Tout a bien commencé par une super soirée barbecue chez Philippe Lanes le mercredi soir. Excepté les Derbier qui étaient parti 1 jour plus tôt pour faire du tourisme, l'ensemble des pilotes Français s'est retrouvé à Nice pour pouvoir partir le Jeudi matin très tôt. Là, nous avons eu la bonne surprise de découvrir des t-shirts spécial VR 2008 à nos noms et un superbe drapeau "Team F3F France" du plus bel effet. Philippe avait bien travaillé. Une longue soirée, une nuit courte et nous voici sur l'autoroute direction ............ Aix. Cela commence bien, demi-tour et avanti. Italie, Autriche, ça roule bien jusqu'a Bratislava où nous tombons sur notre 1er bouchon. Un comble, j'avais le souvenir de 2002 de longues routes sans voiture, et là ça ne roule pas. Grosses berlines et gros 4X4 foisonnent. Le pays passe à l'Euro en Janvier 2009 et le train de vie a bien changé. Bref, après bien des ralentissements, nous arrivons, Pierre et moi, les premiers vers 22H (départ à 6h30). Suivent 1/2 h après Philippe et Arnaud. Mathieu et Allan se sont arrêtés à l'aéroport de Bratislava pour récupérer Jean Claude. Ils arriveront tard (ou tôt) dans la nuit. Notre junior Fabien et son père Paul, arrivés la veille, ont réceptionné nos chambres et ont joué le rôle d'hôteliers.

Vendredi

Enregistrement des concurrents, vérification des licences. Les planeurs ne sont pas inspectés, Brano Legersky fait confiance aux constructeurs pour faire les machines aux normes FAI !!! Peut être n'a t-il pas connu les épisodes Big Mach et Skorpion ? On croise des têtes connues. Les Américains sont de suite très chaleureux. Les Anglais plus distants (mais ca va pas durer). Les Espagnols nous sautent dans les bras (pas Inaki).Bonjours polis aux autres équipes. L'après midi est consacré aux vols libres sur la pente nord. La montée se fait toujours en télésièges entre lesquels quelques télécabines ont été intercalées. Matos Français (SIGMA 38), nous sommes en confiance. Les organisateurs ne sont pas là pour le vol libre et c'est chaud. Pas de pince de fréquence, tout en anglais et en N° de canal et parfois 6 à 8 planeurs en l'air : les disciplinés qui annoncent les lancer et les prises de bases et les autres.... pas de nom, les habitués les reconnaîtrons. Nous tâtons l'air et la pente. Pas de bases installées, nous sommes dans la supputation. Mes souvenirs de 2002 les positionnent plus en bas et à gauche que là où nous sommes. Mais bon? Comment savoir. Toujours est-il que la pente n'est pas évidente. Pas de véritable crête, fuyante vers la gauche et se refermant sur la droite par une forêt. Quelques arbres aussi dessous qui guettent l'imprudent " diveur". Un anglais aura le privilège d'inaugurer la taille automnale des sapins. Sans gros dommage pour son planeur qui après avoir tangenté du saumon, atterrira en vrille à plat. Les prévisions météo nous donne la même orientation demain puis changement radical par le sud pour le restant de la semaine. Nous redescendons en fin d'après midi, la tête pleine d'espoir et d'incertitudes. La soirée à Banska Bitrisca nous confirme que la Slovaquie est un pays où la bière est bonne et les filles superbes.

Samedi

Petit déjeuner à 8h00, briefing à 9h00. Notre soirée de hier nous a fait louper la cérémonie d'ouverture et la remise des dossards. C'était annoncé sur le 1er bulletin envoyé par mail aux chefs d'équipe. Mea culpa, j'explique le malentendu à Brano et nous récupérons chacun un sac avec une veste polaire sans manche et une casquette aux couleurs de la VR 2008. Un petit badge fait office de dossard et une série d'étiquettes autocollantes est jointe pour le marquage des machines. J'apprends avec grand plaisir que j'ai le N° 1 et que j'inaugurerai donc cette édition!!! La montée est prévue pour 10h. Nous avons le temps d'organiser un briefing entre Français. Je fais part de mon expérience pour les questions matérielles: ne rien oublier en bas, bien s'équiper contre le froid annoncé par vent du nord, le marquage des planeurs, le dossard/ badge en évidence, le repérage des bases ( je n'ai pas du m'écouter à ce moment là). Je rappelle qu'un run se termine après l'atterro et que les explosions de joie (ou de colère) ne doivent se faire qu'après. Nous élaborons une tactique pour ce début de concours : être prêt au virage et ne tirer qu'au bip. Là aussi j'ai du être absent. Chaque pilote se voit attribuer un aide qui lancera, décomptera, et l'accompagnera sur la zone d'atterro. Le débriefing du vol s'en suivra immédiatement. Ce système a bien fonctionné durant tout le concours, soudant par là toute l'équipe. Nous avons tous eu ( à par Pierre peut être) des hauts et des bas et c'est se travail de groupe qui nous a permis de passer les moments difficiles.

Re-télésiège et direction pente Nord. Le vent est établi et souffle entre 8 et 10 m/s. Il fait 8° et les ombres des nombreux nuages nous glacent. Briançon sans la pluie et le grésil. Notre premier geste et de marquer notre territoire par le planter du drapeau. Cela restera le rituel pour la durée du concours. Deux bambous Niçois superposés, un sérieux haubanage et voilà nos couleurs dans le ciel Slovaque. S'en suit le montage des planeurs et la question primordiale du ballastage. Nous sommes à 1400 m d'altitude, le vent vient légèrement de la droite et les bases sont fuyantes vers la gauche. Nous avions remarqué la veille que la prise d'altitude se faisait sans trop de peine en s'éloignant droit devant mais que les virages manquaient d'appuie. Nous décidons donc de ne pas trop charger les mules. Entre 350 et 500 gr selon les planeurs. Dernier briefing par Brano: définition du plan de sécu et de la zone d'atterro. Départ à gauche. On décale de 5 à chaque Round. Ca y est, le grand moment est arrivé. Mon Évolution tout neuf est fin prêt, chargé à 400 gr, mon coeur lui est à 200. Je m'avance au point de pilotage balisé par 2 fanions. Ca ne va pas. Je ne vois pas la base de droite masquée par une biroute et l'anémomètre. J'avance d'un pas mais ça rappelle à l'ordre derrière. Je me laisse pas intimider malgré le décompte des 30 s et m'explique en Slovaquanglais. Ca marche. Un "dobry" du DC qui arrête le décompte et ils avancent les fanions d'un bon mètre. Non mais .... Avec tout cela, je n'ai pas vu que le point de pilotage n'est pas au milieu des bases. Loin s'en faut. Il doit y avoir 60 m à gauche et 40 à droite et ça va me coûter cher. Mathieu me lance le planeur, ça monte bien en face et je ne remarque pas que le premier bip est anormalement loin quand je sort des bases par la gauche. Je suis euphorique car je sens qu'il y a du bon. Prise de vitesse, re-beep du début du chrono toujours aussi loin, passage 10 m devant, j'incline pour le premier virage de droite et tire au klaxon. Bien Yves... repassage, ça avance vite, incline, attends, attends, attends et m......ça doit le faire là. je tire et pas bip. Rem..... demi tour vent de cul et je dois allonger pour recouper cette satanée base. Le 2ème virage de droite se passe bien mais je me suis éloigné de la pente et il faut aller encore plus loin pour couper la gauche et je me fais avoir encore une fois. Je fini mon run en 57s avec 2 coupes. Du grand Yves. Le N° 2, un Tchèque, fera un 44 juste derrière. Je peux avoir des regrets. Un Joker d'entrée.

Nous avons fait 5 manches ce jour (autant qu'en Écosse en une semaine il y a 2 ans). En fait, elle était très technique cette pente: Vent de droite, bases fuyantes vers la gauches, la portance n'était jamais au même endroit. Un coup sur la simili crête, un coup loin au trou. Les virages aussi posaient soucis.Ca passait une fois, deux fois, puis sans savoir pourquoi plus d'appui, planeur arrêté.Ca ressemblait pas à un thermique qui passait, mais plutôt à la dynamique de la pente qui changeait? Un autre problème était l'inconstance des juges de base. Ils changeaient très souvent. Certains étaient rigoureux, les autres très aléatoire. Un coup devant, un coup derrière, une certaine clémence pour les concurrents Tchèques et Slovaques. Et que dire du père du junior local qui s'y collait que pour son fils? Il a fallut une explication au jury et des "surveillants" pour remédier à tout cela. M'étant mis souvent derrière les bases ce jour là, j'ai pu constater le phénomène suivant: Ca virait loin derrière. Était ce la difficulté de prendre des repères? Était ce l'irrégularité des juges de bases ? Ou l'absence de certains "cadors" de la catégorie? Toujours est-il que des gars comme Kévin Newton ou Espen Torp n'anticipaient pas du tout. Même les Autrichiens qui tournaient au cordeau en Écosse, passaient là 5 à 6 mètres derrière. Je me dis qu'il y a quelque chose à faire pour nous les Frenchies. Arnaud qui vole sur Elitta avec stab Martinet fait 5 runs en sub 50 et se paie même un 1000. Il finit 1er Moi, malgré encore une coupe au 2ème run, j'améliore mes chronos, j 'assure à gauche et anticipe à mort la droite et finis la journée par un 44. Je suis 12 ème. Pierre, très régulier les 4 premiers vols (48,48,49,49) finit par un 52 dans du moyen.Il est 14 ème. Nos autres pilotes se battent dans du très moyen. Allan a un gros problème avec la base de gauche qu'il coupera régulièrement. Leur classement provisoire n'est pas à la hauteur du potentiel. A noter la 23 ème place d' Espen et la 33 de Kévin qui montrent bien les difficultés du jour. C'est fini pour aujourd'hui. Les résultats provisoires tombent peu après notre redescente à l'hôtel. Sourires et grincements de dents se mélangent dans la bière qui rassemble tout le monde. Les prévisions ne sont pas très bonnes pour demain: grand beau avec peu de vent du sud.

Dimanche

Tout le monde est sur le pont dés 07h45 pour le petit dej.Les gens commençant par se connaître, les bonjours s'internationalisent: Dobry den, morgen, morning, hola, konishawa .... après ça se complique. Les phrases du type " mon planeur manque d'appui dans les virages" ou " mon profil TP 00000 marcherait mieux à 200 000 reynolds" trouvent vite leur limite en Slovaque ou en Norvégien. Heureusement qu'Allan, avec son parfait Anglais nasillard, nous sert d'interprète. 1er briefing à 9h. Brano nous annonce que le vent de sud n'est pas encore établi, qu'une équipe est montée avec l'anémomètre et qu'il fera un point météo toutes les heures. 10h report à 11h. 11h report à 12h. Ca y est le vent souffle de 3 à 4 m/s. C'est le branle bas de combat. Quand nous arrivons sur la pente nous constatons que les locaux, les Tchèques et les Autrichiens sont sur place depuis au moins 1 h a faire des bases. Pas très sport ça. Le temps de monter nos machines pour tâter l'air et la fin du vol libre est proclamé. Ca me reste un peu en travers. C'est la dernière fois que nous nous ferons avoir sur ce point. On se refait un French briefing autour du drapeau. Re-repèrage des bases qui sont plus conformes que sur la pente Nord. Celle de droite est sur un promontoire rocheux qui s'avance dans le trou. Gare aux modifications de profils en vol !!! Elle est doublée par une immense croix qui devrait veiller sur nos machines. Par soucis d'équité religieuse, il y sera rajouté une étoile de David et un croissant de lune. N'ayant plus de place pour Bouddha, la délégation Indienne quitte le concours. Non, je déconne, effacez de " Par soucis....jusqu'à concours". Celle de gauche est en arrière par rapport au point de pilotage. Encore un piège a éviter car le plan de sécurité en devient très compliqué. En fait le profil (vue de dessus) ressemble à la pente Nord de Vernègue. Je fini ce briefing par le rappel du marquage des planeurs car il est évident qu'avec ce vent très léger, la plupart de nous allait changer de monture. Il serait idiot de se prendre une pénalité pour une étiquette manquante. Puis vient la question du ballastage avec une réponse évidente: 0 ballast. Début du 6 ème round par le dossard 26 , un Tchèque. Philippe qui est N° 29, est très inquiet des conditions de vent.A la limite des minima avec du + ou - 30° par rapport à l'axe de la pente. Il craint que les 1er a voler soit très pénalisé. En fait cela restera comme cela toute la journée pour une manche qui n'aurait jamais du être valide. Jugez vous même: meilleur chrono 43, le pire (c'est moi) 92. Plus de 15 revols, certains ayant fait 3 ou 4 essais. Espen Torp se fait un 70 et Chris "Target" un 72. Maslo Mariam, le fabriquant de l'acacias fait 75.

Quand Philip Stary fait péter un 1000 en 43, son frère jumeau David se paie un 0 pour diving. Pour les Français, c'est assez mitigé. Arnaud, qui est passé sur son Martinet, fait un très beau 46 et conserve ainsi sa 1ère place provisoire. Son moral est au plus haut, d'autant qu'il n'a pas encore grillé de joker. Pierre, Philippe et Mathieu ,lui aussi sur Martinet , confirment leur remontée. Les questions commencent a fuser sur le Coco's concept. Les Américains et même Kévin Newton se disent impressionnés par la bête. Ce n'est qu'un début. Pour Fabien, Jean Claude (dans une moindre mesure), Allan et moi c'est l'enfer. Je pars sans pouvoir monter et je rentre donc dans les bases sans vitesse. Chaque virage est sur des oeufs. Je passe en position "gratte" pour avoir un peu de volet et de la dérive. Je pense un moment me laisser descendre et jouer le revol sur la règle du diving, mais c'est trop risqué car le DC me mettra à coup sur un 0. J'espère donc le revol pour manque de vent, mais cette satané girouette tourne toujours et ne prévient pas quand le vent est en dessous des 3 m/s. Elle bipe seulement au bout des 20 secondes. Pas facile de temporiser.Je trouve un peu d'appui dans le 7 ème virage et je repasse en position "vitesse" pour espérer grappiller quelque secondes, et là ma main droite, lâchant l'interrupteur des phases de vol, accroche le manche et mon Évolution tourne avant la 8 ème base. Demi- tour toujours limite, une coupe pour 10 secondes de jeté en l'air. Je pose et constate qu'une petite chenille est accrochée à l'aile Je plaisante (rire jaune quand même) avec le team Anglais en leur disant que je vais demander un revol pour corps étranger. Et là l' humour Anglais frappe: Kevin m'explique que cette chenille a dû me rattraper en vol !!! Je passe le reste du round a compter les revols, puis les revols de revols en espérant arriver au nombre de 22 (encore ce chiffre) ce qui annulerai automatiquement ce round.

Quelques interruptions du vent me laisse aussi un autre espoir mais en vain. La manche se fini après 3 h de torture et l' organisateur annonce la fin de la journée. Descente à l'hôtel pour l'attente du classement provisoire qui ne tarde pas a arriver: Arnaud 1er, Pierre 11 ème (+3), moi 13 ème malgré ma chenille (-1). Philippe remonte en 16 ème(+4), Coco est 24(-5), Mathieu 29 fait la meilleure opération en gagnant 6 places.Fabien 33 (-4) et Allan 40 (+2). Par équipe FRA1 est 3 et FRA2 est 5. Le gros chantier du soir est entreprit par Philippe. Il a analysé les vols de Fabien et le persuade de passer sur Aris.Travail de remotivation de notre junior et de réglage du planeur qui sort d'une "grande visite". Rdv est prit demain matin pour monter plus tôt et faire voler la bête.

Lundi

On se retrouve autour du traditionnel petit déjeuner. L' ambiance est toujours bonne: les biens classés se raccrochent à leur position et les autres s'automotivent en se disant que nous avons fait que 6 manches et qu' il en reste au moins une vingtaine a faire. Les prévisions du jour sont encore faibles et la crainte de revivre les événements de la veille plombe un peu les sourires. Le briefing de 9h confirme le sud de 3 à 4 m/s mais nous prenons la décision de monter à 10h. Et là, comme par hasard, on tombe sur du 5 à 7 m/s déjà établi. Étonnant non? Bien sur, nos amis Tchèques, Slovaques et Autrichiens sont aussi présents. Mais aussi les Anglais, Américains et Espagnols qui ont aussi compris la leçon de hier. Cela nous permet de faire quelques vols de réglage et d'essayer plusieurs ballastages.Malgré ma contre performance de la veille, je vole toujours sur mon Évolution tout neuf encouragé par les derniers chronos du dimanche. Après plusieurs vols, la décision est unanime dans le clan Français: il faut rester léger. C'est le Tchèque N° 31 Radovan Pitch, qui entame les vols de la journée. Il fait un 54s dans un run sans faute qui prouve encore la légèreté des conditions. Bien que moins irrégulière que dimanche, cette manche va encore faire bien des dégâts.

On a vu des 55 à 60 s pour des vols corrects mais quand Marian Maslo, le concepteur de l' acacia, tombe un 42s dans une belle bulle, tout en faisant des Km après chaque virage, certains visages se sont décomposés. Kévin Newton lui aussi reprend des couleurs grâce à son meilleur vol du concours. Il a enfin du bon et en profite. Il vole à 30 mètres de la crête, passe sur le dos à chaque virage et tire en anticipant ce qu'il faut. Résultat 42 et des brouettes, soit 999 pts. Des pilotes comme Espen Torp ou l' Américain Chris Behm se font des Sup60 sans coupe. Il faut dire qu'Espen persiste a voler sur un RaceM visiblement trop chargé, espérant sans doute pouvoir faire de l' Energy management. Mais quand on arrive pas a monter.... Nous ferons en tout 3 manches ce jours. Les deux dernières sont moins loterie, mais c'est encore les mêmes qui auront du bon.Pour preuve Marian qui fait 1000 et 975. Sacré journée pour lui. Pour nous, c'est encore mitigé. Les deux meilleures opérations sont faites par Philippe et Mathieu.

Le premier commence doucement mais se fait un super 44s et assure le 3 ème meilleur chrono de la manche. Bon pour le moral. Mathieu lui fait dans l'hyper régularité : 51, 51 et 49s. Il va remonter fort au classement ce soir. Pierre assure aussi avec 50, 51 et 51s . Ils auraient pu être sponsorisé par "qui vous savez", 1 dose d'eau pour 5 doses de R...... C'est moyen pour Coco, qui paradoxalement maîtrise moins bien son Martinet que ses coéquipiers. Fabien qui est passé sur Aris vole encore comme si il avait son Furio. Une petite séance avec Mat et Phil réglera cela en fin d'après midi. Allan et moi passons encore une mauvaise journée. Je fais encore une coupe au 1er vol . Après l'atterro, je jure solennellement devant toute l'équipe, que se sera la dernière du concours. Allan doute de lui, de son planeur,des juges de base et de sa bonne étoile; Dur dur. La plus mauvaise opération( à par moi) est pour Arnaud qui, non seulement fait un mauvais chrono à la dernière manche, mais se paie en plus un plan de sécurité. Va -t-il retomber dans ses travers ? Bon, redescente à l'hôtel pour les résultats: Arnaud 5 (-4), Pierre 12 (-1), Philippe 15 (+1) Mathieu 20 (+ 9), Coco 23 (+1), moi 27 (- 14), Fabien 35 (-2) et Allan 38 ( + 2). Bières et descente en luge ( à roulettes) pour maintenir le moral et à demain....

Mardi

"Il faut que je te parle". C'est ainsi qu'a commencé ma journée. Je vois bien à la mine sérieuse de Mathieu que c'est important. Philippe est juste derrière et il rigole pas lui non plus. Aïe, aïe, qu'est ce que j'ai encore fait ? ou pas fait?. Je fais des efforts de mémoire et me rembobine la journée de hier.Tout est clair jusqu'à la soirée . Après, l'abus de la soupe locale ( a moins que ce soit la boisson?) brouille un peu les images. Bon, je donne ma langue au chat. What's up? " Il faut que tu change de planeur, ton Évolution (le jaune) ça va pas". Philippe confirme ( il volait derrière moi à la Banne)."Le bleu, lui va bien. Il rentre et accélérer fort. Le jaune non. Il plafonne en vitesse et s'écroule dans les virages. Surtout dans les petites conditions" Et tous les deux de concert: "Passe sur Alliaj, petit temps encore aujourd'hui, tu seras plus à l'aise". Ouf, c'est donc ça? Double soulagement pour moi.Je craignais une nouvelle plus grave et ils me donnent la force d'accepter le verdict que j'avais enfoui profondément derrière mon amour propre. Merci les gars.Ca c'est du travail d'équipe. Le briefing confirme les prévisions météo: 3 à 4 m/s toujours de sud. Nous montons tous avec l'appréhension d' une journée encore catastrophique et moi avec un Alliaj en plus. Et c'est le bis répétita du dimanche.

Une seule manche "méga loterie" qui va du 47 (Kyle Paulson) au 86 par son compatriote Chris "target". La manche commence par un coup de théâtre: Philip Stary vole dans du très mauvais. Sans doute pour essayer d'avoir un revol "météo" (20 s consécutives avec moins de 3m/s de vent) il temporise entre 2 bases et entame une spirale avant de passer la base de gauche. Le juge n' a pas compris la manouvre et croyant que celui-ci avait obtenu ce fameux revol, ne bipe pas !!! Philip obtient donc ,de facto, son revol par erreur du juge. Ca râle dans l'assemblée. Pendant que le pilote incriminé se pose, Brano intervient et annonce que cela ne sera plus toléré. Il y aura une justice quand même. Philip Stary ne fera qu'un 76s sur sa seconde tentative et là ,c'est l'humour Français qui frappe: plutôt qu'un huée qui aurait mis immanquablement une mauvaise ambiance, nous choisissons de l'applaudir chaudement. Effet garanti !!! De toute façon, cette manche n'aurait jamais du être comptabilisé.Kévin fait 65s, Espen 75s, Mr Acacia 75s, David Stary 82s,du grand n'importe quoi. D' autres s'en tire mieux. Gerardo Plaza tombe un 48 s et remonte à la 20 eme place. Chez nous, seul Pierre fait une excellente opération. Il assure un 50 s qui le fera remonter à la 5 eme place du général ce soir. Fabien commence a maîtriser son Aris et fait un 56 s sans trop gâcher. Il remonte sur les autres juniors.

Quand vient mon tour, j'en mène pas large. Je vole derrière Chris "target" ( c'est son surnom car il remorque des cibles pour la Navy) qui vient de faire un 86s. L' Alliaj "full hélium", est fin prêt. J'ai pu faire un vol avant le début de la manche pour me le remettre en main. Passer de 3.13 d'envergure à 2.80 n'est pas simple pour la visualisation et donc l'anticipation. D' autant que j'ai promis fermement que je ne couperai plus. Je temporise un maximum pour laisser le temps au"bad air" de Chris de partir. J 'attend que le DC m'appelle pour aller au point de pilotage puis laisse encore filer 20s (sur 30) avant ,d'un hochement de tête, faire signe à Mathieu de lancer la bête. Ca monte moyen mais régulièrement. La dégueulante et derrière. J' attaque la première base correctement , incline et tire. Ca bipe, mais sur le retour, signe que j'ai du encore jouer avec le feu! Des Hoooo! et des Haaaaa! confirment l'information. Fabien ,qui était derrière le juge de gauche à ce moment, me dira plus tard, que je n'avais pas franchi la base pour 20 cm.Ca ira pour les autres fois!!! Après j'assure. Je serre bien la pente pour profiter de la dynamique et anticipe, mais avec un peu de marge, les virages. Un hommage à Alexis Maréchal en quelque sorte. Mon vol sera sanctionné par un 59s,chrono moyen mais j'ai pas gaché et c'est là l'essentiel. Allan fait le même chrono en se sortant aussi les tripes.On a plus rien a perdre tous les deux, alors on se défoule. Arnaud galère encore et prend un 60s mais il y a eu tellement de casse avec le haut du tableau, qu'il reprend la 2 eme place du classement provisoire. Suivent Coco 64s Philippe 65s et Mathieu 69s. Eux aussi limitent les effets au classement pour les mêmes raisons. Demain les prévisions de vent sont à la hausse et notre moral aussi.

Mercredi

Rounds 11 à 14 Pour finir je vais grouper les événements des 3 derniers jours. En effet la météo y a été identique: vent du sud soutenu.4 manches par jour et des chronos assez homogènes. Toutefois, deux faits importants de la veille: 1) Pierre Rondel nous a envoyé, en plus des ses encouragements, une caisse pleine de thermiques. 2) Brano Legersky a annoncé que le concours allait se terminer 1 jour plus tôt.

Le colis de Pierre est bien arrivé. Les condtions sont enfin régulières. Même sans bulle et en pilotant correctement nous pouvons assurer de bon temps. A ce jeux, Pierre Platon, Philippe et surtout Fabien s'en sortent le mieux. En effet notre junior est en grande forme. Il pilote enfin son Aris comme un Aris et cela devient fumant. Il se paie même le luxe de faire le meilleur chrono de la manche 12. Un 1000 qui va le mettre en tête du classement junior jusqu'à la fin. Philippe Lanes s'éclate bien aussi ce mercredi.Il fait 3 superbes runs (47, 48 et 47). Prise d'altitude, trajectoire et anticipation parfaites. Il ne gache rien.Ses yeux pétillent de plaisir et il se retrouve dans le Top Ten au provisoire. Enfin Pierre continu a nous sortir le grand Jeu. 2 X 44s, un 46 le propulsent sur le podium provisoire.Malgrés cette pression, il ne faiblit pas. il prend des riques, frolant quelques fois la coupe à la base.Mais il a toujours le bon coup d'oeil. Alors que certains ( comme moi en l'occurence) sont déjà sur le retour quand ils réalisent que le juge n'a pas bipé, lui le sait quand son planeur est encore sur la tangente du virage. Un petit coup de profondeur a piquer et le tour est joué : Biiiiiip!

Pour le reste de l' équipe, c'est plus mitigé. Arnaud craque un peu. Il fait deux bons runs ( 48 et 44) mais gache dans les deux autres. Il frole encore le plan de sécurité et se fait des coupes dans les 2 autres manches. 53s et 55 s qui ne pardonnent pas. Il pert 3 places et se retrouve 5 ème au provisoire. Mathieu continu sa remontée avec 2 bons 48s et Allan commence a retrouver sa confiance et grapille encore 2 place au général. Pour ma part j'ai enfin du bon sur 2 vols mais je gaspille 1 fois par trop de précipitation: sentant le gros thermique passer, je demande à Mathieu de lancer mon planeur a peine arrivé au point de pilotage. Manque de bol, le directeur de course est en train de noter le temps de " Target " et n' appuie pas sur le bouton Start quand l ' Evolution prend son envol. Celui-ci , full ballast, monte allègrement confirmant la méga-bulle. Le DC se manifeste et me fait comprendre mon erreur. Je sorts les "crocos" et repasse à hauteurs des yeux. Au OK du DC, je repasse en position "thermique" et le planeur remonte de plus belle. Ouf, la bulle est toujours là. Mais ca grogne derrière. Quelques concurrents sont juste derrière le DC et manifestent du mécontentement. Un officiel du Jury tranche et réclame un revol de ma part. Et m....., je vais me poser laissant le bon air au pilote suivant qui se tape un 40. Quand je revole à la fin de la manche, les conditions ne sont plus les même et mon 50s me laisse bien des remords!!! Dans l'ensemble on ne s'est pas trop mal débrouillés. FRA1 est 2ème et FRA2 toujours 7ème.

Jeudi

Rounds 15 à 18. Je monte 1 heure plus tôt pour valider mes ballasts. l'Alliaj à 400gr, l' Evolution Bleu à 600gr et le Jaune à 800gr. On fait la queue au point de pilotage pour faire quelques bases en vols libres. Alors que je suis 3 ou 4 ème , tout va bien. Le planeur est trés haut et je vais pouvoir faire siffler les saumons. Mais, alors que mon tour approche, les conditions faiblissent et je pars avec 20 à 30 métres d'altitudes pour 3 bases de m...... Je me remet à la queue et ca remonte!!! Tout cela 3 fois de suite. Faut que je me fasse une raison, c'est pas ma semaine. Je prends la résolution suivante. A chaque fois qu'un concurrent Français passe, je m'éloigne de la pente pour conjurer le sort. Les autres concurrents ne comprennent pas mon manège. Ils pensent que c'est ma prostate qui me joue des tours. Ma stratégie marche bien avec Pierre. Il fait même un 1000 dans la 3ème manche de ce jour. 3 autres bon chronos et il gagne encore une place : 2ème au général. Arnaud fait comme hier: 2 bons vols et 2 moyens. Il sera 7 éme ce soir et gardera cette place jusqu'à la fin. Philippe lui, craque ce jour. Je pense qu'il a du trés peu dormir la nuit dernière tout excité de ses performances de la veille et cela se ressent. Il subit ses vols, fait même une coupe ou deux. 53, 52, 50 et 54 et c'est 4 place de perdues. 13 ème. Mathieu est de mieux en mieux. Il assure dans le moyen (2X 50s) et fait un super 45s et 47 s. Il impose la "Caussolienne", position trés particulière de pilotage qui consiste a fléchir les jambes du coté du planeur et de l'accompagner dans un mouvement de va et viens. Une sorte de " Aka" en fait. Le Martinet fait de plus en plus parler de lui. Nous apprendrons plus tard que François Lorain qui apparaît en tant qu'usineur du pré-moule dans les différents blogs, est même contacté pour des commandes! Mathieu gagne 9 places. C'est bon pour le classement de FRA1. Jean Claude assure bien aussi. Son Martinet, le premier a etre sorti du moule je crois, est un peu trop souple et est moins performant que les 2 autres. Il a du mal aussi avec ses ballasts. Pas assez de recul pour avoir le bon jugement. Il fait 2 bons runs (47s et 50s) et 2 moyens mais remonte quand même de 3 places. 23 ème. Fabien se fait de grosses frayeurs avec son Aris. Il a de bonnes conditions mais ses trajectoires sont beaucoup moins propres que hier. Il frole par 2 fois le plan de sécurité mais sans conséquence. On met ca sur le compte du stress mais il s'avérera, bien plus tard, que c'est sa commande de profondeur qui donnait des signes de faiblesse. Une ancienne réparation qui était en train de lâcher. Il fait 2 bons chronos mais aussi 2 mauvais. Il est très énervé et passe beaucoup de temps loin derrière la pente, pour se calmer les nerfs. Il retrouvera le sourire ce soir car il reste 1er junior au général. Je vous passe mes runs car ils sont conformes à mes vols libres du matin. Je m'éclate juste sur un vol avec un joli 47s. Je bouge pas au général. 28 ème. Allan lui, par contre a retrouvé la vista. Il a du bon et ne le gâche pas. Des anticipations de folie à chaque virage. Nous avons quelques photos de Paul (le Papa de Fabien) qui mitraillait aux bases. Sur certaines, le fuseau de son planeur est bien à l'extérieur de la base, mais pas le stab en V !!! Et cela plusieurs fois de suite. Il nous fait du 49, 46, 49 et 49s qui le fait remonter de 5 places au classement. Par équipe, FRA1 et FRA2 ne bougent pas. Par contre, USA1 est maintenant 1ère. Ils ont gazé aujourd'hui.

Vendredi

Rounds 19 à 22. C'est le dernier jour. Le vent du sud a encore monté d'un cran. On va pouvoir encore plus charger les planeurs. En résumé et par ordre de classement final. Marian Maslo se fait encore 2 X 1000 dans des gros thermiques. Il fini 1er Radovan Pich qui avait un peu craqué la veille (il a même fait une coupe) se ressaisit bien aujourd'hui et fait 4 supers vols. Il est second. Pierre, toujours sous pression, se bat avec du trés turbulent et fait 44, 45, 45, 44s. Il est sur que si il avait eu les pompes de Marian ??? Il est 3ème au général. Du jamais vu pour nos compatriotes à la VR!!! Arnaud fait 41, 47, 47 et 44s. Il finit 7ème au classement ce qui constitue aussi une jolie performance. Mathieu fait de loin, ses meilleurs runs. Il fait aussi un 1000 (38s) dans la 21 ème manche. 42, 41 et 43s pour le reste. Le Martinet est a son top et confirme son énorme potentiel.Je pense que c'est le planeur qui aura le plus marqué les esprits sur cette édition. Mathieu, qui rit et piaille comme un gamin de 10 ans, est 11 ème. Sa performance du jours permet à FRA1 d'être 1ère du classement par équipe devant USA 1 et AUT 1 . Cocoricoooooooo!!!

Philippe a du mieux dormir cette nuit. Il fait 42, 45, 47 et 45 s dans cette dernière journée. Il finit 15 ème. Pour une première participation ,c'est aussi un bon résultat. Jean Claude assure avec 47, 46, 47 et un excellent 42. 23 ème au général. Fabien qui a retrouvé une profondeur correcte sur sa machine fait 43, 42, 47 et 44s. Il a impressionné les autres concurrents de part sa maitrise malgré sa jeunesse. Il confirme sa 1ère place Junior. Re-cocoricoooooo!!! Allan me passe devant avec ses 46, 43, 49 et 40s. Il est 28 ème. Et moi 46, 44, 50 et un beau 41s pour finir cette VR à la 29 ième place.

Epilogue

La meilleure leçon que j'ai pu tirer de cette extraordinaire aventure est que la Viking Race est avant tout une épreuve d'équipe. Affronter 36 h de trajet en voiture, 43 autres concurrents tous venus pour gagner, des conditions de vols allant du 3m/s au 20 m/s et 6 journées de compétitions consécutives ne peut bien se faire qu'avec un esprit de groupe. La victoire individuelle ne peut s'obtenir qu'en visant la victoire par équipe. Et c'est là que prend toute la signification du poste de " team manager". Ce rôle m'est revenu en tant que plus ancien des sélectionnés et du fait de ma connaissance du site. Je l'ai assumé du mieux que j' ai pû mais avec beaucoup de lacunes. C'est sans doute pour cela que dans les catégories donnant droit à des Championnats du Monde , le chef d'équipes n'est pas un concurrent et est désigné par la FFAM avec des critères supplémentaires comme la bonne connaissance des instances nationales et internationale des différentes fédérations et la pratique de l'anglais. Pour en revenir au F3F, il ne faudra pas oublier cette leçon pour la prochaine édition de la Viking Race qui aura lieu en France n 2010. Car il serait facile de tomber dans des travers "individualistes" du fait d'être en terrain connu. Je reste persuadé que le meilleur objectif a nous imposer pour cet événement est de conserver notre titre par équipe et de se donner les moyens d'y arriver: forme physique, matériel au top, organisation sans faille et entraide omniprésente. Les résultats individuels suivront....

Résultats individuels:

Résultats par équipe :

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