Présentation de l'ASW22 Michel Clavier Modélisme échelle 1/3.
Introduction
Coutumier des planeurs
de type Alpina, Condor et autres planeurs "passe partout" de taille
respectable, je cherchais une maquette de grande taille qui me permettrait
de voler aussi bien en plaine qu'en pente. Dans notre plat pays et plus
particulièrement dans notre club en Belgique (EAB Thumaides), nous pratiquons
le remorquage en plaine depuis de nombreuses années (plus de 25 ans
d'après le président du club). D'un autre coté, nous pouvons profiter
du merveilleux site de vol de pente du Cap Blanc Nez dans le Nord Pas
de Calais à une grosse heure de voiture. La machine devait donc être
performante en vol thermique, mais devait conserver une agilité certaine
pour le vol de pente. Je connaissais déja les capacités thermiques du
modèle, après avoir vu voler ce planeur à la pente, mes craintes sur
les capacités du modèle furent vite dissipées. Un ami avait acheté 2
kits quelques mois auparavant chez MCM, le deuxième étant laissé à l'abandon
par son premier propriétaire épris par le paramoteur depuis, je décidai
de lui racheter.
Le planeur
L'original fait 22m d'envergure, donc notre maquette fait 7m33 et non 7m50 comme je l'ai déja souvent entendu.
Les ailes sont en 4 panneaux segmentés de la même facon que l'original. Les plus grands tronçons (extérieurs) mesurent 2m50.
Michel Clavier a choisi pour ce planeur un profil Serge Barth SB99A22CO très épaix de 17,52 % à l'emplanture et 13 % au saumon (SB99A22C4)
Ce profil a permis de ne pas trop devoir renforcer les ailes. Il ne me semble y avoir pas de carbone dans les ailes, en tout cas, je n'en ai pas vu
lors de la construction. Le train d'atterissage est à doubles roues (diabolo) comme sur le vrai, d'un poids non négligeable mais bien en rapport
avec la taille de la machine. La masse en ordre de vol est de l'ordre de 14 kg, ce qui reste raisonnable pour un modèle de cette taille.
Une autorisation sera quand même nécessaire avant de pouvoir voler librement, le modèle est en effet à considérer comme un catégorie 2 en raison de son poids.
Construction
Avant
de commencer la construction d'un kit de cette taille, il faut savoir
que quelques mois seront nécessaires. surtout si comme moi, vous n'avez
que quelques heures à y consacrer après le travail. Il faudra donc s'armer
de patience. Au niveau du fuselage, aucun fourreau de clé d'aile n'est
prévu, il faudra donc en mouler un ou s'en passer (clé flottante) et
utiliser 2 tétons de calage de bonne dimension. J'ai pour ma part choisi
d'en réaliser un à partir d'un tube en carton qui a été fibré. L'ensemble
est ensuite choucrouté de chaque coté des karmans, avec un mélange de
fibre de verre hachée et d'epoxy. La fixation du train s'effectue en
suivant le plan échelle 1/1 fourni avec le kit. aucun problème rencontré,
une modification a été apportée par rapport au kit au niveau de la fixation
du servo de train afin de faciliter son démontage éventuel. Ainsi, il
n'y a que 2 vis à enlever pour sortir le train et 2 autres vis pour
démonter le servo. La fixation du crochet, pour ceux qui comptent voler
en plaine, ne posent pas non plus de problème particulier. La verrière
représente à elle seule un travail considérable. Le cadre de verrière
du kit en ABS est un peu léger vu la taille de la verrière. Celui-ci
a donc été renforcé avec du contre plaqué sur tout son pourtour. La
platine radio est réalisée également en contre plaqué. Celle-ci est
en 2 pièces, un cadre extérieur fixé à demeure contre le fuselage et
une trappe intérieure sur laquelle sont fixés les 2 accus. Cette trappe
démontable permet d'accéder à tout moment à l'extrême avant du fuselage,
pour ajouter ou enlever du plomb notamment, mais aussi afin de simplifier
d'éventuelles interventions de réparation par l'intérieur. Le fuselage
a reçu une finition peinture après un dématage et un masticage du plan
de joint. La peinture utilisée est un Blanc Pur de chez PPG ligne 18.
Les ailes
Lors de la commande, il est possible d'obtenir les ailes avec ou sans
les bords d'attaque poncés. Vu la somme de travail déja nécessaire pour
un kit de ce type, la solution des bords d'attaque poncés a été choisie.
Plusieurs solutions s'offraient à nous pour la finition des ailes. Oracover
(cher vu la surface d'aile), Vinyl, fibre de verre + epoxy + peinture,
ou G4 + peinture. Pour ceux qui ne connaissent pas, le G4 est une résine
polyuréthane à un composant. Finalement, la solution du G4 a été choisie.
Cette résine est utilisée notamment pour protéger les boiseries extérieures
des intempéries. Le gros avantage de la solution du G4 est son faible
poids, en effet 500 ml ont été nécessaires pour toutes les ailes y compris
les gouvernes. un autre avantage non négligeable est le prix de cette
solution, une dizaine d'euros pour un litre. Le G4 s'applique très facilement
au pinceau. Ne pas trop en mettre lors du premier passage, surtout si
il n'y a pas de renforts entre le bois et le polystyrène car la résine
peut traverser le bois et attaquer le polystyrène. Après 3 couches de
G4, et quelques heures de poncage, on peut appliquer un apprêt. pour
les plus gros défauts, la technique consiste à mélanger de l'enduit
polyfilla avec de l'enduit cellulosique, le mélange obtenu s'applique
au pinceau et sèche très rapidement. Après un ponçage fin, les ailes
sont prêtes à peindre. Vue la surface à peindre, il vaut mieux disposer
d'un compresseur et d'un pistolet, ou alors faire appel à un carrossier.
Une fois la peinture terminée, afin de gagner du poids, les ailes ont
été poncées à l'eau au 1200 puis au 2000, suivi par un polissage au
Compound Fast Cut de 3M et un lustrage.
Installation radio
-
Pas moins
de 12 servos équipent la machine, Michel Clavier prévoit même 2 servos
supplémentaires pour l'ouverture des trappes du train, facultatifs à
mon avis. Les trappes s'ouvrant et se fermant sans mal avec un simple
élastique. Il y a donc 8 servos dans les ailes et 4 dans le fuselage.
j'ai pour ma part équipé les ailes de servos Hitec. 2 HS 5125MG digitaux
pour les ailerons, 4 HS 945MG pour les grands ailerons et les volets
et 2 HS 81 pour les AF. Ne possédant que 9 voies sur ma FF9, des Y ont
du être placés. Il y a donc un Y au niveau des AF et un autre entre
les ailerons extérieurs et les ailerons intérieurs. Le débattement plus
grand des ailerons extérieurs est obtenu mécaniquement au niveau des
guignols. tous les Y ont été placés dans le fuselage, ainsi les 12 fiches
des servos aboutissent au même endroit. cela peut s'avérer intéressant
pour un passage ultérieur à un recepteur 12 voies. il existe depuis
peu des Y "intelligents" (Magic Box) qui permettent à partir d'une voie
d'en commander 4, en pouvant règler le sens et le débattements. Cela
permet de faciliter la synchronisation des AF et même de brancher un
des accus via une sortie du Magic Box.
- Afin
d'être assez remuant à la pente, j'ai également décidé de ne pas monter
les volets comme préconisé sur la notice, celle ci prévoit la charnière
coté intrados, le volet ne peut donc que descendre. J'ai préféré utiliser
le même principe que pour les ailerons. Les volets peuvent ainsi débattre
vers le haut et vers le bas et un mixage sur l'émetteur permet de
passer en position Fullspan. Les tonneaux devrait donc être faisables
avec un peu d'eau sous la quille. Ce montage permet également d'avoir
un extrados propre, sans aucun palonnier qui dépasse.
- Pour
la profondeur, le plan prévoit un montage avec des renvois d'angle,
cela ne me plaisait guère à cause du jeu que cela peut engendrer.
Le servo a donc été fixé en prise directe à la verticale entre les
2 charnières de la dérive. Ce servo est un Volz micro-maxx, un mini
servo mais costaud et je l'espère fiable!
- Le train
recoit un Hitec HS 75 BB, c'est un servo de train, le débattement
n'est pas réglable sur ce type de servos, par contre, le gros avantage
est qu'une fois arrivé en butée, le servo ne consomme plus rien.
- La dérive
recoit un futaba S9402, uniquement parce que je l'avais déja. Un servo
de 5 kg sur roulement devrait convenir.
- Au niveau
du crochet de remorquage, souvent délaissé, je ne saurai que trop
vous conseiller de mettre un servo assez puissant également, afin
de pouvoir larguer à tout moment.
- L'alimentation
est confiée à 2 batteries de 5 éléments 3300 mah Nimh, des prises
informatiques de type DB9 et DB15 permettent les liaisons entre chaque
tronçons et le fuselage. Des tores de ferrite on été placés préventivement
sur tous les fils de plus d'un mètre.
Le premier vol
Il
a eu lieu en plaine à Thumaides ce dimanche 06 février 2005, par une
belle journée ensoleillée. Le planeur fut mis en l'air par un Tug équipé
d'un ZDZ 50NG. Largement suffisant pour emmener un planeur de cette
taille. Cela s'est bien passé, mis à part un léger problème d'AF récalcitrant.
Le centrage était un peu trop avant et le Vé longitudinal trop grand.
les vols suivants seront consacrés à règler les débattements, et fixer
le centrage. L'aménagement du baquet, la finition du pilote, l'installation
d'un vario ...
(NDLR:
nous attendons la suite des tests en vol ... et plus de photos en vol
aussi ! )
Remerciements
Un certain
nombre de personnes ont été impliquées de près ou de loin dans la construction
de ce planeur. Je tiens à les remercier pour leur aide et les heures
passées à l'atelier. Merci à Dominique et Freddy Delzenne pour les heures
passées à appliquer l'enduit, l'apprêt, les heures de ponçage. Merci
à Jean Michel Ballant pour ses nombreux conseils et astuces, à Vincent
Ongena pour le siliconage des gouvernes, à Philippe Cambier pour l'achat
des servos en Allemagne, à Jean Claude Stoop et Charly pour la peinture,
à Florent Brunelle pour la double alim maison. Merci aussi à Philippe
Cathelain et << Nounours >> pour le remorquage du modèle.
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