Pierre Rondel
11/08/2009

Article paru dans RC-Pilot, numéro de Janvier 2010

Depuis l’été dernier, c’est une véritable déferlante qui s’est abattu sur le petit monde du modélisme avec cette nouvelle édition de la maintenant légendaire Alula, souvent imitée mais jamais égalée. Difficile de rester insensible à la bouille craquante de cette petite aile volante à flèche avant, prévue pour être lancé en SAL en plaine, ou à la pente les jours sans vent. Voici l’essai de cette nouvelle version entièrement re-liftée.

Le Kit
IMG_3100La boite en carton est calculée au plus juste et permettra le transport de l’aile démontée. A l’intérieur, on découvre un kit de très belle facture, de la conception à la documentation qui pousse le souci du détail en listant même l’origine de chaque pièce composant le kit. En résumé, c’est le genre de kit extrêmement bien conçu, qui donne un réel plaisir lors du montage car tout découle de source, naturellement, et il n’y a aucune mauvaise surprise.
Voilà ce que l’on trouve dans le kit de base de l’Alula EVO:


En option, un kit “Add-on” fournit des aimants, 2 bagues en aluminium avec vis de serrage, et sa clé six pans. L’option démontage rajoute 8 grammes au poids de la bestiole, mais permet de la démonter et la ranger dans sa boite, facilitant ainsi le transport. Je reparlerais de cette option plus tard.

Pour mener à bien le montage, il faut rajouter :

Pourquoi de l’Arcel plutôt que de l’EPP ?


Contrairement à sa grande sœur, la Weasel, qui est en EPP, l’Alula EVO fait appel à l’Arcel , même appellation que chez Robbe, et qui est, comme l’Elapor de MPX, un mélange de polystyrène et de polyéthylène. Le polyéthylène amène de la solidité et la résistance à l’impact alors que le polystyrène amène de la rigidité, pour une même densité. L’Arcel est donc moins résistant à la pression et se marque plus facilement mais sa rigidité et sa stabilité permet à l’Alula de se passer d’entoilage et ainsi garantir un poids en ordre de vol minimum ce qui est parfaitement en ligne avec la destination de l’Alula.

Un assemblage éclair


On touche là à la perfection : si vous avez un trou d’une heure dans votre planning, alors vous pouvez y loger le montage de votre Alula EVO ! Pas besoin de ponçage, ni d’entoilage.

Commençons par les demi-ailes. La première étape consiste à ébavurer les bords de fuite et d’attaque avec une lame de cutter neuve. On insère ensuite dans chaque demi aile le longeron en plat carbone dans la saignée moulée à cet effet à l’intrados de l’aile puis avec de la cyano fluide, on le colle définitivement.

Voulant garder l’aile démontable, j’ai pris l’option « add-on ». Cela se traduit pas deux bagues métalliques avec vis de serrage que l’on enfile sur le fourreau de clé qui est une espèce de plastique dur, de couleur noir. Là aussi, une fois le fourreau et sa bague positionnée dans le logement, quelques gouttes de cyano viennent celer l’ensemble solidement. Il faut aussi coller les petits aimants dans leur logement, à la cyano. On passe ensuite au guignol d’elevon, toujours collés à la cyano.
Dans le cas ou vous choisissez de monter l’Alula EVO en une seul pièce (c'est-à-dire non démontable), il suffit de coller les demi ailes extérieur à demeure sur la partie centrale, d’abord à la colle « résiste à tout », puis en soudant les jointures avec de la cyano fluide et de l’accélérateur.

IMG_3140Passons maintenant à la partie centrale de l’aile qui reçoit les servos et le reste de la radio.
J’ai choisi comme servos des Hitec HS45HB à pignon en carbonite pour leur puissance et rapidité. J’ai du agrandir un poil le logement. Les servos sont ensuite collés à la « résiste à tout », palonnier en place et au neutre. Le routage du fil de servos vers le récepteur suit la saignée en passant par l’extrados. Le logement de batterie est moulé pour recevoir une batterie de 4 éléments 1/3 AA. Le logement de récepteur est a découper au cutter au plus juste autour de celui-ci. J’ai utilisé un micro récepteur 6 voies 2.4 Ghz Assan. Il est bloqué dans la mousse découpée au plus juste. Seules les prises dépassent dans le logement arrière ou le surplus de fil des servos est enroulé sur lui-même et dissimulé. Je n’ai pas utilisé d’interrupteur, histoire de gagner un peu de poids. Un capot en plastique transparent vient refermer le dessous du fuselage. Je l’ai découpé aux ciseaux, en suivant le très léger trait effectué au moulage. Un petit trou à l’arrière du capot en plastique permet d’accéder aux prises du récepteur à brancher l’alimentation. Un autocollant ferme le puit de passage des fils de servos. 2 autocollants avec logo et couleurs différentes sont fournis, laissant le choix en fonction de la déco finale. Petit détail qui tue, le scotch special « grip » qui se colle à l’intrados et à l’extrados et qui remplace avantageusement le téton de lancé habituel.

La dernière étape avant le centrage est de monter l’aile, d’immobiliser les elevons au neutre avec des petits bout de sotch papier, afin de coller les commandes (tige carbone) à la bonne longueur dans le guignol avec une goute de cyano. Curieusement, c’est la souplesse relative du guignol qui permet le débattement coté gouverne

Petite remarque qui a son importance, le capot inférieur doit être fixé solidement sur toute sa périphérie avec le Blenderm qui est fourni. J’ai négligé cette étape pour les premiers vols me disant que je voulais affiner tout d’abord le centrage, mais suite à un atterrissage violent sur le nez, j’ai cassé l’avant du fuselage à la naissance de l’aile.

La touche perso à la peinture en bombe permet de mieux visualiser son aile en vol. Cette fois ci, je n’ai pas poncé les picos afin de ne pas perdre le glacé de la surface moulée. J’ai protégé le bord d’attaque avec un ruban de scotch armé transparent de marque Plasto, qui ne jaunit pas au soleil.

L’équilibrage s’obtient avec peu de plomb (entre 5 et 10 grammes maximum). Comme toutes les ailes volantes, sensibles au centrage, cette étape doit être faite avec précision et attention. Le plomb est situé sur le coté de la batterie au niveau d’un décrochement prévu à cet effet.


A la plaine comme à la pente …

IMG_9483_DxO_crToutes les premières séances de vol ont eu lieu en plaine. Après quelques vols de réglages, on se prend au jeu d’essayer d’accrocher un thermique de passage. L’Alula transite bien mais, du fait de son faible poids, est sensible au vent et aux turbulences du terrain qui peuvent être créées par une haie ou un bosquet d’arbre. Par temps calme par contre, l’aile signale clairement l’air porteur ou la dégueulante qu’elle traverse, permet de couvrir pas mal de terrain malgré sa petite taille.

C’est la première fois que je fais du lancé main et que je lance en SAL et j’avoue avoir été surpris pas la facilité avec laquelle l’Alula se lance en SAL. Sans atteindre les hauteurs d’un lancé main de compétition, l’Alula est loin d’être ridicule. Sa grande dérive centrale lui apporte la stabilité et tenue en trajectoire nécessaire lors du lancé ou en vol. Pas besoin non plus de s’exploser le bras en vol loisir pour atteindre une altitude confortable. De plus l’aile ne faisant que 900 mm, elle ne risque pas d’accrocher le sol pendant le geste et la rotation.

La mise en virage est facile et la spirale simple à tenir. Certes, moins esthétique qu’avec un vrai planeur, cette spirale n’en demeure pas moins efficace et permet à l’Alula de prendre de l’altitude dés que l’air s’avère porteur.

Après quelques séances de prises en mains, il m’est arrivé d’accrocher un thermique en plaine et de partir plusieurs fois pour 3 à 4 minutes de vol sur un simple lancé. Pour le pilote de VDP que je suis, c’est une satisfaction nouvelle et que je ne connaissais absolument pas.

A la pente, par temps calme, on apprécie tout autant sa « flotabilité », mais aussi sa maniabilité et sa capacité à voler dans un volume réduit. Elle est idéale pour voler quand rien d’autre ne tient en l’air. Et puis on ne se lasse pas de son esthétique en vol, proche d’un oiseau. Dés que vous avez plusieurs Alula en l’air, l’ambiance s’électrise rapidement et on assiste à du vol de patrouille ou des courses aux pylônes improvisées, bref c’est très ludique.

Passons au chapitre voltige: Les figures verticales passent parfaitement même si elles manquent d’amplitude, manque d’inertie oblige. Par contre le tonneau est plus problématique : Même en changeant le différentiel aux ailerons ou en reculant le centrage le tonneau nécessite pas mal de badin en entrée et tend à piquer franchement au moment de passer sur le dos. Certains on essayé de mettre du différentiel inverse (3% environ) afin d’obtenir un taux de roulis plus rapide dans la première partie du tonneau. Au final, il faut travailler son pilotage lors du tonneau et pousser beaucoup plus tôt. Ce qui est surprenant c’est que le vol dos, lui, ne tient pas trop mal.

Pour finir, j’aimerais revenir sur l’option « aile démontable ». Je l’ai trouvé peu intéressante à l’usage du fait même de sa conception. Si les aimants remplissent parfaitement leur fonction, le serrage du tube carbone faisant office de clé d’aile est à mon avis une fausse bonne idée. Si on serre trop la vis, on prend le risque d’écraser le tube avec le risque de le délamminer ou même l’exploser. Si vous ne le serrez pas assez, il vous arrivera la même mésaventure qu’à moi. Pendant d’une séance de vol entre potes, je demande à un collègue de me montrer comment il lance si fort et si haut. Il se saisi de l’aile, prend son élan et lance de toute ses forces et … garde la demi aile gauche dans la main pendant que le reste de l’aile va se fracasser sur le sol, 5 m plus loin, nez découpé à la naissance de l’aile. Même si c’est vite réparer avec un peu de cyano, et renforcer avec 2 plats carbone, j’ai tout de même pris depuis la peine de sécuriser la fixation des demi ailes sur la partie centrale grâce à du blenderm et scotch armé au bord d’attaque. Je pense donc que l’on peu aisément se passer de cet « add on » et trouver pas soi même les petits aimants et garder ainsi son Alula démontable.

IMG_9501_DxO_crQuid de l'Alula EVO par rapport à l'Alula V1 (EPP coupé au fil chaud) ?
J’ai eu plusieurs occasion de croisé l’Alula V1, et il est intéressant de faire une comparaison rapide. La V1 est plus légère car on peut descendre à 100g pour les plus légères alors que l'EVO commence à 155/160 grammes. L'EVO monte mieux au lancé mais la V1 n'a besoin de vraiment pas grand chose pour ne pas descendre. L'EVO fait preuve d'une meilleure finesse et vitesse en trajectoire. Enfin la V1 passe beaucoup mieux le tonneau que l’Alula EVO. Enfin en termes d’assemblage, il n’y a pas photo : l’EVO est un cran au dessus et ne nécessite pas d’entoilage.


Conclusion:

Original, belle et unique à la fois, l’Alula EVO procure énormément de plaisir. Elle excelle dans le petit temps à la plaine comme à la pente. Très légèrement plus lourde que sa devancière, elle transite mieux, pénètre mieux, se lance en SAL avec une facilité déconcertante. Bref, c’est l’oiseau idéal pour gouter aux joies du lancé main loisir pour un investissement minimum. Moins douée en voltige, elle se rattrape sur l’esthétique et la finesse. S’il vous reste encore une toute petite place dans la voiture au moment de partir en vacances, alors l’Alula EVO saura vous convaincre. C’est déjà un véritable best seller, croyez moi !

Caractéristiques:

Réglages :

 

J’ai apprécié

J’ai moins apprécié 

Alula EVO from Pierre Rondel on Vimeo.

 

 

D'ailleurs voilà une vidéo courte sur la comparaison des 2 versions:

Comparison Alula V1 and EVO from Pierre Rondel on Vimeo.

L'Alula EVO est dorénavant disponible en France chez Flash-RC.

 

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