ou comment faire de l'électrique avec un planeur de F3B
par Pierre Rondel
INTRODUCTION
Nombreux sont les planeurs F3B/F3J tout-composites qui possède une variante permettant de
monter une propulsion électrique. La solution est intéressante sur le papier quand on connaît
les qualités de vol de tel engins. C'est ainsi que je me suis décidé, sur les conseils d'un ami, à
franchir le pas et à monter, en version électrique, le Calypso Contest que je vous avait présenté
il y a un an. Ce qui suit n'est donc pas réellement un essai, mais plutôt un addendum au précé-
dent article. Ainsi vous pourrez juger l'intérêt de la formule et la modularité de ces planeurs.
Coup de téléphone en Angleterre pour commander le fuseau de la version électrique et 15
jours après... dring dring... le transporteur est devant la porte avec le colis. Premier réflexe à
l'ouverture du colis, c'est de vérifier que l'aile et les stabs s'ajustent bien sur ce nouveau fuse-
lage. Une fois encore on retrouve la qualité de moulage de Stuart Blanchard, car tout s'ajuste
parfaitement, sans point dur et sans jeu, cela fait plaisir de savoir que chaque élément est inter-
changeable, et ce, sans surprise désagréable.
QU'EST CE QUI DIFFERE?
Extérieurement, seule l'ogive est différente, plus courte de 15 bon centimètres afin de diminuer
le bras de levier avant et de permettre l'installation du moteur. Cette ogive est donc tronquée et
inclue, à l'intérieur, un couple supplémentaire en époxy pour la fixation du moteur. De plus il
semble qu'elle prévoit une légère inclinaison correspondant au couple piqueur du moteur. Le
reste du fuselage est identique, puisque sortant du même moule que la version planeur pur. Les
clés de stab en carbone sont en place, les commandes installées, les chapes à rotules vissées. A
l'intérieur, c'est une autre histoire: La platine radio disparaît pour laisser la place à l'accus de
propulsion, et la radio bouge pour se retrouver sous l'assise de l'aile.
INSTALLATION RADIO
La place est comptée pour les différents éléments radio. Dans l'ordre, on trouve les servos,
deux futaba s5102, puis un mini récepteur MPX Micro 5/7. L'accus de réception est composé
de 4 éléments de 1400 mAh charge rapide Panasonic (genre format R6 en un peu plus court et
avec un diamètre légèrement supérieur). Ils sont soudés 2 par 2, en long, sinon l'accus ne passe
pas dans la poutre arrière, car c'est là qu'il se trouve... Pour permettre un accès facile à l'accus,
ainsi qu'une bonne fixation, je l'ai fixé sur une languette en circuit époxy de 1mm d'épaisseur à
l'aide de velcro adhésif. Cette languette est plus longue que l'accus et dépasse donc au niveau
l'assise de l'aile. Il suffit ensuite de scotcher la languette au fond du fuselage et le tour est joué.
MODIFICATION DU CABLAGE DE L'AILE
J'avais monté un connecteur multibroches sur l'aile du Calypso pour permettre un montage
rapide sans risque de se tromper. Le problème est qu'une telle prise occupe pas mal de place,
surtout en profondeur, et je n'ai pas pu conserver ce connecteur, car la radio occupe toute la
place dans le fuselage. La modification consiste donc à mettre deux connecteurs multiplex
(prise grise) à 4 broches. J'en ai profiter également pour glisser les 4 ferrites dans l'épaisseur
de l'aile, juste avant les prises.
MOTORISATION
Vaste sujet, et réflexion souvent difficile quand il s'agit de choisir le moteur. Stuart Blanchard
conseille d'utiliser l'Ultra 1800 3 spires, solution prudente mais de luxe compte tenu du prix de
ce moteur. A l'inverse, Il est possible de motorise l'engin avec un Speed 700 néodyme réducté
et 10 éléments. Le moteur est très bruyant, genre moulin à café électrique, le taux de monté
n'est pas très bon, mais on arrive à effectuer 2 ou 3 monte (en plaine) à une altitude avoisinant
celle de largage au treuil. Pour na part, j'ai préféré une solution intermédiaire: destinant le pla-
neur à un utilisation vol de pente, j'ai opté pour un moteur MEGA S5 distribué par Top Model.
Ce moteur peut recevoir de 8 à 14 élément (12 conseillés) et est destiné à la classe des planeurs
de 3 mètres. De plus il fait parti des moteurs les plus légers de sa catégorie (395g). Je l'ai
monté en prise directe avec une hélice CAMPROP 13x7 de chez Graupner. D'après certaines
personnes qui pratique la compétition F5B, ces hélices CAMPROP possèdent un meilleur ren-
dement que les hélices traditionnelles, et permettent donc de gagner un peu en autonomie.
Quand au prix, il faut compter environ 160 frs pour l'ensemble complet (pales + support +
cône), ce qui est raisonnable compte tenu du résultat. Le variateur, quant à lui est un JETI 60
ampères offrant une excellent rapport Qualité/Prix. Certes, j'aurais pu me contenter d'un sim-
ple contacteur... mais je m'en suis aperçu trop tard. De toute façon, qui peut le plus, peut le
moins, et ce variateur fonctionne très bien en utilisation On/Off (quel gâchis)!
Le moteur est fixé par trois vis. Il reste un peu de place entre ce dernier et l'ogive ce qui permet
à l'air de circuler sans trop de difficultés, gage d'un refroidissement correct. Le variateur est
situé derrière le moteur, fixé avec du velcro adhésif sur la coiffe. L'accus de propulsion se
glisse dans le fuselage (une fois l'ogive enlevée) et est maintenu pas du velcro ainsi que par les
vis en nylon qui servent à fixer la coiffe sur le fuselage. Cet astuce n'est pas le fruit du hasard
car les 2 écrous solidaire du fuselage ont la taille exacte pour venir se glisser entre les deux
rangés d'accus. J'ai tout de même rajouté une petite platine en balsa recouverte avec de la fibre
de carbone pour soutenir les accus (voir photos).
LE VOL
Pour commencer, j'ai utilise des SANYO SCRC. L'accus comprend 10 éléments câblés de
façon non standard pour optimiser son emplacement dans l'ogive. Malgré cela il m'a fallu met-
tre 40 grammes de plomb à l'arrière du fuselage pour obtenir le centrage correct, le stab en V
étant très léger, voir trop léger pour une utilisation électrique. Bon, ... ben le chargeur émet le
"Beep" indiquant que les accus sont charges ras la gueule, pardonnez moi l'expression, alors
on va pouvoir y aller! L'accès au logement des accus est total, grâce à l'ogive, mais en contre-
partie il faut fermer puis visser l'ogive à chaque fois. Essai moteur... aouffff! ca décoiffe, un
peu d'élan et je propulse le Calypso dans son élément. Le taux de monté est excellent pour un
grand planeur comme celui ci, et se situe aux alentours de 30~40 degrés. Les montés durent
ainsi entre 15 et 20 secondes ce qui est très satisfaisant et l'autonomie atteint le 3 minutes.
Moteur éteint, on retrouve les qualités voilières du Calypso, je ne m'étendrait donc pas davan-
tage sur ce sujet. La charge alaire de 50 g/dm2 est idéale, permettant de traquer la bulle genti-
ment, ou alors de faire de la voltige. Et puis quel confort de pilotage avec la présence des 6
servos permettant absolument tous les mixages: quadro-flap volet, snap-flap, butterfly, et sur-
tout la dérive, ce qui manque souvent sur les planeurs électrique, afin d'économiser du poids.
La première impression est donc très satisfaisante, excepté le fait qu'il faut du plomb à
l'arrière pour le centrage. Qu'a cela ne tienne, choisissons un autre format d'accus pour corri-
ger tout cela, quitte à perdre un peu en autonomie. J'ai donc re-cablé de nouveaux accus, tou-
jours de 10 éléments, mais cette fois ci en 1000 mAh (au lieu de 1700). Le gain de poids est de
150 g sur l'accus, mais surtout, je peux enfin enlever le plomb a l'arrière! Le centrage ainsi est
parfait. Le taux de monte est un peu meilleur (because le poids), et l'autonomie est descendue
à un peu moins de 2 minutes ce qui demeure tout à fait confortable pour l'utilisation en pente.
UN F3B ELECTRIQUE, POUR QUI?
L'avantage indéniable de l'électrique c'est que vous êtes autonome. Pas besoin d'une logistique
parfois encombrante. Ainsi, certains pilotes de F3B arrivent à s'entraîner seul, sans treuil. En
pente, c'est la machine idéale, les jours sans vent, pour aller chercher la bulle sans risque, et
puis si jamais le vent se lève vous pouvez l'utiliser comme un planeur traditionnel, sa charge
alaire n'étant pas du tout excessive. Enfin il suffit de remplacer le fuselage pour retomber sur
une machine de F3B performante. Le concept est donc très intéressant, et je peux vous dire
que je me suis régalé cet hiver pendant que les autres tentaient de lancer, faire un petit tour
puis poser...
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