Une autre méthode
d’entoilage pour l'EPP |
Ayant
récemment ramené quelques modèles CAM en Grande Bretagne, je vous propose une «
nouvelle » technique de construction et d’entoilage de vos modèles dérivée de ma
propre expérience. « Nouvelle » car cette manière de décorer les modèles en EPP
semble peu répandue en France alors qu’elle est très utilisée ailleurs.
En effet, les techniques utilisées de l’autre coté de la Manche (ainsi qu’aux USA) sont bien différentes des pratiques du continent.
Par la même occasion, je tiens à vous faire découvrir mon système d’aile démontable pour les modèles de ce type. Ils peuvent en effet devenir encombrants d’où l’intérêt de remplacer l’aile fixe d’un tel modèle par une aile démontable.
Je n’avais jamais construit de PSS (Powered Scale Soaring, c’est-à-dire une maquette d’avion planeurisée) en EPP auparavant et mon expérience se limitait aux ailes volantes, qui nécessitent peu de préparation avant l’assemblage.
La technique que je vous propose peut de plus être appliquée à n’importe quel modèle en EPP du commerce. Je l’utilise depuis quelques années sur mes ailes volantes et suis pleinement satisfait du résultat.
L’un des problèmes de l’EPP, c’est que rien n’y accroche vraiment. Une solution consiste à utiliser de la bombe colle en Spray (la fameuse 3M77 ou équivalent compatible avec l’EPP - faites des essais préliminaires). J’utilise désormais de la colle à moquette (en bombe) qui me donne entière satisfaction, pour un tiers du coût de la 3M77.
La principale différence entre la méthode de décoration traditionnelle proposée par CAM et celle que je vous décris, c’est que le scotch tramé devient invisible, éliminant ainsi les problèmes d’usure dus au rayonnement solaire (ça ne risque pas de m’arriver ici en Grande Bretagne !) et autres atterrissages non planifiés. Aussi, tous les composants électroniques disparaissent, vous offrant le look maquette que vous recherchiez.
En quoi consiste donc cette méthode ?Avant de rentrer dans le détail, voici un petit résumé des différentes étapes :
Après avoir préparé les ailes et le fuselage (par un ponçage), il faudra recouvrir l’extrados des ailes avec une couche de colle, puis entoiler le modèle avec du scotch tramé. De même pour l’intrados.
Une (légère) couche supplémentaire de colle vous permettra ensuite de commencer à entoiler le modèle à proprement parler.
Les inconvénients de cette
méthode sont que l’on peut s’attendre à un surplus de poids à cause du matériau
d’entoilage et de la colle qui ne sont pas nécessaires dans la méthode
traditionnelle proposée par CAM. De plus, il faudra faire attention de ne pas
laisser traîner les éléments recouverts de colle (durant la construction)
n’importe où, car la moindre particule de poussière (et les cheveux notamment)
est irrésistiblement attirée par cette colle.
Mais en étant méticuleux et choisissant les parties à entoiler judicieusement, ce surplus de poids sera minimal.
En effet, le matériau d’entoilage participant à la rigidité de l’aile et du fuselage, il devient inutile de recouvrir tout le modèle de scotch tramé et seules les parties les plus soumises aux crashs nécessitent réellement une couche de scotch.
Pour ma part, j’ai choisi de recouvrir le bord de fuite et le bord d’attaque (2 couches) avec du scotch tramé, à la fois sur l’intrados et l’extrados de l’aile. J’ai aussi utilisé du scotch sur certaines parties de l’aile que j’estimais les plus soumises aux efforts en vol. Sur le fuselage, j’ai entoilé le modèle jusqu'à la hauteur de la verrière.
Il ne reste ensuite plus qu’à choisir le matériau que vous désirez utiliser pour votre entoilage.
Il existe un grand choix de marques et de qualités, l’Oracover étant très répandu en France mais peu adapté à l’EPP (température d’accroche trop élevée risquant de déformer l’EPP).
L’entoilage qui semble gagner du terrain d’année en année, c’est le Solartex, produit en Angleterre. Contrairement aux autres, c’est un matériau rugueux (qui contient une espèce de fibre tramée) et qui peut être peint (oui, vous avez bien lus).
Pour ces raisons, le Solartex séduit de plus en plus d’adeptes de l’EPP (tous modèles confondus). Il vous donne en plus cet aspect maquette que vous recherchiez (et vous vous apercevrez d’ailleurs qu’il très utilisé sur les maquettes d’avion).
Tous ces avantages cachent certainement des désavantages : eh bien le prix est l’un d’eux, et son poids notamment (95/100gr /m2 contre 40gr/m2 pour la plupart des entoilages). Mais le Solartex contribue énormément à la rigidité de tout ce qu’il recouvre.
Autre inconvénient : il est très difficile de découper de belles courbes du à cette espèce de trame dont je viens de parler.
Néanmoins, le résultat final est à la hauteur de mes espérances, vous n’avez qu’à regarder les photos pour vous en convaincre.
Afin d’obtenir les courbes désirées, j’ai simplement découpé des bandes de Solartex parfaitement droites que j’ai ensuite posées sur le modèle et réchauffées à l’aide d’un fer à entoiler lorsque je souhaitais avoir une courbe (le Solartex s’assouplit lorsqu’on le réchauffe et il devient possible d’ajuster ses formes aux contours maquettes).
Une autre possibilité est bien sur d’entoiler le modèle de Solartex blanc (en utilisant la même méthode d’entoilage avec du scotch tramé) et de le peindre par la suite.
Cette méthode est probablement préférable pour tous les modèles à décoration complexe (je pense notamment au F5 dans sa livrée Tigre). L’avantage étant alors d’avoir une décoration bien visible et de protéger le scotch tramé d’une usure rapide.
A ma connaissance, le Solartex est vendu en France chez Coopaéro.
Concernant
l’aile démontable, j’ai décidé d’utiliser 2 vis de taille M4 à l’avant ainsi
qu’à l’arrière de l’aile (il n’y a pas besoin de tant de vis mais j’ai préféré
être sur que ça tienne et je trouve que 4 vis positionnent l’aile plus
précisément que 2). J’ai tout d’abord découpé l’EPP formant le radiateur du P51
car celui-ci m’empêchait d’accéder à l’assise de l’aile et coller les plaques en
contreplaqué (3mm) et leurs boulons. Le morceau découpé a été collé de manière
permanente à l’aile.
L’EPP étant souple par nature, il a fallu le rigidifier en créant des inserts en silicone : j’ai enlevé (à l’aide d’un fer à souder) de l’EPP à l’endroit ou je souhaitais positionner les vis, puis rempli ces 4 trous (plus larges que les vis) avec ledit silicone, pour ensuite percer les inserts aux dimensions des vis (à moins de laisser des tiges filetées en place pendant que le silicone sèche). Aussi, j’ai confectionné 4 supports en contreplaqué 3mm, dont 2 sur l’intrados de l’aile pour servir d’appui aux vis et 2 collés sur l’assise de l’aile avec leurs boulons.
Suite à toutes ces modifications, mon P51 annonce 1320 grammes sur la balance (avec 4 éléments HE1100 NiMh et 120 grammes de plomb dans le nez pour obtenir le bon centre de gravité, remplacés par 4 éléments 2200 NiMh de type AA et 60 grammes de plomb pour avoir du poids « utile »).
Ce qui me paraissait élevé au début s’avéra un poids parfait par la suite, les pentes que je fréquente ayant une excellente dynamique. J’aurai pu tout de même positionner le récepteur (20 grammes) le plus en avant possible afin de minimiser l’ajout de plomb.
Le poids supplémentaire (comparé au poids recommandé de 1100gr) aide grandement la pénétration dans le vent.
Au vu des performances de mon P51, je n’ai qu’un seul regret : j’aurai du prévoir de la place pour un tube à ballast. En effet, l’assise de l’aile sur le fuselage est l’endroit idéal pour un (ou même 2) tube à ballast (à supposer que l’aile soit rendue démontable), cet endroit étant occupé par le récepteur sur mon modèle.
Pour vous convaincre du résultat final, Mike Young vous a concocté une petite vidéo sur les pentes galloises visibles sur http://mikey.rchomepage.com/
Mais vous pouvez aussi vous régaler en jetant un coup d’œil aux photos en vol prises par Kevin Newton sur son site www.knewt.com (merci à lui pour ses superbes photos en vol).
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