Arcalis de B.H.L
Joël Liénard
22/09/2006

J'avais depuis quelque temps envie d'un planeur plus grand que mon MiniJ et quand j'ai appris la sortie de l'Arcalis par B.L.H., j'ai craqué. Attiré par sa forme, intéressé par l'expérience de construction en structure, rassuré par les performances de sa petite sœur la Tito. Et malgré le prix un peu élevé pour un kit où il reste beaucoup de travail.

A la réception du colis, très bonne impression sur la qualité des découpes laser : c'est remarquable de finesse. Toutes les nervures, en balsa ou en contre-plaqué, sont numérotées et les trous de passage des fourreaux de clés et longerons carbone sont percés précisément pour obtenir automatiquement les dièdres. Pour chaque tronçon d'aile ou de stab, des baquettes de balsa sont fournies, avec des encoches où se positionnent les nervures. L'une de ces baguettes ne sert que de chantier et est retirée dès que le coffrage est commencé. Les deux autres fermeront la découpe d'aileron. Tout cela s'emboîte tellement bien que l'on se croirait à monter un Légo. J'en ai oublié de vérifier l'équerrage ! Cette négligence m'a obligé à confectionner une pièce en biseau pour faire joindre correctement les tronçons d'aile. On s'aperçoit d'ailleurs assez rapidement que ce n'est pas du Légo quand il faut user de la poncette. En effet, le laser ne fait évidemment pas de la découpe en trois dimensions : il faut mettre en forme un faux bord d'attaque, puis le bord d'attaque, il faut affiner les coffrages au nouveau du bord de fuite etc... Toutes opérations que les habitués de la construction en structure connaissent. Ce n'était pas mon cas et je reste un peu perplexe quant à la précision du profil ainsi obtenu.

Toujours est-il qu'après un nombre conséquent d'heures de travail j'ai terminé, assemblé et recouvert les 6 tronçons des ailes et du stab. B.L.H annonce 50 heures, j'avoue ne pas avoir compté. J'ai mis 6 semaines de soirées sans télé et avec des W.E. pluvieux. Rien de particulier concernant le montage des servos. Toute la quincaillerie est fournie. J'ai acheté les servos préconisés : des supports en bois sont fournis, découpés aux dimensions exactes avec même les avant-trous des vis de fixation. Vive la découpe laser ! Juste un petit agacement (parce que je n'avais pas le foret du bon diamètre) au sujet des guignols fournis non percés.

Le fuselage est, lui, fourni complètement terminé. Il reste seulement à fixer le tube de queue dans l'emplacement prévu dans l'ogive. La fixation du stab est déjà faite : 3 tiges d'acier sont noyées de part et d'autre dans une pièce moulée autour du tube de queue. Il suffit d'enfiler les deux panneaux du stab dessus. Cela semble très robuste mais peut être un petit peu lourd. A l'inverse, l'ogive est un peu fragile. Après quelques atterrissages pas impeccables, j'ai constaté des fissures alors que les vis nylon n'avaient pas cassé.

Et après tout cela, le vol ! Pour le premier lancé je m'étais assuré le concours d'un aide pour avoir les pouces sur les manches, prêt à corriger la trajectoire. Et j'ai eu le plaisir de le voir partir tout droit, majestueux, sans vrai nécessité de toucher les trims. Mon niveau de pilotage ne permet pas de faire une analyse fine du comportement en vol mais je dirais que le pilotage est facile. J'ai très rapidement osé quelques loopings et tonneaux. J'ai bien apprécié les AF " croco ". Et, moyennant l'utilisation des volets, la capacité de gratte semble très honorable La spirale est assez facile. Et quelle allure en l'air !

Ma seule petite déception est au sujet de la compacité. Il faut dire que j'aime bien les planeurs compacts et que je cherche toujours le meilleur emballage pour les emmener dans le sac à dos en montagne ou dans le coffre de la voiture avec les affaires familiales. L'aile en trois parties faisait partie des raisons de mon choix. C'est d'ailleurs un argument développé par BLH dans sa description de l'Arcalis. Et la, surprise ! Avec une envergure de 2m80, on pourrait espérer 3 tronçons de 94cm. Or le panneau central fait plus de 1m20 ! A peine 20 cm de gagnés par rapport à une aile en deux parties. J'ai bien pensé faire l'aile en 4 parties car le tronçon central est, en fait, construit en deux parties assemblées ensuite. Il serait sûrement possible de faire cet assemblage par clés amovibles. J'ai beaucoup hésité et n'ai finalement pas pris le risque d'une construction moins rigide. Par contre, j'ai profité de la qualité de l'assemblage entre l'ogive et le tube de queue pour ne pas faire le collage préconisé. A la place, j'ai collé une bague pour limiter l'enfoncement du tube dans l'ogive et la fixation se fait par une vis nylon par l'intérieur du fuselage. Cela oblige complique évidemment la transmission des commandes du stab. J'ai utilisé les gaines souples (fournies) jusqu'à la sortie de l'ogive et les ai prolongées par des tubes carbones accouplés par vissage.

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