Variations sur un FOX (suite)

Variations sur un FOX (suite)

Par Daniel VAN INGELGEM

	Après le gros travail de modification des ailes et qui a fait l'objet du précédent article, je suis passé au fuselage qui était , à l'origine, le but premier des modifications. Le premier travail fut la pose d’une âme de dérive constituée d’un sandwich CTP-balsa-fibre qui descend jusqu’au fond du fuselage garantissant une rigidité correcte de cette partie fixe de dérive verticale.
	La suite a été la construction de la poulie de renvoi de la commande de profondeur et des poulies de commande de la gouverne de direction. Après avoir essayé diverses solutions et fait de nombreux essais, mon choix s'est fixé sur des poulies en aluminium. J’ai donc confectionné des poulies en partant d'une tôle d'aluminium de 5 mm de récupération dont je disposais. Beaucoup de travail de façonnage car, comme la majorité je suppose, je ne possède pas de matériel spécifique pour ce type de travail (tour). Mais, avec une perceuse sur pied, on parvient à ses fins avec un peu de patience. Je verrai ultérieurement à essayer d’autres matériaux.
Pour chacune des commandes, les câbles en provenance des poulies attaquent, côté servo, un palonnier intermédiaire en fibres afin de ne pas tirer directement sur l'axe des servos et ainsi d'éviter des contraintes supplémentaires sur l'axe de celui-ci. Le servo de profondeur a été placé horizontalement sur un support adéquat de telle sorte que son palonnier se place verticalement dans le plan de la poulie de profondeur; de cette façon, les câbles de direction et de profondeur vont se croiser dans deux plans différents sans risque de se toucher et la traction des câbles se fait dans l'axe de la poulie. Les servos utilisés dans les deux cas sont des S3305 et toutes les chapes utilisées sont en 3 mm pour ces commandes sollicitées par des efforts relativement importants lors d'une utilisation en voltige.
	La commande de la gouverne de profondeur ne pose pas de problème particulier; la place nécessaire ne manque pas dans le tronçon arrière du fuselage.
La tige de commande entre la poulie et le guignol de profondeur est en inox de 3 mm et comporte deux chapes à boule permettant ainsi une transmission sans jeu entre la poulie arrière et la gouverne mobile de profondeur. Le câble de profondeur est bien entendu rendu solidaire de la poulie de renvoi. Le jeu résultant de cette commande par poulie est quasi nul et ne dépendra que du jeu éventuel des pignons de servo. Si la commande de profondeur n'a pas posé de problème particulier, la commande de direction a demandé de nombreuses heures d'essais divers agrémentées de quelques noms d'oiseaux bien choisis ...
	Je suis d’abord parti sur le principe de deux poulies par brin de câble provoquant un double renvoi de 90° sur chacun des câbles venant de la gouverne. La mise en œuvre étant trop fastidieuse, j’ai abandonné ce système qui demandait du poids supplémentaire et alors essayé de simplifier le système. J'ai opté pour un système plus simple à une seule poulie par brin de câble et donc un seul renvoi avec un angle très ouvert obtenu grâce à un positionnement judicieux du servo de direction afin d'éviter les frottements du câble sur l'arrière du fuselage. Le câble attaque, bien entendu, toujours le guignol de direction à 90° .
Cette commande par câbles et la gouverne de direction allégée, ont permis d'économiser pas mal de poids à l’arrière et donc pas mal de lest à l'avant et d'obtenir un bilan de poids très favorable soit ici 8950 grs pour le planeur en ordre de vol malgré les modifications. Autant utiliser du poids pour renforcer le planeur que de devoir mettre du plomb à l'avant inutilement !
Le vol d'essai a eu lieu en pente par un vent très important en rafales et une température polaire ! Des conditions limites donc pour un premier vol, pour pouvoir juger de façon précise des qualités de vol ou même commencer à effectuer les réglages. Mes premières impressions sont malgré tout très positives ; le planeur a un vol très doux et se pilote de façon très précise ; la précision de la commande de profondeur par câble est surprenante. Même dans les turbulences importantes présentes lors de cet essais, le planeur est bien stable sur sa trajectoire et son pilotage reste facile et sécurisant. La combinaison des aérofreins à lames et des crocos apporte un confort d'atterrissage indéniable pour des vols en montagne où souvent la surface disponible pour l'atterrissage est restreinte, bien souvent mal pavée et avec une approche quelquefois difficile. La combinaison des flaps et des ailerons en voltige, déjà expérimentée sur un SWIFT et un ASW15 apporte des possibilités supplémentaires de modulation des différentes configurations de vol moyennant un réglage le plus précis possible des interactions entre les différentes commandes et des débattements respectifs. Le couplage profondeur-volets procure de même des possibilités très intéressantes en voltige à condition de régler patiemment les paramètres de couplage en fonction des différents éléments. Se reporter aux excellents articles de Thierry Platon sur ces sujets.
	Un bilan donc très positif pour l'instant au vu de ces premiers vols dans des conditions difficiles. Cette première impression demandera à être affinée afin de quantifier exactement les avantages apportés par toutes ces modifications de la machine de base dans les différentes phases de vol. Nous verrons, à l'issue de cette saison de vol la tenue dans le temps des différentes modifications ainsi que les avantages ou inconvénients éventuels apportés par ces variations du kit de base en sachant que le but essentiel était l'obtention d'une machine de voltige capable de passer sans trop de contraintes ni limitations la voltige actuelle. Vidéo du vol d'essai