Ventus 2cxM échelle 1/3 à pylône rétractable: Le premier vol.
Par Alain ROUMIGUIERES

(aroumi ( @ ) libertysurf.fr)

 

 

 

Le grand jour est enfin arrivé. Mais les semaines qui précèdent ont été riches en problèmes et en solutions.  J’ai l’impression d’avoir passé uniquement mon temps à la mise au point du pylône et à son intégration dans le fuseau. La construction du planeur est passée comme une formalité.

Les modifications

Plusieurs modifications fondamentales ont été apportées au pylône. Tout d’abord, il s’est vite avéré nécessaire de pouvoir régler la tension de la courroie. En effet, une formule de calcul permet de calculer théoriquement l’entraxe des poulies en fonction de leur diamètre et de la longueur de la courroie. Mais le résultat obtenu n’est qu’un approximation, certes précise, mais à 1mm près, le résultat est totalement différent. De plus, un système de tension avec suffisamment de débattement permet de modifier le diamètre des poulies et éventuellement d’augmenter ou de diminuer la démultiplication. Dans mon cas, j’ai opté pour 19 dents en sortie du moteur et 20 sur l’arbre de l’hélice ce qui introduit un petite démultiplication supplémentaire et qui soulage un peu le moteur qui de toute manière, avec 32 éléments, est largement surdimensionné.

Autre modification importante : le blocage de l’hélice. Le système initial présentait un défaut qu’il était possible de reproduire 2 à 3 fois sur 10. Au dernier tout, l’hélice avait suffisamment d’énergie pour tordre le patin en caoutchouc mais pas assez pour le passer complètement et se bloquer définitivement au demi tour d’après. Résultat, elle restait bloquée bout à bout avec le patin dans une position qui ne lui permettait pas de renter correctement dans le fuseau.

 

La solution choisie a été radicale. Le servo commande maintenant un axe en CAP de 3mm qui rentre dans un trou ovalisé (deux en réalité, diamétralement opposés) directement fraisé dans le support en alu de l’hélice. Le résultat est brutal et fonctionne à tous les coups mais impose une vitesse de rotation de l’hélice réduite et le premier vol nous le démontrera. Il impose aussi que l’hélice soit toujours vissée sur son axe dans la même position. Deux pions de centrage le permettent. De plus, le support de l’hélice ainsi que la poulie sont solidaires de l’axe grâce aux fameuses goupilles ‘’MECANINDUS’’ en 3mm de diamètre trouvées au CASTORAMA du coin.

 

Enfin, autre modification : le support sur lequel est vissé le moteur. Ce support peut coulisser de + ou – 5mm dans le sens vertical et est bloqué par quatre boulons M3 vissés dans quatre écrous prisonniers. Ce support est de la même matière que le pylône c’est à dire en composite carbone/verre/époxy. Il faut savoir par ailleurs que le Hacker B50 a tendance à chauffer de manière naturelle et monte allègrement à 70°. Au bout de 2 à 3 minutes de fonctionnement, cette chaleur se transmet au support qui a tendance à s’assouplir. Le résultat est que, à traction maximum, l’axe du moteur se pince de quelques dixièmes de degrés vers le haut et la courroie talonne vers l’avant et vibre de manière anormale. La solution a été de refaire le support du moteur en alu et d’introduire un léger pincement inverse (de 0,7°) sur le support fixe. Le problème est ainsi entièrement résolu, avec en plus un radiateur à ailettes sur le corps du moteur qui régule bien sa température.  

L’aménagement intérieur

Il y a de place dans le cockpit d’un fuseau au 1/3. Mais faire cohabiter un tableau de bord, un siège baquet, un bonhomme Axel avec 32 éléments,  deux accus de réception et leur mixer, un récepteur, un train rentrant, un servo de crochet de remorquage et toute la filasse, n’est pas simple.

 

La première priorité a été de caser le crocher de remorquage : facile ; le plus loin possible dans le nez.

Puis les accus de puissance en 4 packs de 8 éléments. Ils ont été soudés en courbe sur la forme exacte de leur emplacement (voir la technique du PLATIX dans l’article précédent).

Puis le siège baquet, le récepteur, le tableau de bord et toute la filasse.

 

Miracle !! tout rentre et les 32 éléments sont invisibles. De plus, tout le poids étant à l’avant, l’équilibrage est bon du premier coup, inutile d’ajouter du plomb dans le nez comme dans tout 6m qui se respecte. 

Le résultat sur la balance est particulièrement bon : 12,8kg sans Axel et 13,1kg avec. Un détail concernant ce pauvre Axel : j’ai été contraint de l’amputer des deux pieds car ses énormes chaussures ne rentraient pas. Mais rassurez-vous, il n’a pas souffert.

 

 

Le faible poids obtenu, quand on sait que le pylône complet ajouté aux accus pèse 3,5kg, est le résultat d’une construction simple des ailes, sans longeron vertical, mais simplement avec deux semelles intrados/extrados d’UD 400g de 5cm de large à raison de 3, puis 2, puis une couche sur toute la longueur de l’aile. Les ailes sont coffrées au samba 10/10 marouflé au 50gr. En vol, elles sont souples et réalistes mais il est hors de question de passer la boucle. Les deux ailes, peintes et équipés pèsent moins de 5kg.

Toujours dans un souci de gain de poids, le stab et la dérive ont été coffrés au samba 6/10 et marouflés au 25gr en économisant au maximum la résine.

Enfin, la peinture finale a été passée directement sur le gel-coat dépoli du fuseau et les ailes ont été simplement apprêtées à la peinture blanche pour plafonds qui bouche bien les pores et qui, une fois sèche, se ponce très facilement en aissant un état de surface très convenable.

L’immatriculation et le logo ‘Ventus 2cxM’ ont été découpés à la Stika dans du vinyl gris souris, comme l’original.

 


 

Le premier vol

 

Le dimanche 28 novembre dernier, tout était prêt, y compris le pilote d’essai Frédéric REMY, très motivé par cette expérience nouvelle et dont l’idée fait déjà du chemin dans sa tête pour le printemps prochain.

Le premier vol était prévu sur le terrain du club de St Julia mais le vent d’Autan s’est levé le matin même et nous a conduit à nous déplacer vers Cazères, à l’invitation du club local, ou le vent ne souffle plus du tout.          

Premier vol en remorquage classique par vent nul. En configuration lisse, le planeur vole et se pose sans aucun problème. Il est un peu mou aux ailerons, mais avec un tel allongement !!!

Deuxième vol en autonome. Pylône sorti, en bout de piste (piste en dur), mise des gaz progressive, comme un avion. Le planeur roule lentement, queue basse, sans aucune tendance à piquer du nez, accélération progressive, la queue se lève, les ailes se courbent et il décolle, au bout d’une cinquantaine de mètres. Le réalisme est saisissant, tant le bruit du moteur que la pente de montée. Dixit Fred, il se pilote comme un avion, en le soutenant légèrement à la profondeur pour contrer un léger couple piqueur. Au bout d’une minute 45sec, il est à plus de 200mètres, avec un taux de montée d’environs 2m/s. et le moteur est coupé. Mais le blocage de l ‘hélice se passe mal. En effet, j’avais programmé sur le séquenceur le blocage de l’hélice 4 secondes après l’ordre d’arrêt du moteur. Au sol, c’est le temps qu’il faut à l’hélice pour passer de 6500t/mn à zéro. Mais en vol, j’avais très largement sous estimé les effets du vent relatif. L’hélice tournait donc trop vite. Elle s’est bien bloquée mais le choc trop violent à tordu le bout de la CAP. L’hélice était de ce fait coincée en position verticale, mais légèrement décalée. Le pylône est correctement rentré mais le léger décalage de l’hélice n’a pas permis de le redéployer. La sécurité du séquenceur a correctement fonctionné et l’alimentation des servos du pylône a été coupée. Le retour au sol s’est fait avec les trappes ouvertes.

Il n’a pas été possible de redresser la CAP de blocage de l’hélice et les deux vols suivants ont été réalisés en remorquage en configuration lisse.

Pour monter aux environs de 230-250m, le moteur à consommé 1,1Ah, quelques essais préalables au sol et décollage inclus. L’hélice était une 18/8 en bois. Au sol, le courant mesuré est de 38A. Il doit diminuer en vol. Les 32 GP3300 boostés doivent donc permettre un décollage et trois montées en altitude.

Les essais vont bien sûr se poursuivre dans les semaines qui viennent et en fonction de la météo.

Une nouvelle version du pylône, intégrant toutes les modifications apportées, est prête.

Un pylône plus grand pour hélice 22/13 (planeur de plus de 20kg) est aussi en préparation. Autant dire que ce ne sont pas les idées qui manquent. Par contre, le temps, c’est une autre histoire !!!! 

 

 

Pas de photos, mais deux séquences vidéo (décollage et atterrissage) qui parlent d’elles même !

Le décollage ...

et l'atterrissage.

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