VOLTIGE PLANEUR

Affutez vos bord d'attaque !

Jean-Louis Coussot (FLY INTERNATIONAL)

(Photos Pierre Rondel)

 

Après 3 années de rodage au Club de la Vidrezonne, près de Montbrison dans la Loire, la voltige planeur "réaliste" va prendre son véritable essor en 2002 avec un règlement affiné et surtout un nombre de rencontres en forte croissance ! Voici à chaud les toutes premières infos sur cette formule supportée par Fly International et adoptée par déjà 4 clubs au moins !

Bellegarde précurseur

La voltige planeur en plaine, avec départ en remorquage, est pratiquée depuis pas mal d'années par le Club de Bellegarde avec bonheur. La formule Bellegarde est destinée à attirer un vaste panel de pilotes, puisque les épreuves sont en quelque sorte libres, avec la possibilité pour chaque pilote de choisir 3 figures par vol, dans un catalogue fourni par l'organisateur. En fonction de la difficulté des figures, un coefficient plus ou moins élevé est appliqué. Ainsi, plus un pilote est confirmé, plus il choisi des figures à fort coefficient et plus il peut creuser l'écart. Il est clair que 4/10 à une figure coef. 3 rapporte plus que 9/10 à une figure coef 1... De plus, dans ces concours, une note est attribuée au côté "spectaculaire" du vol, associé en général à une "prise de risque", du genre passage bas sur le dos ou touch and go. Depuis que ce concours existe, il n'a cessé de voir sa participation grandir, et cette année encore, ce sera la fête !

Une formule plus cadrée

A mon sens, pour essayer de répandre la voltige planeur, il faut que les juges puissent véritablement comparer les vols, et bien évidement, pour cela, il faut que les évolutions soient comparables, donc sur une base de travail commune : des programmes imposés. Et pour ne pas totalement brider la créativité des pilotes, on peut évidement imaginer des programmes "libres intégraux", à l'instar de ce qui se fait en grandeur et en VGM. Rapidement, nous nous sommes tourné vers ce qui se fait en voltige planeur grandeur et nous nous en sommes inspiré pour concevoir l'ébauche de règlement qui va être proposée pour 2002 : Nombre de figures, altitude de largage, notation...

Concertation

C'est début janvier qu'une réunion a été organisée avec les organisateurs potentiels des clubs de région Loire et Rhône-Alpes, des clubs de Bellegarde, Corbas, Reyrieux et Montbrison. Les orientations, les programmes, l'organisation des rencontres en général ont été décortiquées, et voilà ce qui en ressort:

Niveaux adaptés

L'expérience acquise avec ces trois concours réalisés à Montbrison ont montré la validité de la formule, mais aussi ses limites. En particulier, il a fallu se rendre compte que les programmes poposés, bienque parfaitement réalisables et ce, sans risque, demandaient un niveau de pilotage élevé, et de ce fait, limitaient la participation. Aussi a-t-il été décidé de créer deux catégories :

 

Cool :

Cette catégorie est dédiée à ceux qui veulent découvrir la formule sur des figures simples, très accessibles, et ne demandant pas un modèle trop performant. De plus, pas d'angoisse liée à des programmes inconnus, les pilotes de la catégorie "Cool" travailleront, par manche, sur deux programmes imposés connus distincts, composés chacun, en plus du décollage et de l'atterrissage, de 5 ou 6 figures enchaînées, de faible difficulté technique, mais aussi sur un programme libre où ils pourront laisser libre court à leur imagination, et surtout présenter ce qu'ils savent le mieux faire.

Sport :

La catégorie Sport correspond au niveau des concours réalisés jusqu'à maintenant à Montbrison. Cette fois, les pilotes vont disputer (par manche) un imposé connu, un imposé inconnu, et un libre. Les imposés sont constitués, en plus du décollage et de l'atterrissage, de 7 figures enchaînées, dont certaines d'un niveau technique assez élevé.

Taille des modèles

Il a été choisi d'imposer une envergure minimum de 2 mètres, afin d'assurer une visibilité suffisante pour les juges (et aussi pour les pilotes...). Les modèles seront scindés en deux catégories de taille : - Petites plumes : de 2 m à 3 m d'envergure. - Grandes plumes : envergure supérieure à 3 m.

Chaque club organisateur fixera la taille et/ou le poids maximum des modèles en fonction des spécificités de son espace de vol (altitude maxi autorisée en particulier), et de la puissance des remorqueurs dont il peut disposer. Il est intéressant de connaître une règle de base : pour les programmes en 7 figures, on a pu établir qu'il faut se faire remorquer à 100 fois l'envergure du planeur en moyenne, et ça se vérifie depuis un planeur de 2 m façon Voltij, jusqu'à un planeur d'acro grandeur façon Swift. Ainsi, il faudra environ 300 m à un 3 m, et 500 m à un 5 mètres pour passer les programmes en sécurité. Voilà qui fixe bien les idées.

4 catégories en tout

Pour résumer, on se trouve donc avec 4 catégories :

      - Cool petites plumes

      - Cool grandes plumes

      - Sport petites plumes

      - Sport grandes plumes

Vous voyez que vous avec le choix, et que vous êtes nombreux à disposer d'un planeur capable de passer un des types de programmes, et à en savoir assez pour vous essayer ! L'impression de tous ceux qui ont testé les programmes est avant d'essayer que c'est très difficile, et après essai, que c'est bien plus facile et bien moins stressant qu'il n'y parait !

Déroulement des concours

Quelques règles ont été émises afin de permettre un déroulement rapide des vols :

- Les planeurs seront équipés d'un fusible, fourni par l'organisation ou par le pilote lui même s'il désire choisir lui même la résistance du fusible, et le câble des remorqueurs sera doté d'un mousqueton côté planeur. Ainsi, le planeur pourra être accroché très rapidement sans qu'un aide ait à chercher le crochet.

- Pour l'altitude de largage, elle est laissée libre au pilote planeur (sous réserve que le remorqueur voit ce qu'il fait !). Si les juges estiment ne pas voir suffisamment le planeur (trop haut), ils préviennent le pilote avant qu'il ne commence son programme. Il devra alors descendre jusqu'à ce que les juges lui indiquent qu'il peut commencer. Les juges seront au nombre de trois, dont au moins un juge F3A. La formule n'étant pas encore reconnue par la FFAM, les autres juges pourront être choisis par l'organisateur en fonction de leurs compétences (un juge ayant une bonne connaissance de la voltige planeur grandeur sera apprécié). Il sera apprécié qu'après un tour de vol (imposé connu, imposé inconnu...), les juges fassent des commentaires généraux à l'ensemble des pilotes pour indiquer les principales fautes constatées, donner les conseils pour améliorer les évolutions. Il va de soi que les aides au pilotage de type Gyroscope ou pilote automatique sont interdites. Les mixages ou positions programmées de gouvernes par interrupteur (par exemple snap roll) sont autorisés.

Remorquage

Durant la montée, le pilote planeur ou son assistant donnent des indications au remorqueur sur les prises de cap à suivre. Le pilote remorqueur reste de toutes façon le seul responsable de l'attelage et suit les demandes du planeur autant que faire se peut, mais dans la limite de ce qu'il estime raisonnable et faisable. Un faux départ sera accordé si :

  • Le câble casse.
  • Le décollage est avorté avant la montée initiale.
  • Le moteur du remorqueur cale durant la montée.

Cadre

L'expérience à montré qu'il n'est pas nécessaire (au moins actuellement) de définir un cadre latéral comme en F3A. Par contre, les programmes sont conçus à partir de figures centrales et de figures latérales de repositionnement. Les juges tiendront tout spécialement compte d'un axe milieu sur lequel devront être centrées les figures "centrales", et de la symétrie des éloignements latéraux au cours des figures de repositionnement.

Le moteur des planeurs...

En voltige avion, les figures doivent commencer et se terminer par une trajectoire parfaitement horizontale. En planeur, le "moteur" est remplacé par une trajectoire obligatoirement descendante. Il sera donc admis que les trajectoires d'entrée et de sortie de figures puissent être en descente légère. L'important sera alors que cette pente de descente soit régulière et identique en entrée et fin (voir en cours dans le cas d'un tonneau) de figure, destinée à conserver la vitesse nécessaire à l'enchaînement. Il est en effet particulièrement inesthétique de voir une figure se terminer par un vol à plat, et nécessiter un piquer violent avant d'aborder la figure suivante ! Et l'esthétique doit aller de pair avec la voltige. Logique, non ?

Teams ?

Il est possible à plusieurs pilotes d'utiliser un même modèle, ce qui devrait permettre d'augmenter la participation, et ce sans inconvénient pour les autres concurrents. Seuls les pilotes partageant un modèle prennent un risque qu'ils assument.

Artifices

Durant les programmes libres, il est autorisé, et même vivement encouragé, le fait de voler en musique. Le concurrent fourni un CD ou une cassette à l'organisateur. L'organisateur n'est pas tenu d'avoir des musiques à proposer à ceux qui n'en auraient pas prévu. Toujours pour les libres, les fumigènes sont autorisés. Le pilote utilisant ce type d'équipement devra autant que possible prévoir un extincteur au cas où les fumigènes communiquent un début de feu au modèle ou à la piste !

Clôture en beauté

Afin de terminer ces concours sur des vols de haut niveau, il a été décidé que les 3 meilleurs pilotes en "sport", petites et grandes plumes, clôtureraient sur un Fly Off, constitué d'un programme imposé connu de seulement 5 figures, mais de haut niveau. Les compteurs sont remis à zéro pour ces Fly Off. Chaque pilote exécutera ce programme deux fois, le meilleur étant retenu pour le classement final. Voilà un programme qui mérite d'être travaillé afin qu'il ne devienne pas un inconnu si vous êtes dans les 3 premiers !

 

 


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