Coquillaj
Aeromod Ou " voltiger dans le petit temps "
Pierre Rondel 30/08/2008 |
Introduction
Cela devait arriver un jour: l'un de nos artisans (Aeromod) s'est essayé à la génétique en sortant le premier PGM " planeur génétiquement modifié ". Mais celui là est inoffensif pour notre santé, bien au contraire. La recette semble simple mais demande cependant beaucoup de doigté : Prenez un VoltiJ, une référence en la matière, croisez le avec un lancé-main DLG, réduisez le tout à petit feu pour obtenir une envergure de 1.26 m et laisser refroidir sur le bord de la fenêtre : voilà c'est prêt ! Je vous propose l'essai de cette petite machine " made in Toulouse ", aussi originale que redoutable.
2 versions de kit aux choix
Deux
versions sont proposées, la version ECO et la version LUXE. La première version
propose les éléments de base (fuselage et aile), sans stab/dérive, sans finition
et sans accastillage. La version luxe fourni l'aile avec les ailerons découpés
et les charnières silicone faites, fermeture des ailerons au microballon, un
joli stab et une dérive en Herex peints puis stratifiés, ainsi que les accessoires
suivants :
J'ai opté personnellement pour la version Luxe, qui simplifie quand même pas mal la construction comme vous allez pouvoir le juger par vous-même.
La finition de l'aile
Là on ne peut pas faire plus simple, puisque le travail restant consiste à l'installation des guignols d'ailerons et du téton de lancement SAL, ce qui prend tout au plus 5 minutes chrono. On perce tout d'abord 2 trous de 2 mm de diamètre pour y coller à la cyano les 2 bouts de corde à piano que l'on recoupe ensuite afin puis les 2 boules de chapes se situent à 10 mm de l'intrados. Le collage s'effectue toujours après avoir bien dégraissé la corde à piano en la ponçant par exemple à la toile émeri. Pour le téton de lancement SAL, j'ai utilisé une chute de jonc carbone 3 mm d'environ 4cm de long et arrondi à ses extrémités. Percer l'aile à la bonne position (c'est-à-dire dans le renfort microballon prévu à cet effet) puis coller solidement le téton en position à la cyano ou à l'époxy rapide. Voilà l'aile est terminée !
Dérive et stab
La
dérive et le stab, très légers, sont en Herex peint de la couleur du reste du
planeur et stratifiés, charnières au scotch transparent fin posées. Dans l'accastillage,
on trouve un petit guignol en plexiglas transparent que l'on perce à la dimension
de l'axe de la chape plastique (attention de percer à la dimension exact sous
peine d'introduire du jeu). On effectue ensuite dans le volet de dérive une
saignée dans laquelle on colle le guignol, à la cyano. Avant de coller la dérive
sur le fuselage il est important de poncer au papier de verre les zones qui
seront collé ensemble afin de supprimer tout trace de démoulant et de favoriser
ainsi le collage. Ce collage se fait lui aussi à la cyano. Le stab demande à
peine plus de travail. On perce tout d'abord 2 trous de 3mm de diamètre au centre
des renforts en microballon. On évase ensuite légèrement pour faire disparaitre
les têtes de vis plastique qui serviront au montage du stab sur le fuselage.
On attaque ensuite selon moi le point le plus délicat du montage : Il faut mettre en forme de goute d'eau les 2 petits blocs samba puis poncer la partie inférieure pour qu'elle épouse parfaitement la forme du fuselage. Cette opération se fait à l'aide d'une lime " queue de rat " et demande de l'attention. Le pas de vis est déjà taraudé dans la matière même. Un fois cette opération effectuée, on fixe stab sur les 2 blocs samba, puis on colle à la cyano les 2 blocs de samba sur le fuselage en faisant attention à la mise en croix. Pour rendre ce collage moins délicat vous pouvez remplacer la cyano par de l'époxy rapide. Le stab est positionné le plus en arrière possible tout en faisant attention que le volet de stab n'accroche pas lé dérive.
Le guignol de profondeur est, quant à lui, très astucieux. Il s'agit d'un simple morceau de corde à piano de 2mm coté volet de profondeur qui s'enfiche et coulisse sans forcer dans la boule métallique restée clipsée dans sa chape à travers une lumière de 2.5mm de large et de 12mm de long pratiqué juste derrière le bloc de samba arrière. Pour que la boule et sa chape reste enfiché et ne tombe pas, un petit tube carbone traverse le fuselage de part en part et maintient la commande de profondeur plaquée contre la partie supérieure du fuselage. C'est simple, sans jeu et démontable, bien trouvé !
La platine radio et les tringles de commandes
L'installation demande un soin tout particulier dont dépend la précision de pilotage en vol. La platine est réalisée en Herex 3mm stratifiée au tissu de carbone sur ces 2 faces. Elle est très légère mais aussi rigide. Elle reçoit 4 servos : 2 servos de 9g pour les ailerons " en place arrière " et 2 servos de 5 g pour la dérive et la profondeur " en place avant ". N'hésitez pas à opter pour des servos de qualité, surtout pour les ailerons, car ceux-ci sont de grandes tailles par rapport à la puissance d'un servos de 9g et la précision et surtout le retour au neutre pourrait en souffrir. J'ai fini par utiliser sur mon Coquillaj 2 servos numérique de la marque " Inolab ".
La platine doit être placé le plus en avant afin de limiter, voir supprimer le plomb de centrage mais pas trop pour limiter la longueur des commandes d'ailerons. Il faut donc faire des essais à blanc afin de trouver le meilleur compromis avant de coller la platine définitivement en place à la cyano. Solution originale, les commandes d'ailerons sont entièrement extérieures au fuselage, c'est-à-dire que les palonniers traversent les parois du fuselage et débattent à l'extérieur. Ceci implique des palonniers de grande taille pour assurer un bon dégagement et un débattement suffisant.
Les commandes de profondeur et direction passent entre les servos d'ailerons. La profondeur ne nécessitant pas beaucoup de débattement, le palonnier peut être plus court afin de garantir une grande précision sans aucun jeu, contrairement à la direction qui elle a besoin d'un maximum de débattement.
Les 4 tringles de commandes seront réalisées à la bonne longueur en tube de carbone de 3mm de diamètre (fournis dans la version luxe) avec un bout de tige fileté d'environ 2 à 3 cm de longueur collés à l'époxy rapide ou à la cyano à chaque extrémité, et la chape appropriée (chape plastique ou a boule) selon sa destination.
L'accus de 4 éléments NiMh d'environ 300 mAh (poids autour de 30 à 40 g) se loge dans le nez et doit pratiquement suffire pour obtenir le bon centrage. Le récepteur se loge sur l'avant de la platine entre l'accu et les servos. L'antenne sort sous le fuselage par un petit trou effectué à la mini perceuse, puis est scotché sur le plan de joint sur quelques dizaines de centimètres et enfin pendouille sur une trentaine de centimètres pour assurer une bonne réception car le fuselage est carbone sur toute sa longueur. Vous pouvez aussi sortir l'antenne sur le dessus du fuselage et la tendre avec un élastique sur le sommet de la dérive.
Petit tour sur le CG-mètre : j'ai du rajouté seulement 5 grammes de plomb pour obtenir le bon centrage à 63 mm du bord d'attaque. Le planeur en ordre de vol fait 370 g ce qui est pile dans la fourchette de poids indiquée sur la notice.
Vite, vite … Direction la pente !
Ne
pratiquant pas du tout le lancé main, je destinais ce Coquillaj uniquement à
la pente, pour faire de la voltige quand les conditions sont petites. Dés les
premiers mètres suivant le lancer, on comprend vite que ce planeur est extrêmement
vif et précis et parfaitement neutre ce qui déroute au début. L'absence de dièdre,
la hauteur du fuselage, la sous- dérive, tout participe activement à la tenue
des trajectoires.
Coté conception aérodynamique, le Coquillaj est muni d'un profil presque symétrique à 6% développé par Jean-Luc Foucher et a été conçu pour une utilisation intensive des volets de courbure afin d'élargir le domaine d'utilisation. La profondeur se repose d'ailleurs sur l'utilisation systématique des volets vers le bas quand on cabre, et vers le haut quand on pique, ce que l'on obtient par le mixage snap-flaps. Vous pouvez pousser jusqu'à l'étape ultime qui est le pilotage 4 axes, c'est-à-dire que les volets sont commandés séparément pas le manche servant habituellement aux aérofreins, mais cette fois ci sans crantage et avec un ressort de rappel au neutre. Personnellement, je suis resté au 3.5 axes c'est-à-dire mixage sur le manche de profondeur. Contrairement à d'autres planeurs ce mixage reste enclenché en permanence quelque soit la phase de vol.
Les ailerons, de part leur taille, sont puissants et précis, d'où un taux de roulis démoniaque au point qu'il faut un petit temps d'adaptation. L'exponentiel est le bien venu pour calmer la bête sans pour autant sacrifié au grand débattement quand les manches sont dans les coins. Si cela ne suffit pas, un petit dual rate supplémentaire fera l'affaire. La dérive est efficace en condition normale et en voltige élémentaire. Elle est parfaitement découplée de la profondeur si bien que si vous braquez la dérive en vol à plat le planeur se met à voler en crabe, c'est parfait ! J'ai par contre été un peu déçu par la puissance de la dérive aux grands angles, qui même avec le maximum de débattement permis par mon montage radio ne permet pas, par exemple, de tenir le vol tranche. Après vérification, il s'avère que je n'obtiens que 20mm de débattement contre 30mm préconisés par la notice! Il faut donc veiller dés la construction à obtenir le maximum de débattement possible du volet de dérive.
En position gratte, les volets remplissent parfaitement leur fonction. Le Coquillaj attrape tout ce qui passe, permet d'exploiter les plus petits thermiques ou le plus petit effet de pente, spirale dans un mouchoir de poche, transite bien pour sauter de bulles en bulles. L'absence de dièdre ne facilite pas spécialement la tenue en spirale mais on compense aisément par le pilotage. Dés que l'on a atteint un tout petit peu d'altitude, on rentre les volets, et …. Banzaï !!!!! Le coquillage accélère très vite, et passe toutes les figures avec facilité : Tonneaux, tonneaux a facettes, half-pipe, renversements, double renversements, looping, huit vertical, déclenchés. La restitution par rapport au poids est vraiment excellente. Le vol dos est déconcertant d'aisance, et on se prend vite au jeu de passer toujours plus bas.
C'est justement l'intérêt de ce concept : Quand les autres planeurs rament péniblement pour prendre de l'altitude ou alors ne peuvent faire que des ronds en l'air, le Coquillaj se retourne la crêpe joyeusement pour le plus grand bonheur de son pilote et des spectateurs. En vol rapide à la crête (genre course au pylône), le Coquillage, malgré son faible poids, est loin d'être ridicule et offre des relances en virage étonnantes, indiquant que le profil ne traine vraiment pas ! On imagine d'ailleurs l'ajout d'un ballast à la construction pour augmenter encore le domaine de vol, ce qu'a d'ailleurs fait Alexis Maréchal, le fabricant. Il m'a confirmé l'effet bénéfique du poids additionnel (maximum 150 g) en restitution et en vitesse sur trajectoire quand le vent se lève un tant soit peu.
L'atterrissage avec les ailerons bien braqués vers le bas peut se faire pratiquement à l'arrêt, ou dans la main. Le Lancer SAL est par contre plutôt timide: Le planeur est cette fois gêné dans le geste pas son haut fuselage, se freine vite et les hauteurs obtenues ne sont pas comparables avec celles d'un bon lancer main, dommage… Maintenant ceci dit, à la pente, ce n'est pas réellement un handicap, car un lancé SAL permet cependant d'obtenir un gain d'altitude de départ d'environ 15 à 20 mètre ce qui est plus que suffisant pour aller traquer la bulle ou faire une ou deux figures juste que l'altitude de départ.
Pour pilote averti
Ce Coquillaj est une réussite. Il vient occuper une niche où l'offre était totalement inexistante. Plutôt déroutant pour certains, le Coquillaj ravira les pilotes exigeants qui seront capable de tirer toute la quintessence de ce Voltij format de poche. On commence d'ailleurs à voir pas mal de Coquillaj sur le circuit F3F et les pilotes en sont tous très satisfaits, moi le premier ! C'est le compagnon idéal comme second planeur car il ne prend pas beaucoup de place dans la voiture et on peut le sortir dés que les conditions mollissent un peu. En un mot, une machine très attachante, bien pensée et extrêmement ludique qui vous conduira à bien des fantaisies.
Caractéristiques Techniques
Réglages (Note : Les débattements positifs s'entendent vers le bas et sont mesurées à l'emplanture de la gouverne en question.)
J'ai aimé
J'ai moins aimé
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