NUAJ Aéromod

Nicolas Couvrand

 

Le nuaj est un lancé main de type SAL (ou DLG) , c'est-à-dire un planeur lancé par le saumon. On peut noter la prouesse d’Alexis Maréchal d’avoir créé, puis commercialisé ce type de planeur aussi rapidement, cela montre le dynamisme d’Aeromod.

Le kit

L’aile du nuaj est un petit bijou, en effet c’est une aile moulée en carbone d’un poids de 160 g. l’état de surface est excellent (on peu voire quand même la trame du tissus, mais c’est le prix à payer pour le faible poids) Cette aile est livrée avec les ailerons découpés en biseau.

Le fuselage : de type handy, le fuselage est composé d’un avant en fibre de verre + pyjama carbone, avec une ogive qui permet un accès facile à la radio. La poutre arrière est en carbone, de section conique, elle est de très bonne qualité, à la fois rigide et légère.

Passons maintenant à la construction (ou plutôt l’assemblage) ...

L’aile :

Le travail sur l’aile est assez court, il suffit de rigidifier les ailerons à l’aide d’un congé de microballon (après avoir dégagé à l’aide d’un cutter environ 3 mm de polystyrène), préparer les dégagement à l’intérieur de l’aile pour le débattement des ailerons. Enfin, il faut faire les charnières en silicone (carne ?), mettre les tiges filetées qui accueillerons les chapes à boules et la touche finale percer les passage de vis (les marquages sont fait sur l’extrados) et mettre le téton de lancement.

Le fuselage : La première chose à faire, c’est de mettre à longueur le tube carbone (suivre la notice) ensuite, il faut dépolir le tube coté fuselage sur 30 mm afin de le coller à l’intérieur. Pour mettre ce tube bien droit, j’ai tracer un trait sur la table ( à éviter sur la table du salon quand même…), et j’ai bien centré le fuselage que j’ai calé à l’aide de poids ( attention à l’incidences, il faut que la jonction avec l’ogive soit posée sur la table). Après un pointage à la cyano fluide, il faut coller a l’époxy+microballon. Une fois que tout est sec, on peut faire la mise en croix de l’aile (comme ça il n’y a pas les stabs qui gênent) Mon fuso à cette étape faisait 55 g

Les Stabs

Les stabs sont à réaliser dans une planchette de balsa de 40/10ème. Prenez une planchette dont le poids est inférieur à 50g, sinon, le centrage risque d’être pénible à obtenir. J’ai choisi de mettre un renfort en carbone de 0.3mm (à la place des 2 morceaux de samba), et j’ai installé une petite mèche de kevlar sur le bas de la dérive, je ne suis pas sûr de l’utilité de cette mèche, car en cas de coups ça pétera certainement à côté J’ai entoilé mon stab à l’oralight, et tout complet, il pèse 18g.

L’installation radio

On pourrait croire que mettre 4 servos, un récepteur et un accus dans un si petit fuselage est impossible, et pourtant on y arrive bien ! J’ai commencé par faire les commande de profondeur et de dérive (en baguette samba 3x3). J’ai été obliger de les diminuer de taille (environ 2x2) au niveau du stab, car la poutre est très fine, et cela coinçait. Il faut placer la baguette de commande de dérive en bas, car sinon, il ne sera pas possible d’articuler la profondeur : le système de commande de profondeur est astucieux, autant le conserver, il est de plus très précis et ne risque pas de se déboîter s’il est bien réalisé. Ensuite, il faut réaliser les commandes d’ailerons, cela se fait très simplement à l’aide d’une tige filetée et de 2 chapes. Après avoir mis tout à longueur à blanc, on peut fixer les servos au double face sur la platine, et fixer la platine à l’aide de 2 vis à bois provenant de sachets de servos. Il ne faut pas oublier d’assurer la fixation des servos avec du chatterton, ou alors les plaquer sur la platine à l’aide d’un bout de polystyrène rentré en force dans le fuselage Ensuite, il suffit de scotcher le reste (récepteur et accus) à l’avant de l’ogive.

Voilà, la construction est finie Mon Nuaj pèse 375g (la fourchette donnée est de 350 à 390), sachant que j’utilise du matériel ultra standard, c'est-à-dire 4 servos C261 graupner (9g) un récepteur R700 graupner (18g) et un accus format LR3 (45g il me semble). Donc en mettant des servos de 5.5g, on gagne déjà 14g, et si l’on met des accus plus petits, on peut gagner aussi 15 g , mais la fiabilité ne sera plus la même ( les accus sont vite vides…)

Le vol

La premiere sortie de mon nuaj s’est faite avec un vent soutenue ( environ 30km/h), donc pas très propice aux réglages ! Au premier lancé, le planeur parcours une distance considérable, je n’avait jamais vu une telle finesse pour un lancé main ! Premières constatations, les ailerons sont efficaces (on l’aurait deviné avec de telles cordes !), et d’une très bonne précision, de même que la profondeur, par contre j’ai trouvé la dérive assez molle avec les débattements préconisés. Un coup de dual rate, et c’est reparti, là, je lance un peu plus fort (pas encore en SAL), le planeur grimpe à une dizaine de mètres, et je passe les volets à + 4mm : le planeur n’est plus du tout le même, la vitesse diminue énormément, et le taux de chute aussi, après 2 grand tours je décide de faire mon approche, et attero. Avec le vent, le planeur à tendance à papillonner, surtout avec les volets, mais compte tenu des conditions du jour, ce n’est pas surprenant.

La semaine suivante, je ressort le Nuaj, avec toujours un peu de vent, mais je suis décidé à le lancer par le saumon, et là, je doit dire que je n’ai pas été déçu : le planeur avec un peu de vent est littéralement satellisé !! J’ai pu comparer les altitudes atteintes avec un lancé main standard (Bettina de Copaero) : Y’a pas photo! C’est 1.5 à 2 fois plus haut à chaque lancé. Les condition étant mauvaises, les temps oscillaient de 40s à 1min20s (contre 30s à 50s pour le bettina). Je dirai que le Nuaj gratte presque aussi bien avec les volets que le bettina (ce qui est plus que correct pour un planeur de presque 400g), mais il a une finesse bien supérieure avec les volets au neutre, de plus grâce à ses ailerons, il est extrêmement maniable.

Séance suivante, le vent est assez faible, et là surprise, la montée est bien moins impressionnante. J’en profite pour régler le planeur plus finement, l’incidence est revue à la baisse, avec le centrage à 80mm, j’avais un stab pas mal piqueur, donc une cale au BA du stab, et tout rentre dans l’ordre (pourtant j’ai bien fait gaffe au montage) Tout ceci m’a emmené à régler le centrage à 82mm, et là le planeur est royal (la montée est bien rectiligne, et le vol bien tendu). Ensuite, j’ai réglé les volets que je pilote sur le manche des gaz, mais en conservant le ressort enlevé, bref, je n’ai que du débattement positif (à descendre), le négatif est mis avec le trim Après ces réglages, j’ai pu voir que cela ne servait à rien de mettre plus de 5mm de volets, et une petite compensation de 1mm quand les volets sont à fond (à régler finement pour que le planeur conserve son assiette de vol).

Le différentiel aileron préconisé est tout à fait correct, mais j’essaierai de le remplacer par un mixage aileron direction (ce mixage n’est pas un mixage de débutant, il est utilisé en F3J, F3B) pour ce réglage, il suffit de donner des coups d’ailerons dans tous les sens, et de voir le comportement du planeur : s’il il monte, il faut mettre de la dérive à l’intérieur, sinon c’est le contraire. Cela permet d’avoir un comportement des ailerons le plus neutre possible. Il parait que ce mixage engendre moins de traînée que le différentiel (donc à valider soit même !)

Voila le récapitulatif de mes réglages

Et voici les qualités et les défauts que j’ai trouvés à ce planeur :

J'ai aimé ...

    1. la finesse le taux de chute mini (presque un 2 axes de 300g !)
    2. la polyvalence (il pourra sortir par tous les temps)
    3. Qualité de fabrication des éléments (surtout les ailes)
    4. Le poids de l’ensemble
    5. La notice

J'ai moins aimé ...

  1. le prix (mais il y a quand même un aile carbone !)
  2. le manque du stab dans le kit l’aile qui se marque (c’est le prix de la légèreté)
  3. la dérive exposée (comme tous les DLG hélas, les amainissages sont conseillés!)
  4. les ailerons non articulés

En conclusion

je dois dire que ce planeur m’a réellement enthousiasmé, il ne chute pas trop, il est fin, maniable… bref il est génial ! La seule chose que je vais modifier sur mon planeur actuel, c’est la dérive, j’attend qu’elle soit HS, et je la refait avec une couche de balsa de 20/10ème, une couche de carbone de 0.3mm, et une autre couche de balsa de 20/10ème car à chaque posé, il y à des petits plis qui apparaissent sur l’oralight… pas bon tout ça ! Sinon je ne peux que vous conseiller ce planeur, et ce même si vous n’avez jamais fait de lancé main auparavant, le SAL est bien moins sportif que le lancé traditionnel, et il équivaut à une petite catapulte une fois que l’on maîtrise le geste.

 

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