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Introduction RCRCM, fabricant chinois, est un nouveau venu sur le marché du tout plastique. Contrairement à d'autres fabricants du même pays, qui copient honteusement des planeurs fabriqués en Europe, RCRCM propose une gamme de produits originaux, conçu par leur ingénieur maison, James Hammond, un anglais vivant à Taiwan depuis des années. La gamme va du planeur 60 pouces, au F3B/F3J, en passant pour le planeur de F3F et la voltige. Je vous propose aujourd'hui l'essai du Typhoon, un petit planeur polyvalent de 2 m d'envergure, stabilisateur en croix et monobloc, qui s'adresse à tous les pilotes de vol de pente à la recherche d'un planeur compact. Caractéristiques
A l'ouverture de la boite J'ai pourtant vu passé beaucoup de planeurs dans mes mains, mais c'est toujours avec la même excitation que j'ouvre le carton d'un nouveau planeur! Alors découvrons ce petit nouveau: L'impression générale est excellente. Les éléments moulés offrent un brillant de peinture parfait. Les ailes arrivent avec les guignols en époxy posé, les carénages de sortie de commande sont moulés, idem pour les lèvres d'étanchéité, et les tétons de centrage sont posés. Derrière la clé, de section carrée, on trouve un trou rectangulaire pour la prise servos de type 6 broches MPX verte. L'articulation se fait par le tissu, au moulage. La déco, faite dans les moules est de toute beauté et original, tout dans la dissymétrie. Un petit coup d'œil au profil d'aile, le JH8 séries, lui aussi développé par James Hammond: 8% à l'emplanture, 7% au saumon et une épaisseur maximum assez en avant, qui n'est pas sans rappeler le célèbre S7003. Cela présage d'un bon comportement à la charge. Le fuselage, très mignon, vient avec le tube à ballast posé, le renvoi de profondeur posé, les commandes en tube carbone, terminées au niveau des gouvernes. Le plan de joint est propre sans atteindre les sommets de certaines productions d'Europe de l'Est. Il s'agit d'un fuselage à ogive, la sous ogive est déjà en place mais la platine n'est pas percée, laissant le modéliste choisir sa configuration d'installation. Mon fuselage, tout comme mes ailes, est la version carbone, mais "compatible 2.4 ", donc la sous ogive et l'ogive sont en fibre de verre et kevlar. Les stabs, très jolis aussi, s'ajustent parfaitement au fuselage. Ils utilisent une clé en tube carbone à l'avant et en acier 2mm à l'arrière. Une pochette d'accessoires accompagne le kit avec les chapes, les capots de servos d'aile, des supports de servos d'aile en CTP. En option, il est possible d’acheter le jeu de housses de protection et le faisceau de câble pour les servos d’aile entièrement fini avec des prises 6 broches vertes type MPX. Un petit montage à blanc, histoire de vérifier la mise en croix permet d'apprécier les ajustages, très bons, ne laissant apparaitre aucun problème d'incidence ou d'alignement. Juste un léger ponçage de la clé d'aile en carbone sera nécessaire pour permettre de moins forcer au montage. Bref, un premier bilan très positif sur le niveau de qualité de ce kit. Passons maintenant au montage. Le poids de chaque élément est le suivant:
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Le Fuselage: J'ai commencé
par le fuselage. Bien que facile d'accès je me suis aperçu que la place
serait relativement comptée si je voulais utiliser des accus de taille
R6 pour avoir plus d'autonomie. C'est la raison pour laquelle, j'ai acheté
des servos de profondeur et direction de petite taille, afin de libérer
le maximum de place à l'avant. Il s'agit de servos numérique Power-HD,
de 12mm d'épaisseur. Celui pour la profondeur est pignon métal, et le
servos de direction est avec des pignons plastiques. L’emplacement des
servos est marqué au moulage. Il faut donc découper la partie avant de
la platine, puis l'emplacement exact des servos. Deux petits renforts
découpés dans une chute de CTP viennent renforcer la fixation par vis
des servos. La sortie des commandes en tube carbone coté servos se retrouvant
en dessous du niveau des palonniers, le « quick link » (non fourni) est
coudé pour que la chape se retrouve dans l'alignement. J'ai ensuite modifié
le faisceau de câble et prise fournis en option pour la connectique des
ailes afin inversé la prise male et femelle ce qui permet d'avoir une
prise intégrée dans le fuselage et qui dépasse de l'emplanture de l'aile,
mais protégée par les tétons de centrage. Pour avoir un meilleur collage,
je colle une entretoise en ctp 2mm de la largeur du fuselage, et affleurant
le trou pour la prise. Je peux ensuite venir coller solidement ma prise
verte, à l'époxy rapide. Cette méthode a prouvé sa longévité et fiabilité
sur l'ensemble de mon parc planeur F3F, je vous la recommande donc les
yeux fermé ! La partie la plus délicate consiste à trouver le bon agencement permettant de loger dans la partie avant 4 éléments de type R6 (Eneloop 2000 mAh), un récepteur 7 voies et le plomb de centrage. Après différent essais, la configuration que j'ai retenue est de mettre la batterie câblée 2+2 à plat au fond du fuselage, le récepteur venant se placer au dessus. Il s'agit d'un récepteur Assan R8X7, antenne courte. Afin de protéger les antennes et les maintenir dans une position de réception idéale, j'ai installé un petit bloc de mousse rigide devant le récepteur, qui immobilise les 2 brins d'antenne. Elles ne font pas un angle de 90° mais ce n'est pas grave car il n'y a en fait qu'une seule antenne, l'autre brin étant une masse. A l'usage, je n'ai rencontré absolument aucun problème en vol. Les ailes: Du fait de l'épaisseur relative faible du profil et des cordes d'ailes, l'épaisseur au niveau des puits de servos est limitée. J'ai opté pour des servos BMS555 MG, montage à plat, de 10mm d'épaisseur. S'ils passent au niveau des volets, ils dépassent encore légèrement au niveau des ailerons. Ces servos ne sont pas numérique mais offrent tout de même un bon couple et de la vitesse. Pour le moment, j'en suis satisfait. Quelques soit le servos que vous utiliserez, ne dépassez donc pas 10mm d'épaisseur. Aux ailerons, 9 mm serait même mieux, mais cela restreint le choix, à puissance de servos égale. Les supports de servos fournis ne convenant pas aux servos choisis, je les ai dans un premier temps modifié pour ensuite en refaire finalement en CTP 4mm. Les supports sont collés à l'époxy rapide, après avoir poncé/griffé le fond en tissus carbone afin que le collage ait une meilleure tenue. Avant de coller les servos, palonnier en place, à la bonne position de neutre, j'ai tout d'abord installer les faisceaux de câble de servos et coller la prise verte à l'emplanture de l'aile, monté sur le fuselage, en prenant bien soin de protéger le fuselage avec du scotch et du démoulant hydro alcoolique (couleur verte) pour être sur que le démontage se fasse sans encombres ... Au moment de faire les commande d'ailerons, je me suis aperçu que les guignols en époxy était un peu près de la peau du bossage et donc empêchait la chape de travailler librement. Plutôt que de rogner la peau autour du guignol et de la chape, j'ai préféré les enlever d'un petit coup de mini perceuse, puis les remplacé par des vis à œil que j'avais en stock. Cela ne m'a pris que 10 minutes en tout pour un résultat impeccable. Les commandes d'ailes sont réalisées en tige filetés de 2mm avec chapes métallique, et rigidifié par un petit bout de tube aluminium de diamètre intérieur 3 mm. Les capots de servos de volets conviennent parfaitement. Par contre pour les ailerons, ils ne sont pas utilisables avec mes servos qui dépassent légèrement. J'ai utilisé des caches servos avec bossage venant d'un autre planeur. Centrage et réglages: Comme anticipé, il m'a fallu beaucoup de plomb de centrage, environ 200g pour obtenir un CG à 87 mm. Ce plomb a été moulé à la forme du nez du planeur en prenant l'ogive comme gabarit pour réaliser une emprunte dans du papier d'aluminium, disposé ensuite dans du sable pour éviter la déformation. Le plomb en fusion est ensuite coulé dans le papier d'aluminium. On laisse refroidir, puis on retire le papier aluminium et on ébavure avec une grosse râpe. Les réglages fournis par la notice sont un bon départ. Le seul point sur lequel il faut s'appliquer, c’est d'obtenir le maximum de débattement vers le bas pour la fonction butterfly pour un freinage efficace et un atterrissage plus facile. Un petit qui se prend pour un grand ! L'hiver très neigeux dans nos contrés (les alpes) ne m'a pas permis d'essayer le planeur fin 2009 alors qu'il était prêt. C'est seulement avec le retour du printemps et du soleil que le Typhoon a pu prendre l'air mais cela valait le coup d'attendre ! Dés les premiers mètres le Typhoon dégagent une impression de stabilité propre à des planeurs plus grands. Cette sensation se ressent dans toutes les phases de vol. Les ailerons sont mordants et efficaces. La profondeur et la direction sont homogènes et bien découplés. La ligne de vol est tendue et le Typhoon traverse les turbulences sans se faire secouer ou presque. La vitesse de croisière est plutôt rapide ce qui permet de couvrir du terrain. Avec les volets baissés, le planeur ralenti et est plus démonstratif qu'en il rentre dans un zone de portance. En général je vole en permanence avec les snap flaps enclenchés. En vol thermique, les snap-flaps permettent de mieux exploiter l'ascendance en creusant davantage momentanément le profil. Le Typhoon ne fait pas exception. Il est à son aise aussi bien dans de la restitution diffuse et légère ou il faut voler à plat le plus possible que dans la recherche de thermique étroits et puissants, nécessitant un pilotage plus dynamique. En lisse, quand le vent se lève un peu, le planeur pénètre et remonte bien le vent. Il accélère vite quand on le sollicite et on se sent rapidement tenté d'attaquer un peu de voltige. Dans ce domaine, le planeur est une excellente surprise. Sans atteindre les extrêmes dont les planeurs spécialement étudié pour cela sont capables, le Typhoon se défend plus qu'honorablement faisant preuve d'une bonne inertie en figures verticales et d'une grande précision en roulis. On peut enchainer 3 tonneaux d'affilé sans perte de vitesse et sans effet secondaire, avec peu ou pas de différentiel aux ailerons. Le tonneau à facette est excellent, le planeur marquant parfaitement chaque facette et donnant la sensation d'obéir au doigt et à l'œil. Le vol dos ne nécessite qu'une légère pression à pousser à la profondeur. Les combinaisons passent donc sans problème, huit verticaux, huit cubains, double renversement, le planeur ne déçoit pas ! En F3F ou course au pylône, le virage à vitesse élevé montre une très bonne rétention d'énergie, c'est à dire que le planeur ne dissipe pas son énergie dans les appuis. Il ressort au moins aussi vite qu'il ne rentre dans le virage. Les différents types de virage passent sans soucis: virage tranche, retournement, virage avec gestion d'énergie (une sorte de huit paresseux avec accélération). Par contre la taille réduite du planeur ne permettra pas d'être compétitif en F3F face à des planeurs de 3m en moyenne, l’effet de taille jouant en sa défaveur. Cela n’est pas bien grave car il n'est pas fait pour cela. Pour les conditions de vent fort, la soute à ballast permet d’embarquer entre 600 et 800g selon la densité du matériau utilisé (plomb, laiton, tungstène) ce qui est plus que suffisant pour un planeur de 2m, on volera donc rarement « full ballast » sauf s’il y a tempête. Bien ballasté, les ailes commencent à plier un peu du fait de la finesse du profil. Par contre, le planeur devient un vrai missile balistique, c’est grisant ! Autre bonne surprise comme je les aime, c'est quand on va voler du coté obscure de la pente (Dynamic Soaring). Je considère que c'est un excellent indicateur sur la performance du profil en particulier et de la conception du planeur en général. Si le planeur a du mal à accélérer et surtout à amorcer (c'est à dire, augmenter de manière visible sa vitesse à chaque tour) c'est que le profil ne travaille pas bien à fort nombre de Reynolds. Le Typhoon est tout le contraire: il amorce vite et surtout il reste d'une stabilité impressionnante comparé à des planeurs de DS de la même taille. Au point qu'il m'a fait réviser mon jugement que le planeur de DS idéal devait être d'environ 2.5m mais pas de 2 m. Maintenant, il ne faut pas se laisser griser par la vitesse et lever le pied car la cellule n'est pas prévue pour le DS. Une rumeur dit qu'un planeur de DS sur la base du Typhoon serait à l'étude ... Miam miam … ! L'atterrissage, crocos sortis est court et reste contrôlable de qui permet à coup sûr de poser là ou l'on veut, mais si la zone est restreinte. Vous l'aurez compris, ce qui ressort de ces tests en vol c'est la parfaite polyvalence du Typhoon, qui se prend tantôt pour un mini planeur de F3B, tantôt F3F, voltige et DS. Bref, on s'approche du mouton à 5 pattes. Alors au final? Quand les chinois savent s'entourer, ils sont capables de sortir des planeurs attachants et de bonne qualité. Le Typhoon en est la preuve: une bonne bouille, une déco qui déchire, une très bonne qualité de construction qui font oublier les quelques détails lors du montage et surtout des capacités en vol d'une parfaite polyvalence, ce petit planeur compacte est idéal pour le caser discrètement à l'arrière de la voiture lors des départs en vacances tout en proposant des qualités de vol sans compromis. Assurément un bon choix ! Bon vols à tous.
Typhoon RCRCM from Pierre Rondel on Vimeo.
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