butterfly. Il est possible d’avoir une forte pente de descente sans accéléré, permettant ainsi des atterrissages courts en toute sécurité. En touche finale a cet essai en vol, je vous propose une petite vidéo, filmée justement lors des premiers essais en vol.
Conclusion
Vous l’aurez compris, ce Radian PRO m’a bien plu. C’est un véritable planeur « prêt à voler », monté en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, avec une esthétique bien à lui. On lui pardonnera sans aucun problème certains petits détails d’assemblage peu soignés pour retenir son extraordinaire capacité de gratteur et son homogénéité des commandes lui procurant un véritable plaisir de pilotage, même pour un adepte de la vitesse comme moi ! Aussi à l’aise en plaine qu’à la pente les journées sans vent, il ne rechigne pas à faire quelques pirouettes, mais ce n’est pas son domaine de prédilection. Coté motorisation, le couple moteur/accus lui sied très bien. Alors si vous êtes du genre pressé ou débordé et que vous n’avez pas le temps de construire, ce Radian PRO constitue un excellent choix ! Bons vols à tous !
J’ai aimé
J’ai moins aimé
Caractéristiques:
Réglages (+ s'entend vers le bas):
CG : 70 mm du bord d'attaque
Profondeur
Ailerons
Volets
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