WindRider BeEvolution

WindRider BeEvolution

la nouvelle référence !
Pierre Rondel
01/06/2008

Introduction

Voici la nouvelle génération de l'aile volante best seller de Windrider la Bee. La Bee est la première aile volante chevron en EPP moulé apparue sur le marché, bien avant que Multiplex se lance sur ce segment. Après plusieurs années de bons et loyaux services, il était temps pour Windrider de réactualiser cette aile volante en améliorant à la fois l'aspect construction, mais aussi bien entendu l'aérodynamique. Cette nouvelle version s'appelle " BeEvolution ". Elle reprend ce qui a fait le succès de la Bee mais améliore les performances d'environ 10%. C'est l'essai de cette nouvelle mouture que je vous propose aujourd'hui.

Un kit très abouti

Bien qu'en général, un kit d'aile volante reste assez minimaliste, la BeEvolution est quant à elle fournie avec tout l'accastillage (guignols, chapes, quick link, etc …), le scotch d'entoilage et de renfort, les ailerons profilés en balsa, les longerons en jonc plat en carbone. Les 2 demi-ailes arrivent avec les logements radio moulés. Bon point, ceux réservés aux servos sont conçus pour des servos de taille standard (20 mm). L'extrados ne comporte aucun pico d'extraction de vapeur lors du moulage, tout ce passant à l'intrados, ce qui garanti un bel état de surface à l'extrados.

Une construction rapide en 3 étapes

On peut diviser la construction de la BeEvolution en 3 étapes principales, toutes rapides. En fait, pour le constructeur motivé, il ne faudra que 2 à 3 heures maximum pour effectuer le montage.

1ère étape: La construction commence par la mise en place des longerons en carbone dans les 2 demi-ailes. 6 longerons en plat carbone sont fournis mais les noyaux laisse apparaitre 12 empreintes au total (3 par demi aile, et surface). Toutes les empreintes ne sont pas utiles, sauf dans le cas ou vous volez rigidifier à l'extrême votre aile. Personnellement, j'ai utilisé 2 plats carbones sur l'extrados et un plat à l'intrados et par demi-aile, ce qui fait 6 au total. Le plat en carbone est insérer puis collé à la Cyano dans une saignée fais avec une lame de scie à métaux en suivant l'empreinte sur le noyau. Le plat carbone ne court pas jusqu'au saumon, mais cela n'est pas grave, l'aile étant suffisamment rigide sur les derniers centimètres. Les 2 demi-ailes peuvent ensuite être collées ensemble à la colle " résiste à tout " et à la cyano. Vous remarquerez que dans ce montage le longeron ne "saute" pas d'une demi-aile à l'autre. Les 2 demi-ailes ne tiennent que par le collage des emplantures. Si le collage est bien effectué, et grâce au renfort en scotch armé que nous appliquerons plus tard, il n'y a aucune crainte à avoir de ce coté là, sauf si éventuellement vous ne voulez faire que du Dynamic Soaring " dur ". On termine cette première phase de l'assemblage en appliquant les renforts en scotch armé de grande largeur (fourni dans le kit): Tout d'abord, on applique une bande de scotch le long du bord de fuite, se prolongeant jusqu'au bord d'attaque, sur les 2 demi-ailes, à l'intrados et à l'extrados. D'autres bandes viennent se positionner le long du bord d'attaque et une dernière bande ferme le bord d'attaque. Voilà c'est tout pour le moment. Il n'y a pas besoin d'appliquer de colle en bombe ou autre produit sur les noyaux avant d'appliquer le scotch, celui-ci tient parfaitement.

2ième étape: On passe maintenant à l'installation radio. Les 2 gros servos standards prennent place dans leur logement respectif, palonnier positionné, commande posé. Il faut percer le noyau en oblique pour le passage de la commande vers l'extrados. Cette commande est un quick link, coudé coté ailerons et fileté coté servos. Les chapes sont des chapes plastiques avec axe métallique. Le servos peut être pointé à la colle " résiste à tout " et bien calé dans son logement avec des petites chutes d'EPP. Le fil de servos est routé vers le compartiment récepteur au centre de l'aile. La trappe servos est réalisée en coroplast 3mm. Dans mon kit les trappes n'étaient pas à la bonne dimension et forme, j'en ai donc réalisé de nouvelles avec une chute de plastique épais et souple. Le compartiment récepteur est suffisamment grand pour accueillir la plupart de récepteurs modernes. J'ai utilisé pour ma part un E-sky. L'antenne est insérée dans une petite saignée en forme de porte manteau sur l'arrière de l'aile. Le routage de l'antenne aurait sans aucun doute pu être optimisé car elle suit le longerons carbone sur plusieurs dizaines de centimètre ce qui n'est pas le mieux pour une bonne réception. Ce n'est cependant pas critique car une aile volante n'est pas conçue pour voler loin. L'accu de réception est composé de 4 éléments AA (type R6) souder à plat pour le placer dans le logement prévu spécialement à l'avant de l'aile. J'ai décidé de ne pas mettre d'interrupteur donc les 2 prises JST male/femelle sortent à l'extrados.

3ième et dernière étape: C'est la dernière ligne droite avec l'entoilage de l'aile au scotch de couleur fourni dans le kit. Généralement le kit arrive avec 2 couleurs, dans mon cas noir et blanc (bof !). J'ai donc préféré entoiler la BeEvolution entièrement en blanc puis faire une petite déco à la fois simple et flashy au vinyle (copié sur le Wasabi essayé dans ces colonnes). Les ailerons en Balsa sont eux aussi entoilés au scotch blanc, puis mis en place sur l'aile avec un scotch ou du blenderm. J'ai imprégné à la cyano les champs des ailerons pour le durcir et les rendre imperméables.

Vous pouvez aussi opter en option pour un entoilage sur mesure: Pour les plus créatifs d'entre vous, Windrider propose en effet un template qui permet de commander un entoilage personnalisé résistant à l'eau et aux UVs. Vous n'avez qu'à joindre à la commande votre projet. Cette option permet les décos les plus complexes, en trompe l'œil, ou les plus flashy, bref une excellente idée pour un coup raisonnable.

Les guignols d'ailerons sont vissés commandes en place. Les winglets en coroplast tiennent en place avec du Velcro. Je trouve que le maintien n'est pas suffisant au niveau de la rigidité, donc je double avec un bout de scotch électrique blanc qui part de l'intrados, passe dans une petite fente réalisée au cutter dans le winglet et vient se fixer à l'extrados. Le centrage de l'aile s'obtient en rajoutant du plomb dans le compartiment batterie. J'obtiens une masse en ordre de vol de 710g au lieu des 510g annoncés donc une petite surcharge pondérale qui limitera forcement le domaine de vol.

En vol

En vol, la BeEvolution se caractérise par ces trajectoires tendues et sa vitesse de vol de croisière assez élevée. Les elevons offrent un bon mordant particulièrement à la profondeur malgré le faible débattement. Le poids de l'aile permet également d'excellente restitution. On se prend rapidement à faire de grand renversement en trichant aux ailerons pour faire basculer l'aile en haut du renversement. Le tonneau passe particulièrement bien dans l'axe pour une aile volante et le tonneau 4 facettes est tout aussi facile et efficace. Le vol dos tient correctement pendant quelques secondes si la portance est correcte. Les figures verticales simples passent sans problème, bref on s'amuse bien même en voltige élémentaire même si ce n'est pas sa vocation.

Le virage rapide sur la tranche est avalé très rapidement avec une réelle rétention d'énergie, surtout quand les conditions de portances sont bonnes. Par contre, il ne faut pas tirer trop violemment dessus sous peine de fermer le virage, dans une sorte de décrochage de l'aile qui peut aller jusqu'au sol si l'on vol trop bas, comme en course au pylône par exemple. Si l'on fait attention à cela, alors la BeEvolution ne demande qu'à avancer en ligne droite et en virage et en fait un excellent candidat pour s'amuser en 60 pouces, sans toutefois jouer dans la même cour que les stars tout-plastique du marché que sont le Prodij ou le Scorpion 2. Maintenant on peut gouter aux joies de la course sans appréhender la collision. J'insiste sur ce point car je suis personnellement toujours en convalescence de cette catégorie 60 pouces après avoir été traumatisé par une collision frontale lors d'une demi-finale, collision dans laquelle mon planeur avait été pulvérisé. Malheureusement l'année 2008 n'a pas été un grand cru en ce qui concerne la catégorie 60 pouces avec très peu ou pas de course du tout, donc je n'ai pas encore pu évaluer le potentiel de la BeEvolution face aux ailes volantes AZ ou Strange. Ce n'est que partie remise !

Les qualités de la BeEvolution laissaient présager de réelles aptitudes en DS, ce que j'ai pu vérifier l'été dernier lors d'une séance de vol libre dans les alpes du sud. L'accélération est réelle et la BeEvolution amorce facilement ce qui indique un bon rendement du profil et d'excellentes capacités d'accélération. C'est la première fois que je ressens cela avec une aile volante. J'ai aussi involontairement testé la descente au trou le même jour. Au plus bas, la visibilité était vraiment limite et de plus mon récepteur avait des "blancs" de plusieurs secondes ce qui n'arrangeait pas les choses. J'étais sur le point d'abandonner, me faisant une raison de perdre cette aile volante, quand je suis rentré dans du positif, de plus en plus fort et après 20 minutes d'effort, j'ai pu remonter l'aile et atterrir au sommet. Je ne recommande pas cet exercice car la BeEvolution n'est pas conçue pour cela et met donc les nerfs du pilote à très rude épreuve dans de tels moments. L'atterrissage se fait en ralentissant l'aile au maximum en l'absence d'aérofreins. Si la zone est exigüe, il ne faut pas hésiter à plaquer l'aile au sol, l'EPP moulé encaissant sans broncher les chocs et autres maltraitances au quotidien.

En Conclusion

La BeEvolution constitue selon moi ce qui se fait de mieux aujourd'hui dans les ailes chevrons en termes de design et de choix des matériaux. Elle est polyvalente, rapide et ultra solide grâce à l'utilisation de le l'EPP moulé. Selon le fabricant la durée de vie moyenne d'une aile volante comme la BeEvolution est de 3 ans, moyennant un ré-entoilage. Même si j'aurais aimé une aile plus légère, cette BeEvolution reste quand même un compagnon idéal en vol de pente pour faire du combat, tester une pente mal pavée ou voler dans des endroits difficiles. Elle vous donnera satisfaction dans bien des occasions et surtout pendant longtemps !

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