Championnat
de France F3F 2010
Pierre Rondel 23/06/2010 |
Un CDF un peu particulier
2010 est une année à marquer d’une pierre blanche car la France organise la
Viking Race au mois de Mai. C'est la raison pour laquelle Cédric Grandseigne
et Aubry Gabanon, avec l’appui du club de Muret se sont portés candidats pour
organiser un championnat 3 semaines avant la Viking Race, sur les mêmes pentes,
afin de parfaire l'entrainement des pilotes de l'équipe de France, mais aussi
pour roder la logistique et les juges présents. A l'issue d'un vote des pilotes
sélectionnés, cette candidature l'a emporté d'une courte tête sur la 2ieme candidature
(Route des Crêtes, dans les Vosges). La tenue d'un championnat 3 semaines avant
LE rendez vous 2010 comportait cependant un risque non négligeable pour les
pilotes de l'équipe de France : une casse possible de matériel à quelques jours
d'une grande échéance n'est vraiment pas facile à gérer. Heureusement, tout
s'est plutôt bien déroulé pour l'ensemble des pilotes. Et pourtant le CDF a
failli ne pas avoir lieu, suite a une interdiction de la DGAC 2 jours avant
le début du championnat. La raison est qu'il se déroule sur des sites de vol
non répertoriés, n'ayant fait l'objet d'aucune déclaration puisque n'étant gérés
par aucun club. Grâce à l'implication des responsables locaux (CRAMs, CDAMs,
club de Muret) et du bureau de la FFAM, l'interdiction a pu être levée 2 heures
seulement avant le début du championnat. Un grand merci de la part de la communauté
F3F à toutes les personnes qui ont œuvré pour rendre le championnat possible
!
Vendredi : Eole se fait désirer ...
35 pilotes inscrits et 34 présents sur 38 pilotes sélectionnés, venant parfois de très loin (Normandie, Vosges, Cote D'azur, Alpes…), bref la grande famille du F3F est maintenant réunie pour en découdre. Sauf qu'il y a un petit problème : où est passé le vent ?!!! Imaginez une semaine sans vent dans ce coin de la France, impensable me direz vous ... et bien si ! Aussi curieux que cela puisse paraitre, la semaine précédant le championnat a été d'un calme absolu au point de créer beaucoup d'inquiétude chez les organisateurs et les pilotes. Les prévisions semblaient un peu meilleures pour les 2 jours suivants, mais vendredi restera une journée champêtre placée sous le signe du vol libre en lancé main, électrique, et autres aéronefs électriques avec tout de même un peu de planeur en vol thermique au cours de l'après midi, quand l'ensoleillement permet le déclenchement de grosses bulles ça et là. Ambiance décontractée donc, pique nique, discussion, délires, descente au trou, on est bien loin de l'ambiance et le stress d'un championnat.
Samedi : le vent est revenu !
A 9h, tout le monde est sur le pied de guerre, le vent commence à se lever ce qui présage une journée correcte. L'objectif est de courir le maximum de manches possible avant la tombée de la nuit afin de lisser les résultats et valider le championnat (à partir de 4 manches). La bataille commence immédiatement à coup de chronos, de secondes de points. Dès le début, certains pilotes se positionnent en tête de peloton, affichant clairement leur prétention : en ce début de championnat les pilotes en forme sont donc votre serviteur (champion de France en titre), Andreas Fricke, Thibaud Ringenbach (champion de France Junior en 2004), Alexis Maréchal (vainqueur de l'Eurotour 2009), Yves Tirand. Les positions changent presque à chaque vol et la route est encore longue. Les conditions sont assez changeantes d'un vol à l'autre avec le passage de grosses bulles parfois, ce qui fait descendre les chronos (34 secondes pour le meilleur chrono). Curieusement le vent est plutôt mieux orienté qu'à l'habitude avec même, à une ou 2 occasions, du travers gauche ce qui est inhabituel sur cette pente de Laurac. Le vent oscille entre 7 et 12 m/s avec des rafales à 16m/s. Ces valeurs sont mesurées par le système de chronométrage avec station météo intégré (voir encadré).
Dimanche : la bataille fait rage ...
A l'aube du dernier jour du championnat les points sont très serrés et rien n'est donc joué. Nous allons enchainer 6 nouvelles manches portant le total à 14 manches sur 2 jours. Andréas Fricke prend l'avantage dès la première manche de la journée et ne quittera plus la tête du classement malgré la pression exercée par votre serviteur qui voudrait bien faire la passe de 5. Derrière, la distribution des bonnes conditions de vol a modifié la donne pour certains, occasionnant de belles remontées, et de belles plongées au classement. C'est un peu le propre du F3F ! On retrouve des pilotes excellents au delà de la 15ème place, et d'autres un peu moins affutés dans les 10 premiers. Le niveau de pilotage n'a jamais été aussi serré, les planeurs sont réglés, les trajectoires tendues, les anticipations réussies, les erreurs sont minimes, le stress est maitrisé... Du coup les variations météo deviennent de plus en plus déterminantes pour le classement, et le mental devient un plus qui peut faire pencher la balance en sa faveur. Il est d'ailleurs intéressant de remarquer combien une bonne concentration juste avant le vol permet d'améliorer les trajectoires, anticiper les virages et adapter sa stratégie de vol aux conditions de vol du moment. Il est important de signaler que malgré la combativité des participants, l'ambiance est toujours restée aussi conviviale, l'esprit sportif est au rendez vous, avec du sérieux quand il en fallait, mais uniquement lorsque c'était nécessaire, c'est cela le F3F...
Un nouveau champion de France
Andreas
Fricke remporte donc ce championnat de France avec brio, récompensant une implication
hors norme pour le F3F depuis plusieurs années déjà. Et pourtant, croyez moi,
je n'ai rien lâché, tentant de faire basculer le classement jusqu'à la dernière
manche, mais Andreas à résisté à la pression, a volé très intelligemment, gérant
les conditions au mieux et « appuyant » sur l’accélérateur quand la portance
était propice, bref du grand pilotage. Bravo ! Je termine second à 100 pts sur
13000, c'est à dire un cheveu. Très honnêtement cela me convient de perdre le
titre dans ces conditions, à la régulière, sur 14 manches. Le podium est complété
par Alexis Maréchal, toujours aux avant-postes grâce à son pilotage et sa régularité.
On retrouve dans le top 10 quelques pilotes revenus de loin après la première
journée, grâce à quelques beaux chronos qu'ils n'ont pas laissé passer, comme
Matthieu Mervelet (7ème), Olivier Bordes (9ème) ou Pierre Platon (4ème). La
relève répond également présent avec Thomas Delarbre à la 10ème place et Thibaud
Ringenbach (5ème).
Le parc planeur bouge
Depuis
2 ou 3 ans, le parc planeur a fait un réel bond en avant. L'ensemble des pilotes
arrive avec des machines récentes et affutées, soit achetée neuves, soit sur
le marché d'occasion qui se porte très bien entre le F3F et nos amis du F3B.
Beaucoup de Freestyler et de Ceres, 2 machines particulièrement compétitives
en F3F. Par contre le podium est 100% planeur français avec 3 Alliaj HM, la
nouvelle machine de guerre vendue par Aéromod. De conception novatrice (plus
de sandwich fibre/airex/fibre, mais que du tissu carbone), en plus d'être solide, l'Alliaj
HM s'est montré redoutable sur l'ensemble du concours : rapide, stable, maniable,
s'adaptant aux différents styles de pilotage et de virage, pouvant embarquer
énormément de ballast, bref, un bien beau planeur de compétition F3F, cocorico
!
Un grand merci aux juges/officiels !
Bien
que le F3F nécessite une logistique assez légère par rapport à d'autres catégories,
il n'en demeure pas moins qu'un championnat serait impossible sans le dévouement
et l'implication des juges de bases, directeurs de course et chronométreurs,
juge de plan de sécurité. La petite équipe présente à Laurac a fait un travail
extraordinaire, bravant le vent et le froid pendant 2 journées bien remplies
pour permettre un beau championnat avec beaucoup de suspense et de beaux vols.
Qu'ils en soient remerciés ici du fond du cœur ! Un grand merci aussi à Guy
Brouquières, président de CRAM3013 et président du jury de ce championnat, qui
n’a eu aucune protestation à juger et trancher mais qui a assisté à l’ensemble
des vols, juste derrière le directeur de course, chapeau bas ! Ce championnat
2010 a rempli tous ces objectifs : au delà de la superbe victoire d’Andreas
Fricke, il a permis une répétition générale avant la Viking Race, tant sur le
plan logistique que sur le plan sportif pour les pilotes qui représenteront
la France.
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