Arcus de Robbe

Pierre Rondel
25/11/2006

Introduction

Robbe, avec le Silence, puis le Ranger, avait ouvert la voie des Planeurs/Motoplaneurs en EPP ou équivalent. En effet, combien de débutants on fait leur premières armes sur ce petit planeur attachant, et tellement tolérant, mais aussi résistant, soit en plaine, soit à la pente avant de passer à l'étape suivante. Je vous propose de découvrir aujourd'hui le " fils spirituel " du Silence, j'ai nommé l'Arcus, un planeur électrifiable en Arcel.

Que renferme la boite ?

IMG_2313Sans pour autant renier sa filiation, tout un monde sépare l'Arcus du Silence : Il s'agit d'un planeur 3 axes (et 4 servos), avec un profil beaucoup plus fin, de l'allongement, des ailerons bien dimensionnés, une verrière. Avant de découvrir le contenu de la boite, il est important de signaler que cette dernière possède une poignée, et c'est un détail important car cela veut dire que l'on pourra l'utiliser comme boite de transport. Cette précision étant faite, ouvrons donc cette belle boit en carton d'où on sort :

Toutes les pièces sont moulés en Arcel qui serait, selon les infos que j'ai trouvé sur le net, un mélange de 70% polystyrène et de 30% de polyéthylène, permettant d'approcher la résistance de l'EPP (polypropylène), mais facilitant un moulage de qualité, contrairement à l'EPP, plus difficile à manipuler. La qualité de moulage par injection est bonne et donne un bon état de surface. J'ai noté cependant une différence d'épaisseur des bords de fuite entre l'aile gauche et l'aile droite, heureusement sans conséquence aucune pour le vol.

L'Arcus se distingue de la concurrence par les particularités suivantes : Il n'existe qu'une seule version, planeur ou moto planeur au choix. Il suffit de couper le nez et d'ajouter un berceau en ABS fournit dans le kit pour l'équiper d'un moteur brushless LRK, alors que le logement pour la batterie existe déjà par défaut. Robbe vend d'ailleurs un kit d'électrification qui contient le moteur, le contrôleur et un accus Lipo, ainsi que l'hélice. Le fait que le berceau soit fournit d'origine dans le kit permet cependant à chacun d'utiliser une autre configuration, à sa convenance. C'est une excellente initiative.

Le fuselage, composé de 2 demi coquilles est déjà assemblé. Il s'agit généralement de l'étape de construction la plus pénible dans ce genre de kit, donc là aussi c'est un plus indéniable. L'avant de fuselage cache d'ailleurs un insert en plastique au niveau du plan de joint sans doute pour rigidifier le fond du fuselage qui est assez fin à cet endroit. Le fuselage de l'Arcus est d'ailleurs particulièrement rigide pour un planeur en mousse, grâce à l'utilisation de gaine de commande en carbone de section carrée qui, une fois en place et collé (en usine) font office de longeron et rigidifient la poutre arrière.

Cependant à mon goût, il aurait fallu pousser la conception un tout petit peu plus loin et prévoir des stabs démontables. Je comprends aisément les raisons de coût qui ont poussé Robbe à ne fournir qu'un empennage " à demeure " mais un planeur de ce type, destiné à être transporté pourrait être beaucoup plus attractif s'il possédait un stab démontable. Pour remédier à cette petite lacune, je vous propose des photos d'une modification simple qui permet de rendre ce stab démontable.

Mention " très bien avec félicitations du jury " pour la notice qui est, comme d'habitude chez Robbe, extrêmement bien faite, avec beaucoup de photo et de détails. Curieusement, plusieurs points mentionnés dans la notice étaient déjà effectué sur le kit que j'ai reçu : les points d'injections étaient déjà ébavurés, l'aimant de fixation de verrière déjà collé en place.

Plus vite que l'éclair !

IMG_2320Vu la description du contenu du kit et de son état d'avancement, vous comprendrez aisément que le montage ne nécessite que 1 à 2 heures tout au plus. Le plus long reste encore les soudures et câblages des servos d'ailes. J'ai effectué tous les collages à la cyano et à l'accélérateur.

J'ai commencé par le montage des ailes. La première tache consiste à préparer les servos d'ailes, en rallongeant le câble pour atteindre le fuselage. J'ai utilisé pour cela des prises grises et plates à 3 broches. Une fois soudées, j'ai moulé autour des gaines thermo rétractable des soudures, une petite prise faite de colle chaude histoire de bien protéger et immobiliser les fils.

J'ai vidé mes fonds de tiroir pour équiper l'Arcus et j'ai donc opté pour des servos d'épaisseur 13 mm de marque " blue bird ". Pas de soucis, l'épaisseur de l'aile permet l'installation de servos de cette épaisseur. J'ai juste élargi au cutter le logement qui est prévu pour des servos du type s3107 qui ne font que 11 mm d'épaisseur. Le servos rentre en ne forçant que très légèrement dans son logement, et ne bouge plus ensuite. J'ai ensuite mis un bout de scotch armé pour le sécuriser. Le câble de servos coure le long de la clé pincé dans le fourreau de clé d'aile fermé par une pièce en EPP, collé elle aussi en place à la cyano. Juste un petit conseil : ne faites pas comme moi et attendez que la cyano au fond du fourreau soit parfaitement sèche avant d'y glisser la clé d'aile, sous peine de voir la clé collée dans le fourreau !!! Bon point, la pièce fermant le fourreau ne dépasse pas une fois en place, donc pas besoin d'araser ou de poncer. Pour terminer l'aile, on colle le guignol en plastique, puis on installe la commande fournie qui est coudée coté servos et est immobilisé coté gouverne par une sorte de domino vissé sur le guignol. Ce domino ne possède qu'une seule vis qui sert à la fois à fixer le domino sur le guignol et a immobiliser la commande dans le domino. Je trouve personnellement ce système peu pratique car l'ajustage doit être parfait pour fonctionner correctement. Cela oblige aussi à surveiller de prêt les serrages. Il eu été préférable d'avoir une vis de fixation et un vis de serrage distincte.

Bon, passons au fuselage. En version planeur (celle essayé dans cet article), le travail se limite au collage de l'empennage et de la dérive, après avoir préalablement rendu les gouvernes mobiles par 2 petits coups de cutter et assoupli la charnière en EPP en actionnant la gouverne dans les 2 sens. Coller le stab alors que l'aile est monté, afin d'effectuer un bon positionnement du stab parallèle à l'aile. Ensuite vous pouvez coller la partie supérieure de la dérive, contenant le volet de dérive. Celle-ci utilise une charnière en plastique sur la partie basse. Il reste ensuite à coller les guignols en plastique, visser les dominos sur le guignol et serrer avec la commande en corde à piano en place.

L'installation radio dans le fuselage est tout aussi expéditive. Petite attention, Robbe a pensé à fournir 3 petits morceaux de CTP 3 mm à coller dans le fuselage et sur lesquels les servos sont vissés. Si vous désirez monter l'Arcus en version électrique, utilisez alors des servos de 11 mm d'épaisseur, moins haut que les servos de 13 mm. En effet les servos de 13 mm rendent l'accès au logement de la batterie de propulsion difficile voir impossible.

Le récepteur trouve sa place dans un logement moulé d'origine dans la mousse, juste derrière les servos. Manque de chance, mon récepteur (un Simprop Scan 7) était trop long pour y trouver sa place, et donc je l'ai déplacé dans le logement batterie de propulsion.

Un petit mot sur la batterie de réception : Initialement je désirais utiliser un pack de 4 éléments type R6. Ce pack rentrait parfaitement dans le nez du planeur, et sans jeu. Malheureusement, il n'est alors plus possible de fermer la verrière. J'ai donc ressorti un vieil accus NiCd (SANYO RC-2/3SC) posé à plat au fond du fuselage. En retaillant légèrement la patte de fixation de la verrière, on arrive à fermer celle-ci sans problème. Cette verrière est d'ailleurs un régal d'utilisation: L'aimant permet une fermeture franche et efficace. C'est de loin le meilleur système de fixation pour ce genre de planeur.

Le vol :

IMG_5012_DxOJ'ai eu la chance d'essayer l'Arcus dans plusieurs types de météo allant de " pétole " à vent soutenu. Dans tous les cas le planeur offre un pilotage très doux : Le long bras de levier offre un bon amorti ce qui contribue à une meilleur stabilité du planeur en tangage. Les ailerons ont du mordant en toutes circonstances mais ils ne sont jamais violents. La dérive est douce et progressive.

Grâce à la géométrie de l'aile et les winglets prononcés, le pilotage dérive-profondeur est tout à fait possible. Le planeur reste parfaitement contrôlable, y compris dans les remises à plat. L'utilisation conjointe des ailerons et dérives reste cependant plus efficace, et on peut tout à fait imaginer, quand on débute, l'utilisation d'un combi switch pour mixer la dérive et les ailerons sur action d'un seul manche.

Par tout petit temps, le pilotage 3 axes reste cependant un plus indéniable et permet d'exploiter là moindre ascendance: on vire et maintient à la dérive et on contre aux ailerons afin de garder le planeur le plus à plat possible pour offrir le maximum de surface portante. On peut ainsi faire du " soaring " à la crête, dans presque rien et se maintenir. La vitesse de vol est raisonnable et comparable à son concurrent bien connu. Le profil, un peu moins porteur car plus fin, compense en offrant une meilleure finesse et de meilleures transitions. La spirale, quant à elle, est un véritable régal et peut se serrer à volonté, et plus encore !

Le décrochage arrive tard et est tout gentil. Le centrage de la notice à 95 mm est correct : Il pourra être reculé éventuellement par les pilotes plus affutés, mais je trouve personnellement qu'il offre déjà un bon compromis.

Dés que la portance se fait un poil plus forte, l'Arcus et son profil fin accélère et devient plus vif, le virage peut être plus agressif, mais toujours avec de la dérive pour bien maintenir le planeur sur une trajectoire idéale. Bonne surprise, la voltige de base passe sans problème : renversements, loopings, tonneaux, tonneaux à facettes. Le vol dos se maintient en poussant légèrement. Si la portance est suffisante, il est même possible de rester sur le dos pendant plusieurs passages à la pente. Lors d'une séance de vol à corps, j'ai eu l'occasion de passer les manches pour une petite séance de défoulement et photo et il a été difficile de récupérer mon émetteur ce qui est bon signe !!!

Par vent plus soutenu, disons au delà de 25 à 30 km/h, le planeur continue a bien avancer et remonter le vent, mais on sent que la faible masse joue en sa défaveur et le planeur se fait chahuté dans tous les sens. Les figures de voltiges deviennent plus difficiles, les trajectoires moins précises, bref il faut le ballaster et la meilleure façon de le faire est d'insérer dans la clé d'aile (tube carbone) une tige filetée de 8 mm achetée en magasin de bricolage ce qui donne environ 280g de ballast soit une augmentation de 40% du poids en ordre de vol. Le ballast est ainsi sécurisé, la masse (juste devant le centre de gravité) répartie en cas de choc et cela permet d'augmenter l'inertie des ailes pour une meilleure stabilité, au détriment de la maniabilité, certes. Ensuite, vous pouvez même diviser votre ballast en plusieurs morceaux et prévoir des morceaux de longueur équivalente en balsa ou tube alu et avoir ainsi la possibilité de ballaster plus ou moins selon les conditions.

L'atterrissage se contrôle facilement car l'Arcus se ralenti bien. Il faudra juste être un peu plus vigilent si le planeur est ballasté à presque 1 kg, car l'inertie est bien plus importante. J'ai personnellement programmé la fonction aérofreins en relevant les ailerons et en compensant à piquer à la profondeur. On augmente ainsi le taux de chute, et du fait du faible poids à vide, l'approche s'en trouve grandement raccourcie.

Essayé et approuvé !

L'arcus, rempli parfaitement sa mission : Un planeur offrant une rapidité de construction sans égal et des qualités de vol indéniables pour un prix très agressif. L'Arcel offre une bonne résistance au planeur même si l'on ne peut pas parler de modèle " crash-proof ". Le kit montre cependant quelques imperfections qui agacent plus qu'elles ne gênent vraiment. Ces petites imperfections sont heureusement vite oubliées en vol, et on se prend à chasser le thermique, faire des passages bas, de la voltige, de la course aux pylônes, brève une polyvalence telle que l'on en oublie qu'il s'agit d'un modèle en mousse !

Alors à qui s'adresse l'Arcus ? Et bien je dirais sans trop me tromper qu'il s'adresse à tout le monde ou presque : Au débutant " dégrossi " comme planeur école performant 3 axes, lui permettant de progresser vite et sans risque, aussi bien qu'au pilote chevronné comme planeur de détente ou pour voler sur des sites exigus ou pour tester une pente, une petite dune, ou même voler en plaine grâce au sandow. Et puis rien n'empêche immédiatement ou dans un second temps d'électrifier cet Arcus et être alors parfaitement autonome.

Bref, si vous recherchez une " mousse " pour faire tous ce que vous n'osez pas faire avec un planeur " standard ", l'Arcus constitue un excellent choix !

 

Caractéristiques techniques

Réglages: (+ s'entend vers le bas et - s'entend vers le haut)

J'ai aimé

J'ai moins aimé

 

Arcus : une gaine qui cache bien son jeu …

Suite à l’essai de l’Arcus de Robbe, un lecteur assidu de Modèle Magazine m’a fait remarquer à juste titre que la gaine que je prenais pour un passage d’antenne serait en fait également en carbone. Pour info cette gaine ressemble à une gaine de commande de couleur noir et de diamètre tout à fait standard, et débouche dans le compartiment du récepteur. Sur mon Arcus, j’avais donc glissé l’antenne du récepteur Scan 7 Simprop dans cette gaine. Je n’ai jamais eu le moindre top alors que ce récepteur est hyper sensible au carbone, donc je ne comprends plus rien. Les nombreuses personnes qui m’on vu voler ou ont piloté mon Arcus peuvent témoigner que cela marche parfaitement pourtant !!!

En relisant la notice en profondeur il est effectivement écrit page 17 : « Déployer l’antenne souple du récepteur, l’amener vers l’extérieur après avoir percé un trou de Ø 3 mm et l’agencer en la tendant jusqu’à la dérive. Ne pas agencer l’antenne dans le fuselage. » J’ai gratté ce matin la dite gaine (assez peu accessible) avec un Cutter, et il semble effectivement que cela soit du carbone. Sur la liste Planet-Soaring un colistier à mesurer la conductivité de la gaine avec un multimètre et … oh surprise, la gaine est bien conductrice !

Bien qu’il n’y ait à ce jour aucun cas avéré de problème radio lié à cette fameuse gaine, il n’en demeure pas moins que le principe de précaution s’applique et que je recommande donc fortement de sortir l’antenne du fuselage. Et c’est bien dommage car l’emplacement de cette gaine est idéal pour y loger l’antenne.

Robbe serait d’ailleurs bien inspiré de remplacer au plus vite cette gaine en carbone par une bonne vieille gaine en plastique blanc. La rigidité du fuselage n’en souffrira pas et le planeur gagnera en esthétique en cachant l’antenne normalement tendue vers le sommet de la dérive. Je vous demande de m’excuser pour cette grosse « boulette » que j’ai laissé passer.

 

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