VOLTIGE PLANEUR : Quel profil choisir Par Thierry Platon |
Une question revient souvent au
bord des pentes : "je construis un nouveau planeur, quel est le meilleur
profil pour la voltige ? "… Et
chacun de promouvoir sa formule préférée : SB96V, MG05, Ritz 1-30-10 , ou bien
MH43, SB98VR et bien d'autres profils encore communément utilisés sur les
planeurs de voltige. Le plus souvent ces propositions se fondent sur des
expériences véritablement réussies ; ce qui, en définitive, ne facilite pas
vraiment le choix final du constructeur.
Devant
tant d'avis et tant de profusion ( voire de confusion ) et pour aider les
amateurs dans leur choix, j'ai établi un tableau Excel qui recense, pour plus
d'une trentaine de profils, utilisés ou utilisables sur des planeurs de
voltige, un ensemble de paramètres relevés sur leurs polaires ( établies avec
Profili/X.foil) et caractérisant leur comportement en voltige.
La
première difficulté a été de choisir les paramètres significatifs à inclure
dans ce tableau. Il a tout d'abord fallu choisir des configurations de
référence permettant des comparaisons entre profils : Reynolds , points de vol,
débattement et profondeur des volets ou des ailerons, etc…Certains choix
pourront paraître totalement arbitraires et peu logiques, mais disposant déjà
de certaines données, je n'ai pas voulu tout recalculer. Par ailleurs l'objectif
n'était pas de calculer précisément le comportement d'un planeur mais seulement
de disposer, pour un planeur donné, d'éléments de comparaison objectifs entre
plusieurs profils possibles. La démarche proposée est certes imparfaite mais
finalement bien suffisante pour l'utilisation envisagée.
LES CRITERES DE CHOIX
Le tableau Excel comporte 2 feuilles, une
pour les profils lisses et une autre tenant compte de l'utilisation de volets
de courbure ( étant un inconditionnel du quadroflap en voltige, la prise en
compte de leur efficacité m'est apparue indispensable et c'est ce tableau que
j'utilise le plus fréquemment). Pour les raisons expliquées plus haut, j'ai
arbitrairement décider de baser les comparaisons sur des volets à 30% de la
corde avec un débattement de +7.5° en positif et de -10° en négatif. De même
chaque feuille donne les paramètres caractéristiques à RE: 200 000 et RE: 500 000. Les paramètres figurant dans
chacune de ces feuilles sont les suivants :
Cz+ , Cz-
Il s'agit des coefficients de
portance, Cz+ en vol normal et en vol dos, mesurés
·
à Cx : 0.02 pour RE:200.000 et RE:500.000 dans le
tableau "lisse"
·
à Cx: 0.01 pour RE : 200 000 et à Cx 0.015 RE: 500 000
dans le tableau avec volets
Là encore
le choix des points de vol est complètement arbitraire et sans doute peu
judicieux. Dans le tableau "volets", il correspond grosso modo à une
capacité 'évolutions serrées sans que la traînée du profil ne fasse trop perdre
'énergie. Il faut noter que dans le tableau "lisse" le Cx de
référence est différents et que ceci ne permet pas de faire de comparaisons
entre les configurations "lisse et " volets". J'espère trouver
bientôt le temps de modifier le tableau "lisse" pour prendre les
mêmes points de référence que le tableau "volets"
En voltige le Cz permet, connaissant la masse du
planeur, de caractériser son rayon de virage minimum et donc sa maniabilité en
positif (Cz+)et en vol dos (Cz-).
·
Cz- , qui caractérise le comportement du planeur en vol
dos et dans les figures négatives, est à mon sens un paramètre essentiel pour
évaluer l'adaptation d'un profil à la voltige
·
Cz+ et Cz- permettent d'élaborer 4 autres coefficients
fort utiles: R+/L, R-/L, Cz-/Cz+et Vz
R+/L , R-/L
Il s'agit du rayon de virage
en vol normal (R+) ou en vol dos (R-) divisé par la longueur du planeur (L).
Son calcul fait également intervenir la charge alaire .Ces coefficients ont
pour but de donner une idée de l'impression visuelle que pourra donner une
boucle carrée ventre ou dos.( je précise bien ici qu'il ne s'agit que de
"l'impression visuelle" donnée par un planeur capable de voler , si
votre planeur trop chargé décroche en virage sérré ou dans le haut d'une
boucle, ce n'est pas avec un fuselage plus long que vous arrangerez les choses
! De même il ne faut pas confondre longueur de fuselage et bras de levier
arrière, si vous voulez rendre votre planeur plus vif, ce n'est pas en
allongeant le bras de levier arrière que vous améliorerez les choses, bien au
contraire !). L'expérience nous amène à
recommander les valeurs suivantes :
·
R/L < 7.5 à 8
pour que les angles ne paraissent pas trop arrondis et que la boucle
commence à ressembler à un carré
·
R/L <5 pour
des angles véritablement serrés et une voltige qui peut être "virile"
sans casser la vitesse du planeur
remarque
: si on admet que, pour ressembler à quelque chose, le rayon de virage dans une
boucle carrée doit être au moins 2 fois plus petit que le rayon d'une boucle
normale, alors on peut estimer que R/L ne doit pas dépasser 15 à 16 pour une
boucle normale. (encore une fois ,ceci n'est qu'un constat de cuisinier et n'a
absolument aucune valeur scientifique !)
Cz-/Cz+
Ce coefficient caractérise le
type de voltige auquel le profil est
adapté . Là aussi l'expérience nous amène au constat suivant :
·
si Cz-/Cz+ < 0.4
le profil n'est pas adapter à la voltige. A priori il n'y a pas de tels
profils dans notre tableau ( donc attention quand par la suite je parlerai de
profil gratteur cela ne voudra surtout pas dire que le profil est incapable de
voltige )
·
si Cz-/Cz-@ 0.5 le profil est bien adapté à la voltige
académique classique ( boucle inversée, 8 vertical et boucle carrée classiques,
etc…)
·
Cz-/Cz+@ 1 le profil est parfaitement adapté à ce que j'appelle
la "voltige totale" , il n'y a pas ou peu de différence entre vol
normal et vol dos ou entre figures normales et figures inversées (la boucle
carrée dos, le 8 digital et le 8 vertical intégral sont tout à fait accessibles
!)
·
Pour Cz-/Cz+ compris entre 0.5 et 1 , le planeur passera
bien sûr la voltige classique , il aura plus de facilité et de marge dans les
figure dos et dans certains cas (si la charge alaire est suffisamment faible
,et en particulier si Cz-/Cz+>0.75).il pourra passer le test de la boucle
carrée dos et ainsi entrer dans le domaine de la "voltige totale"
Vz
C'est la vitesse de chute en
vol normal d'une aile virtuelle (sans fuselage et d'allongement infini). Son calcul
fait intervenir la charge alaire du planeur. Ce calcul n'est fait qu'à
RE:200.000 car même sur un gros planeur ce point de Reynolds est plus cohérent
d'une vitesse de vol à faible Vz Il faut d'ailleurs noter qu'au saumon de
petits planeurs légers ce point de calcul n'est pas très pertinent RE pouvant
alors être inférieur à 100.000.
Comme il faut parfois gratter
pour pouvoir ensuite voltiger, ce paramètre permet une comparaison
approximative des capacités de gratte de planeurs différents ayant des charges
alaires différentes. Ces comparaisons ne seront qu'approximatives en
particulier si les planeurs ont des géométries trop éloignées ( allongement de
l'aile, traînée du fuselage, …).
Un paramètre sans doute plus pertinent aurait été le
point à Vz minimale du profil , mais je me suis épargné ce travail de calcul
f+ et f-
Finesse maximale en vol ventre (f+) et en vol dos(f-) à
RE:200.000 et RE:500.000 avec volets(+7.5° et 10°) et en lisse. Nous restons
dans les paramètres liés à la "gratte" : une bonne finesse permet de
parcourir de grandes distances sans trop
chuter . A la pente ceci permet d'augmenter le domaine de recherche des
ascendances.
La
finesse maximale a également une interprétation en voltige : une bonne finesse
permet de tirer du facteur de charge sans trop augmenter la traînée et donc au
final sans que les figures ne fassent trop chuter le planeur. Ceci permet de
faire des figures plus grandes et plus nombreuses sans se retrouver tout de
suite au sol. Ainsi il n'est pas du tout paradoxal de constater que certains
grandes maquettes de vol à voile sont capables, grâce à leur excellente
finesse, de réaliser des boucles d'un diamètre véritablement impressionnant, et
même d'en enchaîner plusieurs de suite quasiment sans chuter Un planeur de voltige
aura souvent du mal à faire aussi bien mais pourra par contre réaliser bien
d'autres figures totalement inaccessibles aux planeurs voiliers.
Cx min
valeur minimale du coefficient de traînée Cx. (En fait par
facilité d'écriture, on trouve 100*Cx min dans le tableau)
Après Cz-, c'est l'autre
paramètre essentiel en voltige planeur. Il caractérise les capacités de vitesse
et de restitution du profil. On notera que sur ce point un profil excellent à
faible RE peut devenir moins intéressant à fort RE et inversement. Il y a donc
des profils qui "aiment" les faibles cordes et les faibles charges
(profils adaptés aux petits planeurs genre 60") et d'autres qui ne donnent
de bons résultats qu'avec de grandes cordes et des charges alaires élevées
(profils adaptés aux gros planeurs de voltige en plaine). Il y a aussi,
heureusement, pas mal de profils polyvalents bien adaptés aux planeurs
intermédiaires et couvrant honorablement les deux domaines.
Cx min permet également
d'élaborer d'autres critères significatifs en voltige je les ai noté Q+,Q-,G2+,G2-,G5+ et G5-
Q+ et Q-
Ces coefficients se calculent
de la façon suivante :
Q+ = (Cz+ à RE: 200 000)/(Cx min à RE: 500 000)
Q- = (Cz- à RE: 200 000)/(Cx min à RE:
500 000)
Ils caractérisent la capacité du profil à accepter des
charges alaires élevées et prendre une vitesse élevée (et donc à avoir de
bonnes restitutions et à réaliser de grandes figures en positif (Q+) et en
négatif (Q-). C'est un critère particulièrement important à prendre en compte
pour un planeur de voltige en plaine.
Voici comment j'en justifie le choix: On admet que le
carré de la vitesse maximale atteignable par le planeur (dans le "piqué
vertical de la mort" et en l'absence de traînée fuselage !) est
proportionnel à:
charge alaire/Cxmin , Je choisis d'utiliser le Cxmin à RE:500 000
pour tenir compte de la vitesse élevée du planeur pendant son piqué (et parce
que Profili ne fait pas de calcul au delà de RE:500 000 !)
D'autre part on admet que la
charge alaire maximale admissible par le profil est limitée par le respect d'un
critère du type R+/L<7.5 (voltige classique) ou R-/L<7.5 ( voltige
totale) voire même R-/L<15 (voltige
classique). Cette charge alaire maximale est donc proportionnelle à Cz (Cz+ou
Cz- selon les cas). Pour Q+ j'ai choisi de prendre Cz+ à RE : 200.000 en
admettant que la manœuvre dimensionnante
était le passage du haut de la boucle carrée positive avant de se rétablir en
vol dos et donc que le Reynolds à cet endroit n'était pas trop éloigné de
200.000 (et aussi parce que je n'avais pas de valeur de Cz à plus faible RE !).
C'est ce critère Q+ qu'il convient d'utiliser dans la plupart des cas, mais
pour les profils ayant un faible rapport Cz-/Cz+ (Cz-/Cz+ < 0.5) la figure
dimensionnante peut être la boucle inverse , dans ce cas le critère de choix
sera Q-.
Q = (Cz à RE: 200000)/(Cxmin
à RE 500 000) est (plus ou moins) proportionnel au carré de la vitesse maximale
atteignable par notre planeur (sans fuselage !) et donc à la dimension maximale
des figures ( il serait encore plus judicieux de remplacer Cxmin par (k+Cxmin)
pour tenir compte de la traînée de fuselage, encore faut-il choisir
judicieusement k et je vous laisse volontiers faire ce petit travail !) En bref
le coefficient Q permet de répondre à la question suivante : est-ce que ce
profil qui a un Cx pas terrible mais un fort Cz (et donc que je pourrai
ballaster à fond) est préférable à celui-ci qui n'a pas un Cz aussi élevé mais
un meilleur Cx (et que je lesterai un peu moins)?
Rappel
: au plus on ballaste, au plus les figures seront grandes. Mais aussi au plus
le planeur redescendra vite , donc on
fera moins de figures… à méditer.
J'ajouterai que si 2 profils ont un coefficient Q-
équivalent et donc des vitesses max équivalentes il me semble préférable de
retenir celui qui a les plus forts Cz et donc la meilleure finesse en évolution
( Remarque, compte tenu des valeurs de RE choisies l'utilisation du coefficient
Q pour un petit planeur léger n'est pas pertinente; on préfèrera alors utiliser
le coefficient G2 décrit ci- après).
G2+,G2-,G5+,G5-
On peut admettre que ces coefficients sont
représentatifs de la capacité du profil tirer du facteur de charge (sans trop
augmenter la traînée, en positif (G+) ou en négatif (G-)), à RE:200.000 (G2) ou
à RE:500.000 (G5)
·
G+ = Cz+/(Cx )puissance 2/3
·
G- =
Cz-/(Cx)puissance2/3
La justification de ces formules est la suivante : le
planeur est en vol horizontal stabilisé sur une pente, c'est à dire que sa
vitesse de chute Vz est compensée par la vitesse ascendante de l'air. Dans ce
cas, pour une portance de la pente donnée, le carré de la vitesse horizontale
est inversement proportionnel à Cx à la puissance 2/3. Par ailleurs, Cz+ est
inversement proportionnel au rayon de virage minimum R, donc :
G = Cz/(Cx)puissance 2/3 est proportionnel à V²/R ,
c'est à dire au facteur de charge
J'ai choisi de prendre Cx = Cx min , c'est à dire que je
suppose que le planeur vole sur une pente qui donne vraiment très fort et donc
au voisinage de Cx min, G donne ainsi une image du facteur de charge maximum
accessible.
On pourra faire la même
remarque que pour Q : il serait plus pertinent de remplacer Cx min par k+Cx min
…..
D.Alpha
Ce
paramètre vise à caractériser l'efficacité des ailerons et donc la vitesse de
roulis du planeur. DAlpha
représente la différence entre les incidences à portance nulle (Alpha0) pour
des positions de volet de +7.5° et -10° (et une profondeur de volet de 30%)
On
notera qu'à RE:200.000 les différences de comportement entre 2 profils peuvent
aller du simple au double, et après examen du tableau on comprendra mieux
pourquoi un Voltij, à profil MG05, possède une vitesse de roulis bien
supérieure à un planeur de géométrie équivalente équipé d'un RG15 ou d'un RG12
. A RE:500.000 les différences sont, par contre, beaucoup moins significatives,
c'est pourquoi DAlpha
n'est donné que pour RE:200.000. C'est un paramètre important pour prévoir
l'agilité en roulis d'un planeur en particulier à faible vitesse.
Décl.
Le dernier point qu'il me
semble nécessaire de caractériser est l'aptitude du profil aux figures
déclenchées. Certains pilotes n'apprécient guère ce genre de figure. Mais
personnellement, je pense qu'elles font au contraire partie de la quintessence
de la voltige planeur. Pour pouvoir parfaitement les réussir, il faut à la fois
un bon planeur…et un bon pilote.
L' objectif est que le planeur réalise un déclenché en
perdant le moins d' énergie possible et sans que la figure ne se termine par un
décrochage complet et une lamentable abattée. Serge Barth a proposé des profils
de saumon qui font merveille dans ce domaine et qui permettent par exemple
d'enchaîner plusieurs déclenchés de suite sans perdre sensiblement d'altitude
(SB96VS ,SB98VS5). J'ai également pu constater que E378 était également très
efficace en déclenché (mais malheureusement trop peu performant sur le dos).
Pour réussir ce genre de figure sans trop perdre d'énergie il semble nécessaire
d'avoir en extrémité de voilure un profil qui décroche brusquement. Pour
caractériser ce comportement je propose le coefficient suivant:
Décl = [Cz
max - Cz(f+)]
Cz max est le Cz à Cx :
0.025, volet à +7.5°
Cz(f+) est le Cz au point de finesse maximale, volet à
+7.5°
Ce coefficient n'est calculé que pour Re:200.000 car en
extrémité de voilure le RE n'atteint jamais 500.000. Je n'ai pas non plus
cherché à caractériser les déclenchés dos qui, du fait de la courbure du profil
dans le mauvais sens, sont en général plus faciles que les déclenchés positifs.
L'expérience
semble montrer que :
Cette approche n'est qu'approximative. pour appréhender
plus précisément le comportement en déclenché il est vivement conseiller
d'analyser graphiquement les polaires du profil de saumon en tenant compte du
RE correspondant.
Sur beaucoup de profils, lorsque les déclenchés sont un
peu paresseux, l'utilisation des ailerons en volets négatifs permet une
amélioration significative de la vivacité. Malheureusement, ceci nécessite un
pilotage 4 axes assez peu pratique en voltige et se traduit souvent, lorsque le
dosage n'est pas optimum, par une augmentation de traînée et un freinage
important du planeur
EXEMPLES
D'UTILISATION
Pour utiliser le tableau il
faut tout d'abord entrer (dans les zones bleues) les valeurs de charge alaire
(en g/dm²) et de longueur de fuselage ( en mètre) du planeur que l'on envisage.
Ces valeurs sont utilisées pour l'élaboration des paramètres calculés (zones
jaunes). Les paramètres dans les zones blanches sont des valeurs directement
issues de Profili/X-foil.
Il est également utile d'entrer une valeur de la corde
de l'aile (en mm) ce qui permet d'avoir une idée de la plage de nombre de
Reynolds dans laquelle le profil aura à évoluer et de définir la zone du
tableau à laquelle on doit s'intéresser (paramètres à RE:200.000 pour un petit
planeur léger ou à RE:500.000 pour l'emplanture d'un gros planeur de voltige en
plaine). Suivant le cas qui nous intéresse, on pourra entrer la corde moyenne
,la corde à l'emplanture, ou la corde au saumon Pour les pro d'Excel, il peut
ne pas être complètement idiot de créé un troisième tableau en calculant par
interpolation les valeurs de base (colonnes blanches ) à RE:350.000.
Il faudra ensuite ,en fonction des caractéristiques du
planeur que vous voulez réaliser, définir les critères et les priorités qui
vous permettrons de faire votre choix Un conseil important : ne jamais se baser
sur un seul critère mais faire une première sélection d'au moins 4 ou 5 profils
à partir d'un premier critère important puis affiner votre choix sur la base
des autres critères. Les fonctions de tri d'Excel sont une bonne aide pour
faire ces tris. En final, si malgré tout vous vous retrouvez avec des profils
qui paraissent très proches les uns des autres, la meilleure démarche sera de
faire des comparaison graphiques sur l'ensemble de leurs polaires et non plus
en quelques points spécifiques (mais ceci nécessitera la mise en oeuvre
d'X.foil ou de Profili). Les quelques exemples ci-après donnent une idée de
différentes approches que l'on peut suivre.
Grand planeur
de voltige classique, gratteur ( à volets )
C'est le genre de planeur de
3,5 à 4m d'envergure, voire plus, qui doit permettre de voltiger à la pente même
par petit temps et que l'on pourra faire voler souvent . Pour fixer les idées,
je suppose un planeur à volets de 3.5m d'envergure (et donc d'environ 1.8m de
long) et de 50g/dm² de charge alaire (ne pas oublier : quelque soit le profil,
au moins c'est chargé, au plus ça gratte!). La corde d'emplanture fait environ
300mm. En entrant ces valeurs dans le tableau je constate que le Reynolds de
vol variera en gros entre RE:200.000 et RE:500.000(quelle chance !).
Mon premier critère de choix sera la Vz minimale à
RE200.000 ( ou le Cz+ maximum ce qui revient au même).et je m'intéresse d'abord
à ce qui se passe à l'emplanture (zone prépondérante pour la portance générale
du planeur) Un premier tri avec Excel me donne les candidats suivants:
·
SB/11.5
·
RG8
·
S7012
·
SB98VR5
·
NACA2410
·
SB97EP
·
E224
·
RG15A
J'élimine de suite S7012 et SB97EP à cause de leur
faible épaisseur, qui risque de poser des problèmes de solidité, ainsi que E224
et RG15A qui sont un tout petit peu moins gratteurs (quoiqu'il s'agisse là de
profils fort convenables, sensiblementet meilleurs en vol dos que les autres
profils présélectionnés). En examinant les coefficients Cz-/Cz+ et R/L, je
constate que tous les profils restants sont bien adaptés à la voltige
classique. L'analyse des coefficients Q, G5 et G2 permet de tirer les
conclusions suivantes :
§
parmi les 4 profils restants, NACA 2410 est glogalement
le meilleur en voltige. Il est légèrement supérieur à SB95/11.5 qui lui même
est meilleur que RG8 et SB98VR5
§
SB98VR5 possède la particularité d'avoir une bonne
réserve en Czmax ce qui peut être intéressant pour serrer un peu plus les
figures ou diminuer encore la vitesse de vol en approche.
§
RG8 possède une bonne aptitude naturelle aux figures
déclenchées (Décl.<0.15)
§
par contre pour avoir de bonnes performances en
déclenché avec SB95/11.5 et SB98VR5 il sera indispensable d'utiliser des
profils de saumon adaptés, soit respectivement TP-CIELS et SB98VS5. En
contrepartie ce type de combinaison réduira légèrement les performances en
gratte. Pour avoir une idée de la diminution de Cz+ on pourra interpoler les
valeurs de Cz des profils emplanture et saumon.
Je vous évite ces calculs et vous donne directement les résultats :
plusieurs configurations relativement proches les unes des autres peuvent être
conseillées , elles sont à la fois bien gratteuses et tout à fait voltigeuses:
·
RG8 sur toute l'envergure de la voilure sera la
configuration la plus "gratteuse" mais la moins voltigeuse
·
viennent ensuite, dans un mouchoir de poche, 2 choix un peu
plus à l'aise en voltige : la combinaisons SB95/11.5 à l'emplanture et
-TP.CIEL.S au saumon, et NACA2410 sur toute l'envergure. Grâce à TP.CIEL.S, la
première proposition devrait avoir le meilleur taux de roulis et les meilleurs
déclenchés (c'est une configuration très proche de celle du F-CIEL décrit dans
RCM en Mars 2002)
·
la combinaison SB98VR5/SB98VS5 est à peine moins gratteuse et moins voltigeuse que
NACA2410, mais en contre partie, elle permet des déclenchée vraiment
époustouflants et a fait ses preuves sur des planeurs comme l'AIR100 d'Eric
Poulain et le MÜ28 de Philippe Jambon .C'est une option tout à fait
recommandable
Grand planeur
gratteur à ailerons seuls capable voltige classique
Il s'agit en gros du même planeur, sauf qu'il n'a pas de
volet ; je m'intéresserai donc au tableau "lisse". Un premier tri sur
la Vz minimale donne le classement suivant :
·
RG8
·
SB98VR5
·
SB95/11.5
·
RG15A
On note que sans volet SB95/11.5 n'arrive maintenant
qu'en 3ième position. D'autre part l'analyse des coefficients Cz- G2- et G5-
montre qu'en l'absence de volet, SB98VR5 et RG15A ont un bien meilleur
comportement en voltige dos que RG8 et SB95/11.5.
Le choix final se fera donc entre SB98VR5 et RG15A
sachant que personnellement ma préférence ira à une combinaison SB98VR5/SB98VS5
peut-être un chouia moins gratteuse que RG15A mais sans nul doute bien plus
efficace en roulis et en déclenché
Grand planeur
de voltige en plaine (à volets)
Il s'agit de concevoir un planeur
d'environ 4m d'envergure adapté aux concours de voltige en plaine , c'est à
dire avant tout capable de figures amples et majestueuses bien visibles des
juges même en début de programme.
Il devra bien sûr être capable de voltige classique mais
pas nécessairement beaucoup plus . En effet dans ces concours, jusqu'à ce jour
et à mon grand regret, la formule, les critères de notation, les programmes et
les juges ne cherchent à promouvoir que la voltige académique. Et il apparaît
clairement qu'un planeur trop performant et trop voltigeur comme le Voltij est souvent pénalisant pour son pilote car il
le pousse à en faire trop! Dans les programmes libres les juges apprécient
beaucoup les figures paisibles et classiques comme les tonneaux ou les 8
cubains bien réalisés, mais j'ai pu constater que des figures très techniques
et originales comme les demi-boucles en tonneau, 8 digitals, boucles carrées
avec 1/2 tonneau dans chaque facette, vrilles à plat ou déclenchés enchaînés,
avaient plutôt tendance à desservir les concurrents qui les présentent, les
juges semblant alors enclins à penser que ces pilotes font "n'importe
quoi"! Dommage car ceci ne pousse pas vraiment à innover dans la
conception des planeurs de voltige !!!
Pour réussir à la plaine le planeur devra impérativement
avoir des ailerons et une dérive extrêmement efficace. L'aspect gratte ne sera plus un souci
puisque, le remorqueur assurant la mise en altitude , il n'y aura plus à se
battre dans des pompes plus ou moins anémiques avant de pouvoir enchaîner un
programme de voltige. Pour fixer les idées le planeur fera environ 4m
d'envergure et 2m de long ,aura une corde d'emplanture de 375mm, et une charge
alaire de 75g/dm² voire plus (ne pas oublier : quelque soit le profil, au plus
c'est chargé au plus les figures seront grandes… à condition que le planeur
soit toujours capable de voler!!!). Le but est de déterminer le profil et la
charge alaire la mieux adaptée. Compte tenu des Reynolds de vol à l'emplanture,
on s'intéressera essentiellement au tableau à RE:500.000.
La dimension des figures étant le premier critère , la
première analyse portera sur les coefficients Q en recherchant les meilleurs
couples (Q+,Q-) . Excel donne les résultats suivants :
·
TP28-L (1.55,-1.64)
·
TP28-1 (1.67,-1.48)
·
TP28-60 (1.78,-1.40)
·
Ritz 1.30.10(1.81,-1.11)
·
E224 (1.88,-1.07)
·
MH43 ( 1.89,-1.00)
·
SB96MU (1.96,-0.89)
·
S7012 (2.05,-0.79)
·
Tout autre profil du tableau présentera un moins bon
couple Q+,Q- qu'un ou plusieurs des profils ci-dessus.
MH43,SB96MU et S7012 seront de suite éliminés à cause de
leur épaisseur trop faible incompatible avec les techniques de construction
classiques d'un planeur de 4m. Il en est de même pour TP28-60 qui pourtant
présente des caractéristiques extrêmement intéressantes, quasiment équivalentes
à Ritz 1.30.10 en positif mais bien meilleures en dos .Ce profil, comme MH43
d'ailleurs, pourrait être à retenir pour un planeur plus petit. Pour l'instant
on ne retiendra pas non plus TP28-L et TP28-1 qui sont plutôt destinés à la
voltige totale(Cz-/Cz+>0.75), mais nous reviendront plus tard sur l'intérêt
de ce genre de profil pour une voltige un peu plus ludique en plaine…
En définitive cette première approche permet de retenir
Ritz 1.30.10 et E224, mais comme je l'ai déjà préciser il est toujours intéressant
d'avoir un choix un peu plus large au départ. Autour des 2 profils initialement
sélectionnés on peut aussi retenir les possibilités complémentaires suivantes :
·
TP28-4
·
E226
·
NACA1410
·
Ritz 1.30.10
·
SB96V
·
E224
Les trois premiers sont assez proches les uns des
autres. A RE:500.000, ils ont un Cx min moins bon que Ritz 1.30.10.qui reste
donc notre référence. Mais TP28-4 qui a le meilleur DAlpha et qui a un meilleur
comportement sur le dos sera un candidat très intéressant. Lorsqu'on compare
les polaires avec et sans volet de ces 2 profils, on constate que TP28-4 est
supérieur à Ritz 1.30.10 dans de très larges portions du diagramme. On pourrait
reprocher à TP28-4 un manque d'efficacité en déclenché mais d'une part Ritz
1.30.10 ne paraît pas meilleur dans ce domaine ,et d'autre part je n'ai jamais
vu jusqu'à présent, en France, ce genre de figure dans les programmes imposés
de voltige planeur (mais si nécessaire, il faudra alors utiliser un profil de
saumon adapté comme TPS004). E226 pourrait aussi être une alternative
intéressante, d'autant plus qu'il a les meilleures valeurs de finesse.à
RE500.000. E224 , excellent en finesse
également, semble pourvu de la meilleure aptitude aux figures déclenchées mais
comme E226 il pourrait être pénalisé par. un coefficient DAlpha un peu faible. Quant à
SB96V, malgré de bonnes valeurs de Cz , il ne sera pas retenu à cause de son
épaisseur un peu faible et d'un Cxmin plus élevé que tous les autres candidats
à RE500.000
Pour la voltige en plaine classique les 3 propositions
suivantes sont donc à retenir : Ritz 1.30.10 (le plus rapide et qui peut être
considéré comme la référence dans le domaine de la voltige en plaine), TP28-4
(un peu plus à l'aise sur le dos et donnant le meilleur taux de roulis, c'est
un nouveau profil qui n'a jamais été essayé en vol mais qui pourrait très
sérieusement concurrencer le Ritz) et E224 (un peu moins bon sur le dos que le
Ritz et plus paresseux en roulis mais sans doute capable de meilleurs déclenchés
).
Quelques essais avec des valeurs de charges alaires
différentes permettent de définir les charges alaires maximales (et donc
optimales ?) compatibles avec ces profils (en utilisant le critère R/L< 7.5
à 8 ; mais la validité de cette approche est fortement sujette à caution) :
·
90 à 95g/dm² pour Ritz 1.30.10 et TP28-4
·
105 à 110g/dm² pour E224
Dernière remarque sur Ritz
1.30.10 : j'ai trouvé plusieurs version de ce profil , celle qui donne les
meilleurs résultats est celle du RCM spécial profils, c'est donc de cette
version que sont issues les valeurs figurant dans les tableaux
Grand planeur
de voltige en plaine à ailerons seuls
C'est le cas typique des 2
stars de la voltige planeur que sont le Swift et le Fox. Les caractéristiques sont les mêmes que dans
le cas ci-dessus, mais en l'absence de volets on va s'intéresser aux paramètres
"lisses". Par ailleurs on limitera les recherches aux profils de type
voltige classique .La recherche des meilleurs couples de coefficients Q+ et Q-
permet de retenir dans l'ordre les candidats suivants :
·
Ritz1.30.10
·
NACA1410
·
TP28-0.66%
·
E226
·
TP28-4
·
RG15A
·
SB96V
TP28--0.66% d'épaisseur trop faible ne sera pas retenu ;
RITZ 1.30.10,NACA1410 et TP28-4 possèdent des caractéristiques vraiment très
proches. L'aptitude de NACA1410 aux déclenchés paraît légèrement inférieure.
Par contre, si les points de vol choisis pour construire le tableau semble
favoriser RITZ 1.30.10 , l'analyse graphique des polaires montre que TP28-4 est
supérieur à RITZ en de nombreux point et plus particulièrement en
"lisse". E226 et SB96V paraissent
un cran en retrait du point de vue des paramètres Q et G ; RG15A
présente par contre un rapport Cz-/Cz+ parfaitement adapté à la voltige classique
et un Cz+ élevé qui lui permet un bon coefficient Q+ et donc de grandes figures
positives lorsqu'il est bien chargé; par rapport à Ritz 1.30.10 on regrettera
cependant un Dalpha
faible (faible efficacité des ailerons à faible vitesse et un coefficient
"Décl." un peu trop fort.
En conclusion les profils retenus seront Ritz
1.30.10,TP28-4 et RG15A. Il y a quelques temps ma préférence serait sans aucun
doute allée à Ritz 1.30.10. Parmi les solutions éprouvées, ce profil est sans
conteste le meilleur choix pour ce type de planeur . C'est d'ailleurs le profil
du Swift d'Andréas Fricke avec lequel il a gagné, en 2003, tous les concours
français de voltige planeur en plaine (mais je pense que cet excellent pilote a
eu, sur ce résultat, une influence bien plus prépondérante que le profil.
lui-même!) Mais aujourd'hui TP28-4 est certainement la solution à expérimenter.
Quant à RG15A c'est sans doute le choix de la polyvalence car, comme on l'a
déjà vu, il est capable de gratter très honorablement, il permettra ainsi la
réalisation d'un planeur polyvalent pente/plaine à condition de prévoir, dès la
conception, la possibilité de le ballaster/ déballaster facilement. Rappelons
aussi que RG15A est le profil du Swift Thommys (revendu je crois par Airtech et
Graupner) qui est une excellente machine
très efficace et capable d'une voltige de belle ampleur.
A noter qu'il ne faut pas confondre RG15A et RG15 ( ce
que j'ai longtemps fait ! ), malgré la proximité de leurs noms, il s'agit de 2
profils d'épaisseurs et de performances fort différentes , RG15A étant bien mieux
adapté à la voltige que ne l'est le RG15 classique plutôt décevant dans ce
domaine.
Petit planeur
de défoulement
Je souhaite réaliser un petit planeur genre 60"
(disons environ 30g/dm² ou un peu moins , 1m de long, corde moyenne 160mm) et
je voudrais :
- qu'il soit capable de "voltige totale",
c'est à dire qu'il passe le fameux test de la boucle carrée dos
- mais
aussi qu'il gratte quasiment aussi bien que le planeur de 2m20 de mon copain
équipé d'un S7012 très gratteur chargé à 45g/dm²
Par rapport aux cas étudiés précédemment, privilégiant
un aspect unique (soit gratte ,soit voltige), on aborde maintenant le domaine
des profils très polyvalents pouvant, lorsqu'ils ne sont pas trop chargés,
répondre à la fois aux exigences élevées de la voltige totale et être
honorablement gratteurs.
Tout d'abord en entrant la charge alaire de 45g/dm² et
en regardant les paramètres de S7012, je constate que, pour "rester à la
hauteur" de mon copain, il me faudra coefficient Vz min inférieur à 0.63. Je fais maintenant une recherche avec
les critères suivants:
- charge alaire =30g/dm²
- Vz < 0.63
- R-/L < 8
- Cxmin le plus faible
possible
Seuls 2 profils répondent à
l'ensemble de ces critères :
- SB96V (plus rapide et
meilleur sur le dos )
- E224 ( plus gratteur)
Là encore on retrouve une solution éprouvée : SB96V est,
après de multiples essais, le profil aujourd'hui retenu par François Cahour
pour son Quartz, son principal critère de choix a en effet été la polyvalence
gratte /voltige. En diminuant la charge alaire à 27g/dm², le choix s'étendra
également à:
·
TP28-4, juste limite en gratte mais a priori capable de
très belles boucles carrées dos "vraiment carrées" et donnant un
excellent taux de roulis.
·
E226, très voisin du précédent mais qu'on ne retiendra
pas car il ne s'en démarque que par son Cx min plus élevé
·
SD7003 aussi gratteur mais plus rapide que SB96V , la
boucle carrée dos sera moins carrée mais au vu de son Cxmin excellent c'est
certainement un profil à essayer
·
MH43 , un peu plus gratteur et rapide que SB96Vmais un
peu moins à l'aise sur le dos. C'est lui aussi un très bon profil peut-être
plus efficace dans les déclenchés.
En résumé , pour vraiment assurer le coup en gratte par
rapport à mon copain je choisirai E224, pour privilégier le défoulement ce sera
TP28-4 , quant à SB96V il constituera probablement le meilleur compromis entre
ces 2 options. Et bien sûr, à 27g/dm² ces 3 propositions répondent au cahier
des charges initial.
J'ai construit un
planeur de ce type , équipé de la combinaison SB96V/SB96VS , je l'appelle
"le Petit Bleu". Au sol, son look et son entoilage Oralight lui
donnent l'air débonnaire d'un lancé-main, mais en vol ses enchaînements de
boucles ventre ou dos de toutes forme et dans tous les sens en ont ébouriffé
plus d'un!…. Et pourtant, je l'utilise parfois pour tester la portances de
pentes douteuses…
Planeur
gratteur et voltigeur de 2m40 d'envergure( quadroflap ou fullspan)
Après avoir étudié de grands
planeurs de 4m ou plus, puis de petits planeurs 60 inches, venons en au cas des
machines de taille intermédiaire, de 2m à 2m60 d'envergure.(soit pour fixer les
idées environ 40 à 50 g/dm² de charge alaire, 1m30 de longueur et 200mm de
corde moyenne). Il s'agit sans doute des planeurs de voltige les plus courants,
mais malheureusement les valeurs de Reynolds adoptés pour nos tableaux sont
assez mal adaptées à leur cas. A l'emplanture, le Reynolds de vol de ces
planeurs varie en gros entre 150.000 et 400.000. Le tableau à RE:500.000 n'est
donc pas vraiment pertinent et devrait être complété par un tableau à
RE:350.000, que je n'ai pas encore eu le temps d'établir.
En attendant on peut avoir une idée pas trop idiote des
paramètres de base Cxmin, Cz+ et Cz- à ce Reynolds, en faisant la moyenne de
ces mêmes paramètres à RE:200.000 et RE:500.000. A partir de là, on pourra
également calculer les paramètres R/L, Q , G et Cz-/Cz+.
Là encore le choix du profil dépendra des
caractéristiques souhaitées pour le planeur: prioritairement gratteur mais
aussi voltigeur, ou bien complètement dédié à la voltige totale, ou encore
intermédiaire et polyvalent.
Par rapport aux études de grands planeurs le choix
s'élargira à des profils de moins de 9% d'épaisseur qui cette fois seront tout
compatibles de techniques de construction classiques
S'agissant d'un planeur qui doit -être gratteur, je
recherche d'abord les profils à Vz minimale. Le tableau à RE:200.000 donne, en
plus des profils épais déjà cités précédemment, les profils suivants :
·
S7012
·
SB97EP
·
SB96MU
·
RG15
·
S6061
On pourrait également ajouter RG12A et MH43 qui font
plutôt partie des profils "polyvalents" mais qui, dans cette
catégorie, sont parmi les plus gratteurs.
S7012 se distingue
particulièrement par ses excellentes qualités de gratte, malheureusement ses
performances en vol dos ne sont pas du
tout au même niveau et son critère Cz-/Cz+ est même inférieur à 0.4 ( limite
que je me suis pourtant fixé pour qu'un profil soit dit "de voltige"!).
Je l'ai cependant conservé dans ma liste car son Cz+ particulièrement élevé et
son faible Cx min lui permettent d'avoir des coefficients G2+ et G2- meilleurs
que ceux de RG15. Ce dernier profil, bien qu'il ne soit pas pour moi une
référence en voltige, est cependant utilisé sur beaucoup de machines du
commerce. S7012 n'avait donc pas de raison d'être éliminé. Même avec peu de
marge sur le dos, il reste capable de passer la voltige classique et son très
fort coefficient G2+ permet d'imaginer de très belles figures du genre "boucles imbriquées" :
Cette figure consiste à commencer une grande boucle positive, la plus grande
possible ,et arrivé tout en haut de celle-ci, de tirer encore plus sur le
manche pour enchaîner une deuxième boucle, cette fois-ci la plus petite
possible , avant d'achever la figure par la 2ième partie de la grande boucle
avec le même diamètre que dans la première partie de la figure. C'est une
figure assez surprenante, sans doute plus facile à réaliser avec un planeur de
F3B ou de F3F qu'avec un planeur de voltige classique. Il pourrait d'ailleurs
être intéressant de comparer S7012 aux profils utilisés aujourd'hui en F3F pour
voir si l'un d'entre eux n'aurait pas des caractéristiques similaires ou même
meilleures sur le dos que S7012 et ne serait pas utilisable en voltige. Dernière
remarque sur S7012, ce profil a été choisi pour le Cortal (plan looping
permettant de réaliser assez facilement un planeur de voltige ) et par Airtech
pour son Fitness.
·
SB97EP et RG15 sont légèrement moins gratteurs que S7012
et équivalents sur le dos , on ne les retiendra donc pas.
·
S6061 et SB96MU apportent par contre un léger plus en
vol dos tout en restant bien gratteur en vol normal
·
S6061 que j'ai classé dans les profil gratteurs, possède
également de très bons paramètres à RE:500.000 , il aimera donc allez vite et
il a de plus une aptitude intéressante aux figures déclenchées (Décl.=0.08).
C'est un profil très polyvalent et recommandable, c'est d'ailleurs le choix
d'Airtech pour son Psycho .Ce planeur, très convaincant, brille sans problème
dans les concours de voltige en plaine aux mains de pilotes comme Jean-Louis
Coussot ou Jacques Michel.
Mon expérience avec SB96MU est un peu particulière, j'ai
longtemps volé avec plaisir sur ce profil et, c'est même avec lui que j'ai commencé
l'apprentissage de la voltige planeur. N'ayant alors pas d'autre référence j'en
étais très content…Puis un jour, j'ai construit une nouvelle paire d'ailes avec
l'évolution SB96V/SB96VS et … SB96MU est subitement devenu fade. D'accord, je
ne pouvais plus voler quasiment sans un brin d'air, ni voltiger dans un pet de
lapin, mais comme attendu, le vol dos était bien meilleur et les déclenchés
carrément enthousiasmants. Chose curieuse et que je ne m'explique toujours pas
les restitutions étaient également bien plus généreuses; ce que ni le Cx min ,
ni la finesse max ne laissait prévoir, alors mauvaise analyse? mauvais réglage?
manque de respect du profil? allez
Pour finir avec les profils gratteurs, il ne faut pas
oublier les profils épais déjà sélectionnés pour de plus grands planeurs:
SB95/11.5, SB98VR5 et RG15A .Il faut tout particulièrement citer E224 qui
malgré son épaisseur possède un Cxmin tout à fait correct à RE:200.000, tout en
ayant quasiment la même Vz minimale que
SB97EP et un bien meilleur comportement sur le dos.
Il y a quelques années Emmanuel, mon fils de 10 ans,
commençait à se lasser de son 2 axes. Je lui ai alors construit un planeur
d'apprentissage du vol 3 axes et de la voltige en vol de pente. La formule
adoptée pour ne pas stresser le pilote était la suivante : profil porteur et
épais pour monter facilement quelque soient les conditions et aussi pour ne pas
prendre de vitesse excessive même en cas de fausse manœuvre, soit SB98VR5 à l'emplanture
et HQ1/10 au saumon (avec un léger vrillage -positif!- en bout d'aile pour
compenser un écart trop important d'Alpha0 ; j'avoue ne pas me rappeler la
raison d'un choix si compliqué alors que SB98VS5 doit parfaitement faire
l'affaire !). Et bien le jeune pilote était très content de sa machine : pour
prendre de l'altitude il lui suffisait de se mettre en virage et de tirer
presque sans vergogne sur la profondeur , il a vite compris que dans les pompes
en contrant légèrement aux ailerons pour avoir les ailes un peu plus à plat,
c'était encore mieux et que le principe était le même en vol dos avec la dérive
inversée. Avec cette machine il a rapidement appris les figures de la voltige
de base, tonneaux, retournements et autres 8 cubains, mais aussi vrilles et
déclenchés. La figure qu'il affectionnait particulièrement et pour laquelle ce
planeur était tout à fait adapté était la suivante: lorsqu'il y a suffisamment
de vent on profite de l'énorme réserve de Czmax et du Cx élevé pour mettre le
planeur en vol stationnaire face au vent en lui tirant sur la gueule et là on
enchaîne les déclenchés: un coup à droite, un coup à gauche, un coup à droite,…
sans perdre d'altitude !!!
Planeurs de "Voltige
totale"
C'est bien simple, dans ce
domaine il y a une référence et une seule, le Voltij à profil symétrique MG05,
conçu par
Il y a bien quelques planeurs 3D comme le Kulbutin ou le
Madslide mais ceux-ci n'égalent pas le Voltij que ce soit en vol dos bien sûr
mais aussi, et c'est le plus important, dans sa capacité à multiplier les
figures à faible vitesse et sans perte d'altitude. Les débattements extrêmes ,
dits 3D, de ces planeurs sont cependant une curiosité intéressante qui permet
quelques figures exotiques et surprenantes mais ces débattements doivent
également pouvoir être adaptés sur un planeur de type Voltij. Parmi les
précurseurs dans l'expérimentation de profils symétriques il faut également
citer le Satanig et le Satabras, décrits dans Looping il y a quelques années
déjà …
A mon sens, en planeur, "la voltige totale"
est encore un domaine en cours d'exploration pour lequel les solutions
optimisées restent toujours à définir. Un nouveau pas important a été franchi
dernièrement par Jérôme Bobin et Benjamin Clamaron avec le TOONS, soit un
planeur 3D de type Voltij mais d'une envergure. portée à 4m. Il fallait oser
des surfaces de gouvernes pareilles! Ce que Jérôme et Benjamin n'ont par contre
pas oser, c'est le profil symétrique; pour un premier pas dans ce domaine, ils
ont sagement assuré le coup avec un bon vieux Ritz 1.30.10. Et c'est Andréas
Fricke qui a tout récemment franchi ce cap avec un TOONS à profil MG05 ….que
j'espère voir voler bientôt.
De mon côté , après la saison 2003 de voltige planeur en
plaine, j'ai entamé la conception d'un nouveau planeur spécifiquement dédié à
cette discipline mais aussi capable de la faire un peu évoluer. Cette démarche
m'a amené à proposer toute une série de nouveaux profils typés "voltige
totale", la série des TP28, dont voici la génèse.
Il faut tout d'abord préciser que je ne participe pas
moi-même aux concours de voltige en plaine. Le pilote de voltige, c'est mon
fils Pierre, moi mon truc c'est plutôt la conception des planeurs, et à
l'occasion je sers également de coach. Ainsi dans les concours, je suis avant
tout spectateur, et je dois dire ,mais vous l'avez sans doute déjà compris, que
je suis assez rapidement lassé par la répétitivité et le peu de variété de la
voltige académique que cette discipline a tendance à promouvoir (y compris dans
les programmes libres). Les sempiternels enchaînements de tonneaux et de 8
cubain m'endorment, ce qui m'intéresse avant tout ce sont les figures un peu
originales ou vraiment surprenantes, ou mieux encore celles qui mettent
vraiment en valeur les capacités particulières d'un planeur. C'est pour cette
raison que le Voltij est le planeur qui m'enthousiasme le plus dans ces
concours. C'est clairement la machine qui a le plus fort potentiel. Ce planeur
n'a que deux défauts (qui n'en sont pas vraiment). Le premier, on l'a déjà vu,
c'est d'être quasiment trop performant par rapport aux attentes des juges , et
le second c'est d'être trop petit à mon goût, 2m d'envergure c'est un peu juste
pour la plaine!
Jusqu'à présent, Pierre participait à ces concours avec
le F-CIEL qui est, comme on l'a vu, une machine plutôt gratteuse
prioritairement dédié au vol de pente ( 4m30, 68g/m², combinaison
SB95/11.5,SB97EP,TP-CIEL-S). A la plaine ce planeur présente une bonne marge en
Cz+, qui autorise de splendides boucles carrées ou triangles (R+/L<5), il
est également capable d' un vol tranche très démonstratif. Mais pour une
meilleure adaptation à cette discipline on pourrait souhaiter des figures de
plus grandes amplitudes, un meilleur amortissement longitudinal, des
renversements moins délicats, et un taux de roulis encore plus élevé. D'où
l'idée de construire un nouveau planeur spécifiquement adapté à la voltige en
plaine.
Par rapport au F-CIEL notre nouveau planeur se devait
donc d'être à la fois capable d'une voltige de plus grande amplitude (meilleur
Cxmin et plus forte charge alaire), mais aussi comme le Voltij d'un taux de
roulis "intéressant"(excellent DAlpha et envergure plus
faible) ainsi que de figures, telles que la boucle carrées dos ou le huit digital,
susceptibles de réveiller les spectateurs endormis(excellent Cz-) Par rapport
au F-CIEL on peut ainsi imaginer un planeur d'une envergure réduite à 3m70 ou
3m90 environ et d'une charge alaire d'au moins 75g/dm², la longueur de fuselage
devrait par contre rester inchangée soit à peine plus de 2m. Le choix du ou des
profils devra prioritairement optimiser le Cxmin à RE:500.000 mais aussi
favoriser une bonne aptitude aux figures déclenchées. Les autres exigences
concernant l'amortissement longitudinal, la facilité des renversements et le
vol tranche n'interviennent pas dans le choix du profil mais ont plutôt une
influence sur la conception fuselage/ dérive/stabilisateur, c'est un autre
problème qui ne sera pas abordé ici.
Pour le profil, la première idée a été d'utiliser MG05
(éventuellement un peu épaissi côté emplanture) , mais l'examen des polaires a
montré que ce profil, initialement conçu comme profil de stab, n'était
peut-être pas parfaitement adapté à une utilisation à Reynolds élevé sur la
voilure d'un grand planeur de voltige en plaine. On constate en effet que si
MG05 possède un Cxmin tout à fait honnête à RE:200.000 (soit Cxmin = 0.87, tout comme Ritz 1.30.10),
celui-ci se dégrade sensiblement lorsque le nombre de Reynolds augmente ( à
RE:500.000 on a Cxmin = 0.65 au lieu de
Cxmin = 0.54 pour le Ritz, soit une dégradation de plus de 20% ). Curieusement
ce phénomène est encore plus important dans la zone des faibles incidences/faibles
Cz , ce qui est d'autant plus pénalisant pour notre utilisation. En conclusion
ce qui marchait fort bien sur le Voltij risquait de ne pas être aussi
satisfaisant sur un planeur de plus grande taille dédié à la voltige en plaine
pour lequel les qualités de prise de vitesse sont un critère essentiel. Ce
constat m'a poussé à me lancer dans l'étude d'un profil mieux adapté à ce
besoin spécifique.
Ce travail a abouti à proposer toute une série de
profils destinés à la voltige totale. Il y a là, soit des profils symétriques
du genre MG05, soit des profils à très faible courbure (entre 0.5 et 1%)
capables dans une utilisation à la pente d'être quasiment aussi bons sur le dos
que MG05 mais encore meilleurs pour la gratte en vol normal. Tous ne sont pas
adaptés à de grands planeurs mais leur comportement d'un point de vu Cxmin à
RE:200.000 est systématiquement meilleur que celui de MG05 (ou même que celui
d'un profil plus classique comme SB96V). Ces profils paraissent cependant avoir
de piètres qualités dans les figures déclenchées, j'ai donc également étudié
quelques profils de saumon destinés à leur être associés. Voici un résumé
succint des qualités que l'on peut
attendre de ces profils:
Ø
TP28-L et TP28-opt sont des profils symétriques. TP28-L
est le profil que j'ai retenu pour mon futur planeur de voltige en plaine, il
aime les Reynolds élevés et est donc bien adapté aux grands planeurs jusqu'à
près de 4m et 75g/dm²(en construisant solide!) TP 28-opt est lui, de par son
épaisseur, plutôt destiné à des planeurs de moins de 2m80 d'envergure. Ce sont
tous deux des alternatives intéressantes à MG05. Pour les Re supérieurs à
200.000 leurs polaires sont en tout point du domaine meilleures que celle de
MG05! TP28-opt pourra notamment être utilisé à l'emplanture d'un planeur de la
taille du Voltij , au saumon on aura par contre intérêt à conserver MG05 qui
donne d'excellent résultat à faible Reynolds.ou encore TPS004 8.2%-0% si on
veut améliorer les figures déclenchées.
Ø
TP28-opt-0.66% est un profil à faible courbure, doté
d'un excellent Cx min à RE:200.000 il est tout particulièrement destiné à des
petits planeurs de moins de 2m50 d'envergure qui avec une charge alaire allant
jusqu'à 45g/dm² passeront aussi bien la boucle carrée dos que le Voltij tout en
étant plus rapide et en grattant nettement mieux dans le petit temps.
Ø
TP28-60 gratte encore mieux (aussi bien que Ritz 1.30.10
tout en étant bien meilleur sur le dos), il "aime bien" les Reynolds
un peu élevés mais son épaisseur un peu faible limite son utilisation à des
envergures nettement inférieures à 3m. Je ne suis pas sûr que ce profil ait
véritablement un avenir.
Ø
TP28-4 est par contre un profil très intéressant ,il
gratte un petit peu mieux que Ritz 1.30.10 mais vole beaucoup mieux sûr le dos.
Accélérant presque autant que Ritz 1.30.10, il devrait permettre la réalisation
de planeurs "voltige totale" ayant, une certaine polyvalence pente et
plaine (en fonction du ballast), un planeur de 3m50 d'envergure devrait passer
la boucle carrée dos jusqu'à 60 à 65 g/dm² et gratter correctement (en tout cas
au moins aussi bien qu'un Ritz1.30.10) surtout si on l'allège un peu.
Ø
TP28-1 et TP28-6 sont en quelque sorte des profils
intermédiaires entre TP28-L et TP28-4. TP28-1 a un Cxmin égal ou meilleur que
celui de Ritz 1.30.10 mais son Cz+ est un peu faible, si jamais il a un intérêt
ce sera uniquement pour la voltige en plaine. TP28-6 pourrait avoir le même
type d'utilisation que TP28-4 "voltige totale polyvalent pente
/plaine" , tout en étant capable d'accepter un peu plus de ballast à la
plaine (mais bien sûr il faudra en enlever un peu plus à la pente pour tenir
dans le petit temps!)
Ces profils à faible courbure pourront être associé à
TPS004 ou TPS4-8.2ù au saumon afin de favoriser les figures déclenchées.
Précision importante : tous ces profils ne sont pour
l'instant que des études théoriques, ils n'ont jamais été essayés en vol! S'ils
sont sur le papier plus performant en de nombreux points que leurs références
MG05 ou Ritz1.30.10 , ils risquent aussi d'être plus délicats à régler , en
particulier le dosage du couplage profondeur => volets risque d'être un peu
plus pointu. Tout cela sera à voir en vol.
Pour compléter ce travail, j'ai recherché s'il existait
des profils du même type dans la base de données Profili. J'y ai trouvé les
profils suivants :
o
Rs001t10 , profil symétrique voisin de TP28-L ou
TP28-opt, il est cependant pénalisé par un Cx min élevé à RE:500.000. A
réserver à de petits planeurs 3D
o
SD8020 , contrairement au précédent ce profil ne semble
intéressant qu'à Reynolds élevé . A réserver à l'emplanture de grands planeurs
o
Rs001m60 profil à faible courbure voisin de TP28-0.66%
mais pénalisé par un Cx plus élevé quelques soit le Reynolds. Il reste sans
doute intéressant pour un petit planeur 3D
Je n'ai malheureusement aucune idée de ce que donne ces
profils dans la pratique.
Planeur polyvalent de 2m40
(fullspan ou quadroflap)
Entre les planeurs plutôt gratteurs et les planeurs
carrément "voltige totale" il y a place pour des planeurs polyvalents
capables de se comporter très honorablement dans la plupart des circonstances,
ce sont en fait les planeurs de voltige les plus courants.
Pour cette utilisation on pourra sélectionner des
profils ayant un Cz+ compris entre 1 et 1.1. L'examen de la liste des profils
répondants à ce critère montre que celle-ci contient à la fois des profils que
nous avons déjà choisis pour notre petit planeur de défoulement ainsi que
quelques profils plutôt gratteurs mais possédant de bonnes capacités en
voltige.
Un tri un peu plus poussé sur les gritères G et Q nous
permet d'affiner notre choix:
COORDONNEES DES PROFILS TP
CONCLUSION
Ce tour d'horizon sur les profils de voltige planeur
s'achève, il aura permis de comprendre que dans ce domaine le "Profil
Idéal", celui qui a priori conviendrait à tous les planeurs de voltige,
n'existe pas. Chaque cas d'utilisation est un cas particulier qui mérite une
étude spécifique. Les différents tableaux Excel, et les paramètres qu'ils
contiennent, facilitent l'approche de ce problème. Il convient de préciser
qu'il ne s'agit là, que d'une approche possible parmi beaucoup d'autres. La
démarche proposée ne prend en compte que quelques points sur les polaires de
chaque profil, elle est donc forcément réductrice et ne saurait constituer
"La Vérité" définitive sur le sujet. C'est avant tout une réflexion
personnelle basée sur quelques équations de base de l'aérodynamique ,beaucoup
d'approximations (voire d'erreurs), un peu de retour d'expérience et pas mal de
choix arbitraires et de recettes de cuisine tout à fait discutables. Pour
relativiser la valeur scientifique de ma démarche, je tiens à préciser que je
ne suis absolument pas aérodynamicien et que le peu que j'ai appris dans ce
domaine l'a été dans le spécial aérodynamique de RCM ! Les remarques, les
critiques et les conseils seront donc les bienvenus. Et si vous avez d'autres
profils à proposer je les inclurai volontiers dans le tableau.
Une chose est cependant rassurante : dans la plupart des
cas les conclusions que l'on tire des ces tableaux recoupent plutôt très bien
la réalité. et les performances observée en vol. Cette constatation me laisse
donc de bons espoirs quant aux performances de mon futur planeur équipé de
profils TP28…. affaire à suivre
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